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LETTRE D'INFORMATION |

Jean-S�bastien Vialatte : « travail, coup de poing dans ta face, patrie »

lundi 23 juin 2003
par Gilles Suchey
Maire de Six-Fours-Les-Plages et � ce titre, vice-pr�sident (parmi tant d’autres) de la communaut� d’agglom�ration toulonnaise, Jean-S�bastien Vialatte est aussi d�put� UMP de la septi�me circonscription du Var.
Dans cet article qui retrace son parcours, il sera question de Charles Pasqua, de boxe, de Mamounia et de Bernadette Chirac, mais pas forc�ment dans cet ordre-l�.

A un internaute qui lui exposait ses doutes quant � la justesse des r�formes gouvernementales, Vialatte r�pondait r�cemment : "il faut arr�ter de faire croire aux fran�ais qu’ils conserveront longtemps leur haut niveau de protection sociale et leur niveau de vie sans TRAVAILLER" (mot soulign� par Jean-S�b lui-m�me).

Il faut reconna�tre qu’en la mati�re, notre six-fournais donne l’exemple. Pour que le militant jouisse enfin d’un niveau de vie de d�put�, il a d’abord fallu, au d�but des ann�es 90, ma�triser l’appareil RPR local. Dans le d�partement du Var, plus que sur les territoires limitrophes, l’UDF r�gnait alors sans partage. Mais l’assassinat d’une d�put�e de la R�publique [1] et les rapports judiciaires concernant les comptes suisses de Maurice Arreckx [2] pr�cipit�rent la d�b�cle du parti giscardien.
Dans ces conditions, le RPR put dealer le soutien � la candidature marseillaise de l’UDF Gaudin aux municipales, contre la cession de petites communes jusque l� administr�es par des notables de la vieille g�n�ration. Les quadras du gaullisme provincial s’en vinrent, toutes canines dehors. Vialatte acc�da � la mairie de Six-Fours en 1995.

Poursuivant son ouvrage, il profita de la dissolution de l’Assembl�e Nationale de 1998 pour postuler au Palais Bourbon. Il dut pourtant se contenter d’un poste de suppl�ant car la strat�gie de la droite pr�conisait la candidature d’Arthur Paecht. On le lui avait promis : qu’il patiente, son heure viendrait plus tard. Qu’il s’accommode de son mandat de Conseiller g�n�ral obtenu la m�me ann�e.

Voil� 2002 et la cons�cration. Le suppl�ant devient d�put� et vice-versa. Vialatte s’installe � l’Assembl�e Nationale et Paecht se met en retrait [3].
Limitation du cumul des mandats oblige, le maire de Six-Fours doit abandonner le Conseil g�n�ral. Aux �lections cantonales partielles, il soutient la candidature de son premier adjoint, Alain Caillet. A noter : si le RPR n’existe plus, noy� dans l’UMP, l’UDF pers�v�re et fulmine : la section locale du parti Douse-Blazien aurait pr�f�r� placer son propre poulain.

Je me pr�sente : Vialatte, notable notoirement m�connu

Voil�. Comme il l’indiquait plus haut : il faut travailler. Quand on veut, on peut. Jean-S�bastien voulait faire de la politique, et il a pu. A force de courage et d�termination.
Bon, il para�t qu’il voulait aussi faire de la m�decine, mais qu’il n’a pas pu, devant se contenter d’une carri�re de biologiste. C’est une sale rumeur bolchevique, d’autant qu’il n’y a pas de sot m�tier.

En mairie de Six-Fours, Vialatte est r�put� pour sa poigne et son caract�re. Cette r�putation s’�tend au del� des murs...
Depuis quelques ann�es, la municipalit� finance, sur le site exceptionnel du Gaou, un festival de musique pour le moins bigarr�, susceptible d’accueillir des t�tes d’affiche consensuelles et des artistes nettement plus confidentiels. Le 22 juillet 2002, le hardcore jou� par le groupe Mass Hysteria est manifestement du go�t du jeune public venu pogoter sur l’�le du Gaou. Par contre, le voisinage ne l’entend pas de cette oreille. Plus exactement : il l’entend trop. Alert� par ses �lecteurs contrari�s, le d�put�-maire se presse sur les lieux pour exiger que l’on baisse le volume. Mais ce n’est pas tout. Voil�-t-y pas que le chanteur invite "Ben Laden" et "Chirac" � aller consulter un proctologue, ou un truc du genre ! Rendu probablement sourd par l’exc�s de d�cibels, gentleman Vialatte comprend "Bernadette Chirac" et ne peut le supporter. Confusion. Bousculade. L’�lu s’en prend au chanteur de Mass Hysteria dont la prestation s’ach�vera dans la fosse, deux m�tres en contrebas...
On a beau se pr�nommer Jean-S�bastien, on n’est pas forc�ment amateur de musique de son temps.

