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Olivades / Beneventi : l’avis du Conseil R�gional
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17 juillet 2004

 

.:: TOULON VAR AGGLOMÉRATION ::.
Hubert le despote
(05/08/2004)
Toulon les eaux
(22/07/2004)

 



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Le 3 juin dernier, Michel Vauzelle adressait un courrier � Hubert Falco par lequel, tout en r�affirmant son attachement au d�veloppement du transport collectif urbain, le Pr�sident de la R�gion PACA indiquait sa « d�termination � conditionner la contribution r�gionale � TPM [1] � la mise en oeuvre d’une r�elle concertation aupr�s des habitants et des usagers [...] C’est avec plaisir et soulagement que [j’ai appris] votre initiative de revoir le trac� afin de sauvegarder le domaine des Olivades [2] Vous comprendrez ma surprise lorsque fut connu il y a quelques jours le trac� que le ma�tre d’ouvrage entend remettre � l’enqu�te publique ; � nouveau l’emprise du tramway et des circulations routi�res qui lui sont li�es occupent le domaine des Olivades. Il y a l� une r�gression que nul ne peut accepter d’autant qu’aucune concertation avec les riverains directement concern�s n’a �t� op�r�e. J’�mets � nouveau le souhait que soit revu le trac� actuellement retenu par les services de TPM et que, comme vous vous y �tiez engag�, le domaine des Olivades soit d�finitivement exclu de toute emprise relative au trac� du tramway comme aux circulations routi�res pouvant �tre r�alis�es � cette occasion ».

Quelques semaines plus tard, le troisi�me vice-pr�sident Philippe Chesneau compl�tait ce courrier par une lettre (�crite le 14 juillet, peut-�tre pendant le discours de Chirac : un bel exemple pour la jeunesse que de ne pas �couter le chef de l’Etat !) destin�e au Pr�sident de la Commission d’Enqu�te publique modificative de la construction de la premi�re ligne de tramway de l’agglom�ration toulonnaise et ses am�nagements connexes :

