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LETTRE D'INFORMATION |

Josette Pons, �lue � r�action

jeudi 20 mai 2004
par Gilles Suchey
Un certain Richard Dell’Agnola, d�put� UMP du Val de Marne, a d�pos� le 8 avril 2004 une proposition de loi visant « ï¿½ r�tablir la peine de mort pour les auteurs d’actes de terrorisme ». Parmi les 47 cosignataires figurent Josette Pons et Georges Ginesta, parlementaires du Var.
Josette est une �lue sympatoche et d�vou�e. « Particuli�rement concern�e par les probl�mes quotidiens rencontr�s par les Varois » [1], elle garde toujours un stylo � port�e de main pour signer une p�tition ou un projet de loi � la con.

EN avril 1998, alors que le d�bat sur le PACS faisait rage [2], le premier magistrat d’une petite commune de la Creuse [3] �labora avec l’aide d’officines int�gristes une p�tition destin�e � ses coll�gues maires de France, pour qu’ils expriment leur refus d’ent�riner le moindre contrat de ce type. La p�tition pr�tendait d�fendre le mariage r�publicain : « [...] On ne voit pas ce que la soci�t� fran�aise, d�j� ravag�e par les probl�mes que posent les couples �clat�s et les familles monoparentales, y gagnera en coh�sion [...] Derri�re les “familles” homosexuelles, triste parodie de la famille vraie, s’engouffreront d’autres unions, � commencer par l’union polygame. En quoi, je le demande, est-elle moins respectable que l’union homosexuelle ? »
On d�nombra environ 15000 signatures sous le texte homophobe (pour 36700 communes), dont les deux tiers provenaient de bleds de moins de 1000 habitants [4]. 40 maires varois paraph�rent la p�tition, parmi lesquels L�opold Ritondale (Hy�res) et Josette Pons (Le Beausset, commune de l’arri�re pays toulonnais).
Citadins bien ancr�s � Toulon mais peu au fait des probl�mes de polygamie homosexuelle en milieu rural, nous entendions parler de Josette Pons pour la premi�re fois.

La deuxi�me fois, ce fut quand Hubert Falco abandonna la pr�sidence du Conseil g�n�ral du Var pour cause de cumul des mandats. Josette �tait vice-pr�sidente de la collectivit� depuis 1994 sur le vaste canton qui va de Saint-Cyr au plateau de Signes. Pendant quelques semaines on se demanda qui allait r�cup�rer le tr�ne laiss� vacant, et son nom alimentait la rumeur.
Mais si ses camarades �lus la trouvent sympatoche, certains la qualifient aussi de brave, ce qui au pays de la farigoulette n’a pas forc�ment valeur de courage. Horace Lanfranchi succ�da � Hubert, Josette conserva la deuxi�me vice-pr�sidence.

Elle acc�da au palais Bourbon au cours de cette m�me ann�e 2002, apr�s une premi�re tentative infructueuse en 1997. De plus, promue � la t�te de l’Office D�partemental d’Education et de Loisirs du Var (ODEL), elle c�da la mairie du Beausset � son adjointe Sylviane Pardon.

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Madame la d�put�e du Var, messieurs les maires de N�oules et de Diano d’Alba.
(Photo issue du journal municipal de N�oules)
La loi relative � l’application du principe de la�cit� dans les �coles, les coll�ges et les lyc�es publics, dit que « le port de signes ou tenues par lesquels les �l�ves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit ».
Josette a vot� celle loi, qui ne dit malheureusement rien sur les �lus qui manifestent ostensiblement leur appartenance religieuse lors de c�r�monies officielles.

On retrouve les noms des d�put�s du Var (Couve, Ginesta, Giran, Levy, Pons, Vialatte ou Vitel) sur de nombreux projets qui int�ressent le d�partement. Josette est rarement isol�e. Par exemple, il est important de c�l�brer en ces lieux le temps b�ni des colonies et les rapatri�s devenus �lecteurs. Alors elle signe une proposition de loi « visant � la reconnaissance de l’œuvre positive de l’ensemble de nos concitoyens qui ont v�cu en Alg�rie pendant la p�riode de la pr�sence fran�aise » (avec Couve, Ginesta, Giran et Vitel).

« Femme, m�re de famille, je sais combien la ville peut �tre dure pour les plus fragiles. Complexit� des services publics ; rigidit� des proc�dures administratives, ins�curit� latente, rendent nos agglom�rations souvent inhospitali�res. Je serai vigilante pour redonner aux citadins des services publics adapt�s, le go�t de l’entraide et de la convivialit� » [1].
Avec ses comp�res du Var, Josette est en effet particuli�rement vigilante quant � la bonne sant� du service public puisqu’elle a sign� depuis 2002 pas moins de 5 propositions de loi visant � limiter le droit de gr�ve. « M�re de famille » et pr�sidente de l’ODEL, elle est aussi tr�s sensible � la condition de l’enfant. Elle paraphe la proposition de loi de Christine Boutin dans le but d’interdire la diffusion de programmes t�l�vis�s « comprenant des sc�nes de pornographie ou de violence gratuite », celle r�glementant l’acc�s des mineurs aux jeux vid�o, et enfin, emport�e dans son �lan, elle se singularise avec un projet « visant � lutter contre l’inceste en donnant du cr�dit � la parole de l’enfant » [5].