Localement, Vialatte est aussi confront� � la pugnacit� de l’association Taurens-St-Pierre qui s’inqui�te de l’impact des relais de radiot�l�phonie sur la (mauvaise) sant� publique.
D�sirant que la municipalit� intervienne contre l’�dification d’une telle antenne dans un secteur r�sidentiel, l’association se voit opposer un haussement de sourcils contrit. Dans un entretien accord� � Var matin en septembre 2002, Vialatte d�clare : "Aujourd’hui, les communes sont totalement d�munies. Seule la charte sign�e avec les op�rateurs de t�l�phonie mobile nous permet d’avoir un œil sur ce qui se passe. Mais nous ne pouvons rien faire". Une d�cision du Conseil d’Etat impose aux maires de ne plus bloquer l’installation de ces antennes. Principaux motifs avanc�s : "absence de risques s�rieux pour la sant� publique" et "atteinte ill�gale port�e � la libert� du commerce".
Pauvre �lu local, constatant � regret son incapacit� � contrarier le petit bizness des op�rateurs de t�l�phonie mais qui, en d’autres lieux, participe � la d�r�glementation g�n�ralis�e dont ceci est une cons�quence !

Au Palais Bourbon, justement, Vialatte l�ve la main quand l’UMP l’exige.
Studieux et concern�, il n’h�site pas � cosigner les projets de loi de ses petits camarades (pour l’instant, il n’en a pas �crit lui-m�me, mais cela ne devrait pas tarder).
Ainsi, toujours au fa�te de l’actualit� musicale, il paraphe un projet de loi relatif � l’organisation des raves, visant � "mettre en place un sch�ma d�partemental, � l’image de celui institu� pour les gens du voyage, dont l’objectif serait de d�terminer l’emplacement appartenant au domaine communal susceptible d’�tre mis � la disposition des organisateurs de ces rassemblements festifs � caract�re musical". Vrai lib�ral, il cosigne aussi le projet dont il est question dans l’article "Ne pas fumer nuit gravement � l’enseignement priv�".

Deux autres propositions de loi, deux nouvelles signatures : la premi�re envisage "l’allongement du d�lai d’acquisition de la nationalit� fran�aise par mariage avec un citoyen fran�ais", la seconde vise � "limiter la possibilit� d’acquisition automatique de la nationalit� fran�aise � raison de la naissance et de la r�sidence en France". "Les dispositions de cette proposition de loi ont pour objectif de limiter la possibilit� d’acquisition automatique de la nationalit� fran�aise � raison de la naissance et de la r�sidence en France, et donc de n’ouvrir la r�gle du droit du sol aux enfants n�s en France au jour de leur majorit� que : 1) sous r�serve que les parents ne se trouvent pas, � cette date, en situation irr�guli�re ; 2) si ces derniers ont obtenu, une r�ponse positive � une �ventuelle demande d’asile ; 3) si les parents ne sont pas, � cette date, en possession d’un simple visa de tourisme". L’Etat fran�ais �tait revenu en 1998 sur les fameuses "lois Pasqua" dont les projets ci-dessus r�habilitent un aspect. Le droit du sang a la vie dure. Mais avouons-le, un bon �tranger est un �tranger FRANCAIS, qui TRAVAILLE. Et "ce n’est pas �tre raciste que dire cela", insisterait Jean-S�b � la mani�re d’un Jacques Chirac en campagne pr�sidentielle dans des cages d’escalier pleines de bruit et d’odeurs.
D’ailleurs, notre humaniste est vice-pr�sident du groupe d’amiti� parlementaire entre la France et le Maroc, et aussi membre du groupe d’amiti� entre la France et la Tunisie. Ah, l’Afrique du Nord ! Son Mohammed VI, son Ben Ali ! Ses Clubs Med !
A ce propos : en mai 2003, le journaliste marocain Ali Lmrabet, directeur d’hebdomadaires satiriques et correspondant de Reporters sans fronti�res, a �t� arr�t� "pour outrage au roi" et condamn� � quatre ans de prison ferme. Dommage, il s’appr�tait juste � interroger Jean-S�bastien Vialatte sur la signification des termes "amiti� entre les peuples".
Enfin, il para�t.
Encore une rumeur. Parce que si �a se trouve, le journaliste n’a jamais entendu parler du maire de Six-Fours.
Si �a se trouve, Jean-S�bastien Vialatte n’a jamais entendu parler d’Ali Lmrabet.

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[1] En 1994, Yann Piat, UDF transfuge du FN, tombait sous les balles d’un motard � cagoule. La justice conclut � la responsabilit� de petits malfrats de la r�gion hy�roise.

[2] Maire de Toulon pendant plus de deux d�cennies. Pr�sident du Conseil g�n�ral non gaulliste, car ses �lecteurs pieds-noirs ne l’auraient pas support�, il acheva sa carri�re de fa�on pr�matur�e : en prison. Aujourd’hui disparu, on se souviendra de sa faconde, de sa propension � ouvrir des maisons de retraites, et de ses accointances avec le ca�d Jean-Louis Fargette.

[3] Le vieux briscard est d�sormais le troisi�me homme fort du d�partement, derri�re le sous-ministre Falco et le pr�sident du Conseil g�n�ral Lanfranchi. Il pointe en co-leader � la communaut� d’agglom�ration TPM et plante des palmiers dans la ville dont il est l’�dile, La Seyne-Sur-Mer.

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