« Tout d’abord, je me permets de rappeler le besoin urgent de tramway pour les habitants de l’agglom�ration toulonnaise.
Mais, ce projet de tramway comporte une faiblesse manifeste. C’est le seul exemple fran�ais de tramway qui empi�te sur des terres agricoles. Ce qui est tout-�-fait �tonnant pour un projet qui a pour fonction de rendre service � des populations urbaines ! Sachant qu’entre Menton et Martigues, les terres agricoles ne repr�sentent plus que 6% de l’espace, il est urgent de prot�ger ces derni�res terres agricoles en voie de disparition, de la m�me mani�re que l’on prend soin des esp�ces vivantes en danger. Sinon, il n’y aura plus aucune terre agricole en 2020, c’est-�-dire demain.
Comme le signale la CCI de Bordeaux mandat�e par TPM pour accompagner la r�alisation du tramway, le projet r�v�le une faiblesse �conomique : la faible densit� de population desservie, en particulier � l’ouest, entre la Beaucaire et la Seyne.
En cons�quence, le passage de la voie de tramway � travers l’exploitation agricole des Olivades est une erreur manifeste. Existe-t-il des trac�s alternatifs ? Lors de la r�union publique d’Ollioules en date du vendredi 22/11/2002, les autorit�s pr�sentes de TPM, Monsieur Beneventi, maire d’Ollioules, monsieur Michel Bru�re, Pr�sident de la commission Transport de TPM, ont promis de venir proposer au public des solutions alternatives avec les avantages et inconv�nients de chacune d’entre elles. Promesse, h�las non tenues, mais qui prouve bien l’existence d’autres trac�s.
Deuxi�me probl�matique importante. Les transports collectifs, en particulier de tramway sont une alternative � l’usage exclusif de la voiture individuelle. D’ailleurs les �lus de villes pilotes depuis de nombreuses ann�es en faveur des transports collectifs, Grenoble, Nantes et Strasbourg, affirment qu’il ne sert � rien d’am�nager des espaces en faveur des transports collectifs sans les prendre aux espaces actuellement utilis�s par l’automobile. Ici, non seulement le trac� de tramway ne r�duit pas les voies routi�res, mais les accro�t. C’est le contraire de toutes les exp�riences, tir�es notamment des villes suscit�es, mais aussi du PDU (Plan de D�placements Urbains) et de la Loi sur l’Air et l’Utilisation rationnelle de l’Energie (LAURE) qui dans son article 14-1 vise explicitement la diminution du trafic automobile.("Stopper la fuite en avant de nouvelles infrastructures routi�res" page 79 du PDU).
� croire que le trac� de tramway � travers l’exploitation agricole des Olivades n’est qu’une ruse pour ressusciter le vieux projet de voiries et d’urbanisation de 1988 qui avait �t� tr�s justement refus� en son temps par les commissaires enqu�teurs et le Pr�fet du Var. De plus, c’est le budget du tramway qui va financer le pont routier sur l’autoroute, les ronds-points routiers, etc. Ce qui est pour le moins un d�tournement d’argent public destin� aux transports en commun au profit des transports individuels.
Se pose alors la question de quelle urbanisation pour demain, soit en t�che d’huile sans limites ni gestion, soit en densifiant raisonnablement et en prot�geant des coupures vertes. Une m�gapole b�tonn�e et goudronn�e ou un espace g�r�, diversifi� et �quilibr�. Le trac� du tramway entre Toulon et la Seyne devient un symbole de choix entre ces deux possibilit�s.
L’aspect �conomique est aussi � prendre en compte. Quand, au XXIe si�cle, une entreprise agricole, non seulement ne meurt pas (une dispara�t chaque jour dans notre r�gion), mais cr�e de nouveaux emplois p�rennes, nous avons l� un espoir notamment pour les priv�s de travail. Mais quand de plus la m�thode, partenariat entre des familles de consommateurs et une entreprise agricole fait une quarantaine d’�mules dans toute la r�gion et est promue comme mod�le dans plusieurs r�gions de France (Aquitaine, Ile de France...) et au-del� en Europe, il est �tonnant que sur place, d’aucuns pr�f�rent la d�manteler au profit d’int�r�ts financiers sp�culateurs � court terme. Il est vrai qu’il est parfois difficile d’�tre proph�te en son pays. Pourtant, la Commission europ�enne qualifie ce type d’�conomie, ce "troisi�me secteur" comme �tant le plus cr�ateur d’emplois avec les services de proximit�. Alors que la situation �conomique et le ch�mage ne s’am�liorent pas, il serait �tonnant de d�manteler un exemple qui a prouv� son efficacit� �conomique et sociale, et cela sans subventions publiques.
Enfin, cette exploitation agricole fournit des produits frais et de qualit� � des familles qui sinon ne pourraient se les payer. Cette exploitation agricole est aussi un conservatoire de la diversit� biologique. Rien que pour les tomates, entre 30 et 40 esp�ces de tomates diff�rentes sont cultiv�es sur place.
En conclusion, que ce soit :
-  pour pr�server les derni�res terres agricoles fertiles,
-  pour stopper l’accroissement de la circulation automobile et de la pollution atmosph�rique,
-  pour offrir un service de transport en commun au plus pr�s des habitants,
-  pour prot�ger un symbole �conomique du d�veloppement durable d�fendu par tous,
-  pour promouvoir un am�nagement du territoire l’agglom�ration TPM respectueux de l’int�r�t de nos enfants,
Je me permets de vous sugg�rer de faire �tudier d’autres trac�s que celui qui traverse l’exploitation agricole des Olivades en se limitant, conform�ment au PDU (page 104) � la "desserte TCSP d�s le court terme � la Beaucaire".
Je me permets de rappeler que cette proposition est en conformit� avec la position �crite de La Chambre d’Agriculture et du Pr�sident du conseil R�gional (copies jointes)
 ».

L’�colo Chesneau et le socialiste Vauzelle ne sont pas les seuls � d�noncer le d�tournement du projet de tramway pour la construction de voiries qui permettront l’extension de la zone industrielle et commerciale d’Ollioules. Lire : De la d�mocratie participative.


[1] 12,6 millions d’euros, d�cision du 15 d�cembre 2003. L’engagement de la R�gion est estim� � 4,5% du co�t total du tramway, dont les 2/3 sont � la charge de l’agglom�ration. L’Etat devait participer � hauteur de 15%, mais l’administration Raffarin a d�cid� en 2003 de se d�sengager de tous les projets de tramway de France...

[2] Au d�but de l’ann�e, devant les cam�ras de France 3, Falco avait assur� que les Olivades ne seraient pas touch�es par le trac� du tramway.