Josette signe d’abord et r�fl�chit ensuite

« N�e et vivant dans notre d�partement, mon attachement pour le Var est sinc�re. Notre terroir doit �tre imp�rativement pr�serv� et valoris�. Je resterai la gardienne vigilante de ses traditions, de sa qualit� de vie, mais aussi de son d�veloppement » [1].
Josette d�fend les traditions, c’est � dire les chasseurs. Elle pr�ne en particulier la suppression du mercredi comme jour d’interdiction. Il faudra qu’elle pr�vienne les minots g�r�s par l’ODEL de ne pas se balader sur les sentiers ce jour-l�.

« L’ins�curit� n’est pas une fatalit�, je le prouverai en favorisant toutes les mesures propres � restaurer l’autorit� de l’Etat et de ses repr�sentants, tant celle des forces de l’ordre que celle des ma�tres et des �ducateurs » [1].
Le 8 avril 2004, moins d’un mois apr�s l’attentat de Madrid, Josette a donc sign� un projet de loi visant � terroriser les terroristes. Il est vraiment dommage que les kamikazes se fassent exploser : leur raccourcir la nuque serait tellement plus civilis� ! Selon les d�put�s signataires de cette tentative d’, « il importe [que la France] puisse disposer de cette peine d’exception qu’est la peine capitale, pour combattre le terrorisme ». Bien s�r, quand on lui demande son avis sur la peine de mort, Josette affirme que « l’abolition constitue une �volution majeure de nos soci�t�s d�mocratiques ». Tout est dans le mais qui vient derri�re : « ...Mais l’Etat a le devoir de prot�ger la soci�t� et les individus qui la composent contre les criminels... » Voil� encore une apprentie humaniste consid�rant que le principe d’abolition peut �tre fractionn� [6].

Dans sa bataille pour la d�fense de l’enfant, Josette soutient la cr�ation d’une commission charg�e d’enqu�ter sur les petit et grand �crans, qui aurait pour objectif de « conna�tre le degr� et les formes d’impr�gnation des images sur les enfants de tous �ges afin de qualifier leur influence sur leur comportement et sur leur d�veloppement ».
Elle devrait d’abord essayer de mesurer � quel point ses propres choix l�gislatifs sont guid�s par des �motions primaires, cons�quence directe d’une trop forte sensibilit� aux journaux d’actualit�s : une r�action primaire aux images d’usagers en col�re, par exemple, pourrait induire la r�vision du droit de gr�ve ; une r�action primaire aux images du 11 mars pourrait induire le r�tablissement de la peine de mort ; une r�action primaire � la "mise en �vidence" d’un pr�tendu r�seau p�dophile � Outreau pourrait conduire � changer la loi pour donner davantage de « cr�dit � la parole de l’enfant ». Avant de s’engager en politique, et cela vaut pour beaucoup de ses camarades, Josette aurait peut-�tre d� jeter sa t�l�vision.

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[1] Sur son site web : www.josettepons.net.

[2] A l’�poque on parlait encore de CUS (Contrat d’Union Sociale) ; la loi portant cr�ation du PACS (PActe Civil de Solidarit�) date de fin 99.

[3] Michel Pinton, Pelletin.

[4] Chiffres et d�tails sur le site de l’association Prochoix.

[5] Il convient d’apporter quelques pr�cisions pour montrer la fausse �vidence de ce projet de loi, d’ailleurs tr�s peu suivi par les parlementaires. Extrait de l’expos� des motifs (mots soulign�s par nous) : « Actuellement la parole de l’enfant n’est pas suffisamment prise en compte et le b�n�fice du manque d’expertises profite bien souvent � l’adulte. Certaines fausses all�gations d’abus sexuels ont cr�� �galement un climat de suspicion autour de la parole de l’enfant. Ces quelques cas d’enfants manipul�s repr�sentent cependant, une tr�s petite minorit� comme le r�v�le un r�cent rapport remis au Garde des Sceaux. »
Si on doit se f�liciter des progr�s en mati�re d’�coute et de l�gislation s’appliquant � la d�fense de l’enfant, le probl�me est trop d�licat pour �tre abord� de fa�on simpliste. On lira avec int�r�t l’entretien que le p�dopsychiatre Marcel Rufo a accord� � l’Humanit� sur ce point : « la question la plus d�licate, c’est la parole de l’enfant. L’un des progr�s de notre temps, c’est de lui avoir donn� la parole mais la sacraliser est une autre question. Un enfant peut fantasmer, �laborer, souffrir et imaginer, parce qu’il souffre, des choses. Je crois qu’un enfant m�rite d’�tre respect�, et dans sa parole, et dans ses �ventuelles affabulations. Il faut faire attention aux simplifications du genre "un enfant a dit et c’est vrai" ou "un enfant a dit et c’est pas vrai". Ce sont deux imb�cillit�s absolues ! Il faut examiner l’histoire de l’enfant, son v�cu, les relations, passionnelles ou non, qu’il a avec l’�ventuel agresseur » (l’Humanit�, 18 mai 2004).

[6] Tous les d�tails du dossier se trouvent sur le site de la LDH Toulon.

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