Casinos à TPM : pour qui le jackpot ?  Toulon, port colonial 2004  Huit ans de solitude au Parquet de Toulon  Joann Sfar, entretien  Se loger au Bénin  Le groupe de presse Nice-matin pète la forme, nous dit le journal Nice-matin  Octobre rouge  L?UDF du Var, entre mythes fondateurs et modernité 

   



Une Union Patronale tr�s atypique
Version imprimable Envoyer à un(e) ami(e)

18 août 2004

 

.:: TOULON VAR AGGLOMÉRATION ::.
Hubert le despote
(05/08/2004)
Toulon les eaux
(22/07/2004)

 



.:: RECHERCHER SUR LE SITE ::.
 

 

 

 

En mati�re d’ « articulation de l’�conomique et du social au sein de l’entreprise », l’Union Patronale du Var (UPV) s’autoproclame pr�curseur, « et met � disposition des entreprises adh�rentes un Service Social compos� de quinze assistantes sociales dipl�m�es d’Etat et de huit secr�taires sur l’ensemble du territoire varois ». L’UPV entend aborder « l’actualit� du social [...] » et s’int�resse principalement � « ce qui peut se passer dans la sph�re des pratiques sociales et de la relation entre les acteurs du social et le monde de l’entreprise, de la politique et de la vie �conomique » [1]. Remarque : il est de notori�t� publique que Jean-Pierre Raffarin trouve son inspiration chez les pr�curseurs amis, et c’est sans doute � la lecture des intentions du Medef toulonnais qu’il a d�clar� vouloir faire de la « coh�sion sociale » le grand dossier de la rentr�e [2].
Mais int�ressons-nous plut�t � la sph�re des pratiques (tout court) de l’UPV.

Au mois de juillet dernier, le Canard Encha�n� nous r�v�lait que les patrons varois touchaient des allocations ch�mage depuis plus de quarante ans. L’Assedic du Var « a pay� une cotisation annuelle de (25000 euros en 2003) au Medef local [...] Cette dr�le de coutume locale a �t� d�couverte au d�but de cette ann�e, � l’occasion de la fusion des Assedic du Var et des Alpes-Maritimes. L’Unedic, alert�e par une lettre anonyme, a alors d�clench� une enqu�te interne sur les liens entre l’organisme varois et l’Union patronale, � laquelle adh�rent quelque 5000 entreprises locales ». Le Canard rapporte que les aides vers�es � l’UPV �quivalaient « ï¿½ 0,5% de la masse des salaires des employ�s de l’Assedic ». L’alibi r�side dans la non-existence d’un comit� d’entreprise pour les personnels de l’Assedic ; prestation que fournissait alors l’UPV. « Sauf que cette manne a continu� � tomber » apr�s cr�ation d’un CE aux Assedic du Var. Nous apprenons, toujours dans cet article, qu’ « au moment de la fusion des Assedic des Alpes-Maritimes et du Var, cinq soci�t�s se sont disput� le march� de nettoyage des locaux varois de l’assurance-ch�mage [260000 euros/an]. Or ce ne sont pas les moins chers qui l’ont d�croch�, mais la soci�t� Estra, que dirige G�rard Cerruti, le pr�sident du Medef local ».

Ce m�me Cerruti, qui admet que son UPV est « atypique », a r�cemment coup� le ruban tricolore d’une nouvelle blanchisserie dans la commune de la Garde en pr�sence du Ministre d�l�gu� aux personnes �g�es et maire de Toulon, M. Falco, du pr�sident de la Chambre de Commerce, M. Bessudo, du pr�sident de la Chambre r�gionale de commerce, M. Poggi, et de tr�s nombreux autres chefs d’entreprises. On lave le linge sale en famille, ricanent les anciens.
M. Falco est abonn� aux inaugurations des �tablissements priv�s. Il avait d�j� c�l�br� la naissance du Palais Libert�, un �v�nement grav� dans le marbre d’une plaque comm�morative (riv�e � quelques m�tres d’une autre, un peu plus terne, rappelant des faits beaucoup plus anecdotiques : le d�fil� apr�s la Lib�ration de la ville en pr�sence du g�n�ral De Lattre le 27 ao�t 1944).

L’ann�e derni�re, Cerruti avait analys� les causes profondes du massacre estival. « A l’�vidence », expliquait-il, « la canicule a mis en valeur le revers et la perversit� des 35 heures. » Il regrettait d’ailleurs que le gouvernement n’ait pas profit� de l’occasion pour « supprimer » cette maudite r�forme. Implorant les dieux climatiques, il levait les bras au ciel : « Quel autre �v�nement nous am�nera vers un peu plus de raison dans l’organisation du travail ? » [3]. Mais gr�ce � ses pouvoirs paranormaux, son copain Huberman a emp�ch� la d�rive des temp�ratures. Pas de nouvel �v�nement catastrophique pour ouvrir les yeux du Gouvernement. Esp�rons que cela ne nuira pas � la complicit� des deux amis. Il y a encore tant de rubans � couper !


[1] Sur le site de l’UPV.

[2] 18 ao�t 2004.

[3] L’�dito de Cerruti se trouve ici.