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M�tropole et l’histoire de la Rotonde
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mercredi 13 octobre 2004

par Marie Demars

M�tropole est d�cid�ment un journal tr�s informatif. Si le num�ro de ce mois-ci [1] n’�tait pas paru, on aurait manqu� de se bidonner un peu sur l’image que se fait un lib�ral de la vie ouvri�re et des anciens chantiers navals de La Seyne, et surtout, on se serait priv� d’une bonne le�on de choses de la droite bien-pensante.

« ..."La Rotonde" est pr�sent�e aujourd’hui par certains plumitifs, d�sireux de "touiller" les �motions dans un but non avouable, comme le b�timent qui abritait la "direction" des chantiers. En tentant de faire verser quelques larmes sur un b�timent "patronal" ( !) Archi-faux ! [...] Tout journaliste qui se respecte peut en effet t�moigner que les "informations d�cisives" s’obtenaient, non dans cette Rotonde o� la direction �tait quasiment en otage et avalisait les choix qu’on lui imposait par la force, mais aupr�s "du" syndicat dominant de l’�poque, tenue avec une main de fer par une poign�e de communistes staliniens... » Sign� D.E.

M�tropole, mensuel de l’agglom�ration toulonnaise sans �tre officiellement celui de TPM, remet les pendules � l’heure quant aux id�es re�ues concernant la Rotonde, b�timent symbolisant les ex-chantiers navals que le maire actuel a jug� bon de d�molir avant l’�t� faute de lui trouver une "fonction" dans le paysage seynois.
Le journal s’applique � d�monter le souvenir des chantiers et ceux qui l’ont d�fendu par la m�me occasion. Pour ce faire, le gratte-papier de service s’arme �videmment d’arguments ind�montables. Il oppose d’abord les « plumitifs » - � savoir les journalistes locaux qui ont �mis quelques r�serves quant � la d�molition de la Rotonde pour des raisons � la fois patrimoniales, symboliques et fonctionnelles - au club des « journalistes qui se respectent », dans lequel l’illustre signataire de l’article s’inscrit bien �videmment. Un « journaliste qui se respecte », c’est sans doute quelqu’un qui donne du sens � l’Histoire. La presse locale a parl� de destruction de la m�moire ouvri�re ? Ce n’est que chichi pour faire pleurer dans les chaumi�res. La v�rit�, c’est le journaliste-qui-se-respecte de M�tropole qui la d�tient : la Rotonde est un « symbole des erreurs » et Arthur Paecht a bien raison de faire table rase du pass� industriel de la ville, parce qu’un h�tel � la place, c’est quand m�me mieux que le « fruit d’un extr�misme d�pass� ».
Et surtout, �a laisse la place aux sp�culations immobili�res. Mais pour d�montrer que le futur h�tel de luxe est un passage incontournable pour le renouveau de la ville, il faut d’abord tordre le cou � la Rotonde, ce m�chant symbole de bastion rouge. Il faut savoir donc, comme le rapporte le journaliste-qui-se-respecte, que la Rotonde « n’abritait qu’un ersatz de direction », laquelle �tait d’ailleurs « quasiment » (osons la nuance) prise « en otage et avalisait les choix qu’on lui imposait par la force ». Le "on", c’est bien s�r la CGT, organisation terroriste des chantiers. Et ce n’est pas tout. Ce syndicat �tait lui-m�me tenu « avec une main de fer par une poign�e de communistes staliniens », lesquels se sont d’ailleurs servis des chantiers pour cr�er, nous l’apprenons un peu plus loin dans l’article, « trois cents emplois fictifs » au sein de l’entreprise. L’enqu�te men�e par le journaliste-qui-se-respecte va jusqu’� citer le t�moignage d’un gars des RG dat� des ann�es 80 pour vaguement appuyer ce chiffre. Ca ne mange pas de pain et �a cr�dibilise le texte. Dans le recensement des trois cents branleurs, le journaliste-qui-se-respecte inscrit-il les d�tach�s syndicaux ?
Au final, la Rotonde, pour un journal de la cravate bleue, c’est un amas de brique abritant un pseudo-patronat s�questr� par une bande de cocos d�cha�n�s qui trempent dans des affaires un peu douteuses. Et l’h�tel qui la remplacera, c’est « une nouvelle �re » qui s’ouvre pour La Seyne. D’ailleurs c’est le projet de Paecht donc �a ne peut pas �tre autrement. Et en plus, on apprend que l’architecte « a un talent reconnu » et qu’il a obtenu le prix de Rome [2]. Que plus de 10000 personnes aient travaill� au sein des anciens chantiers (combien emploiera l’h�tel ? 20 ? 30 personnes ?), qu’ils aient donn� � bouffer au Var pendant deux si�cles, �a ne fait pas partie de l’Histoire � la sauce M�tropole. Que des centaines de personnes se soient battues pour sauver leur entreprise et la construction navale en g�n�ral, M�tropole s’en tamponne. Ce qui int�resse M�tropole, c’est de continuer � servir la soupe au MEDEF et aux �lus de l’UMP sans lesquels ce journal que personne n’ach�te ne pourrait vivre. C’est ce qu’on appelle le journalisme qui se respecte.

Lire aussi : M�tropole : Alain Perrier r�invente la Pravda.


[1] n°77, septembre / octobre 2004.

[2] NDLR : tout comme celui qui a con�u la frontale du port toulonnais. Ca laisse r�veur !



> M�tropole et l’histoire de la Rotonde
29 octobre 2004, par  [retour au début des forums]

Mer�i pour votre article. Comme vous pouvez vous en douter, ce torchon diffus� par m�tropole a fait bondir plus d’un m�tallo de la Seyne. Quelques anciens des chantiers navals se sont retrouv�s pour y r�pondre par presse interpos�, en vain. nous avons donc envoy� notre article � M Perrier, lui demandant de le publier en droit de r�ponse... Nous Attendons, sans grand espoir de le voir paraitre. Nous le ferons parvenir � votre r�daction pour info. Encore mer�i. Andr�,Maurice,Francis,Victor,G�rard, Robert et les autres.

> M�tropole et l’histoire de la Rotonde
19 octobre 2004, par  [retour au début des forums]

Il existe un mode d’emploi pour la lecture de M�tropole. Il suffit de ne pas perdre de vue que ce pseudo-journal a pour seule fonction de pomper un maximum d’argent public pour affirmer la sup�riorit� du secteur priv�. Il y a fort � parier qu’apr�s cette approche novatrice de la Rotonde, la mairie de La Seyne va se fendre d’un placard de pub, � moins que ce soit d�j� fait. La d�marche est constante et elle tient lieu de ligne �ditoriale : il suffit de vanter les m�rites des notables locaux (ceux de droite exclusivement, faut quand m�me pas d�conner !), gr�ce � quoi on va pouvoir continuer � financer par l’argent public la d�fense et l’illustration de l’initiative priv�e. Vous et moi, nous finan�ons ce canard gratuit avec nos imp�ts.

Voil� en tout cas un gazier qui a r�ussi la quadrature du cercle : exploiter (au sens o� un maquereau exploite la fille) le secteur public pour glorifier le capitalisme le plus int�griste fa�on Seilli�re. R�jouissons-nous, ce journal nous appartient, et vive le capitalisme populaire !

Carolus