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Prox�n�tisme publicitaire
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mardi 5 novembre 2002

par nrv

Bon, c’est vrai, chez CUVerville on n’est pas tranquille. Pas capable de regarder tranquillement des pubs, pas capable de rigoler de bon c�ur aux trouvailles des publicitaires, de s’enquiller sans broncher une « nuit des publivores  » ou de c�l�brer des pubs-cultes. On n’y arrive pas.

n pourrait � la rigueur, comme G�rard Miller, reconna�tre, un peu � contrec�ur, que la publicit� est malgr� tout « le secteur[ ?] le plus cr�atif  ». Ben non, m�me pas. On n’y arrive pas, c’est terrible, hein ? On n’arrive pas � croire � l’image lib�r�e de ces mecs compl�tement soumis aux entreprises. Au ton distanci� de leurs messages alors qu’ils sont compl�tement obs�d�s par la mesure de l’impact de leurs slogans sur les consommateurs.
On a �t� content de rencontrer Karole Delaporte, une m�cr�ante aussi, qui n’h�site pas � contester les textes sacr�s de la (d�)culture pub.

Bowling for Bandol

Karole redoute surtout les publicitaires lorsqu’ils s’occupent de mettre la femme en image : « Derni�rement, Rochas nous a propos� en 4 x 3 le mod�le " prostitu�e de luxe" comme id�al d’�rotisme inventif et de sexualit� �panouissante  ». [Est-ce que Sarkozy s’occupe de ce racoleur Monsieur Rochas ?]
Autre exemple : la campagne d’affichage du Bowling de Bandol. La boite de pub locale, pour vendre le jeu de quille, a d�cid� d’insister sur la proximit� de la mer et sur l’excitation du jeu. Cela donne en concentr� le slogan « une vague d’�motion  ». Si la vague appara�t explicitement sur l’affiche, «  l’�motion  » est cens�e na�tre d’une femme, de dos, au premier plan, dont on ne voit pas la t�te ni les pieds. Elle est v�tue sobrement d’un bikini, bien rentrant dans les fesses, et tient une grosse boule sous le bras. Pour Karole : « L’�rotisme (ou ce qui se veut en �tre) emprunte dans ce cas-l� le plus court chemin, celui d’un d�sir primaire, brutal. Il n’est pas tourn� vers un �tre mais uniquement vers un corps qui ne s’appartient plus  » .

« La femme est belle »

Le Bowling de Bandol reproduit d’ann�e en ann�e la m�me campagne d’affichage sans aucunement �tre inqui�t�. Sous la pression d’associations, le bureau de v�rification de la publicit� a bien r�vis� sa charte en ce qui concerne la dignit� de la personne humaine, mais il n’a toujours qu’un r�le consultatif et les publicitaires peuvent donc donner libre cours � leur manque d’imagination. Alors que les soi-disant « cr�atifs » d�bitent ainsi la chair fra�che pour vendre n’importe quelle camelote, les tartufes de la pub invoquent parfois la beaut� de la femme pour justifier la marchandisation des corps. R�action de Karole : « "La femme est belle" ? Mais qui est cette femme mod�le qui n’a d’autre existence que celle phantasm�e. Au nom de cette beaut�, qui n’est qu’une projection du d�sir, tout est permis. Car il est inclus dans le "compliment" qu’elle doit en �tre honor�e et que c’est sa seule raison d’�tre (l�).  ».

Corps � corps, mots � mots

CULture toulonaise ? - 7 ko
CULture toulonaise ?

Responsable de « vile-image  », organisation activiste antipubs sexistes, Karole propose de r�investir l’espace public(itaire) : « En intervenant directement sur les publicit�s, nous nous r�approprions la rue, envahie de clich�s, qui se pr�tendent le reflet de nos d�sirs. Pire cette imagerie se pr�sente comme la r�alit� et veut se substituer � la vie des citadins qui arpentent ces trottoirs. Nous d�cortiquons les visuels et les textes qui les accompagnent afin de d�vitaliser les ressorts qu’ils utilisent. Nous produisons sur des autocollants, des contre-slogans comme droits de r�ponse que nous apposons sur les supports aux endroits o� les publicitaires ont pr�vu d’orienter le regard du passant (le notre). Ces op�rations sont jubilatoires par la transgression qu’elles permettent de l’ordre �tabli que relaye la publicit� sous des apparences libertaires (et en r�alit� liberticides). L’illusion de tous les bonheurs qu’elle promet (plaisir, libert�, richesse ...) endort tous les �lans de r�volte (comme la t�l�vision)  ». NRV

Il n’y a que les filles qui mangent des glaces ? - 8.3 ko
Il n’y a que les filles qui mangent des glaces ?
« Magnum met en sc�ne un visage charmant, vivant. Mais en lui faisant manipuler suggestivement les gros batons glac�s (magnum signifie « le plus grand »), il donne une autre signification, des plus graveleuses, � l’image. Rien d’�tonnant donc � ce que seules les filles semblent appr�cier ces cochonneries hypercaloriques � la saveur inexistante.  »

On vous rêve rampante - 8.6 ko
On vous r�ve rampante
« La femme nous fait apparemment face mais pour mieux nous faire imaginer l’arri�re de son bassin relev�, en short-string en jean, d�chir�. La pose de la main pousse l’�il � se repr�senter un sexe d’homme invisible. La pose rampante est plus que suggestive : fellation-humiliation (qu’il est regrettable d’associer). Par ailleurs, ces images, m�me � supposer qu’elles traduisent des fantasmes, sont incongrues l� o� elles se trouvent. L’imaginaire �rotique a besoin d’�tre secret, myst�rieux et ne peut donc s’afficher de fa�on grossi�re et r�p�titive tous les dix m�tres ! Sans compter l’impact sur les tout-petits � la sensibilit� en �veil � toutes les sollicitations sensorielles (l’image en est une importante).  » K.D.

Attention cette image nuit à votre image ! - 16.7 ko
Attention cette image nuit � votre image !
« La femme porta aussi un short-string en jean d�chir� (quelle cr�ativit� d�cid�ment !). Hisse-t-elle la voile ? On la devine plut�t embarqu�e pour une autre aventure. Le plus triste est que les m�res accompagnent souvent leurs filles dans ces magasins. Les encouragent-elles � devenir des femmes-objets ?  »

Nous inviterons r�guli�rement Karole sur notre site.

Sites :
vile-image  : Une multitude d’actions toniques, d’id�es stimulantes et de liens utiles.
la meute : R�unions au Caf�-lecture tous les 2�mes mardis du mois
r�sistance � l’agression publicitaire
bvp



> Prox�n�tisme publicitaire
25 mars 2003, par   [retour au début des forums]

Il faut du boulot pour tout le monde, combattez la mauvaise pub, oui, mais admettez que certaines sont bien faites au m�me titre que certains films. La pub ne vous laisse pas le choix de la voir ou non c’est vrai, mais i ne tient qu’� vous d’en tenir compte ou pas. Elle s’impose au regard mais n’impose rien. Je pense que vous avez beaucoup d’autres sujets bien plus pr�occupants � tra�ter que ce genre de banalit�s. �tes-vous trop faible pour faire face � ce surplus de publicit� ? Il y en a partout ? Et alors ? Ce serait �tre bien trop influen�able que d’�tre sensible � chaque centim�tre de publicit�. Vous aurez beau le nier ; la publicit� vous sert, mais c’est � chacun de l’utiliser en fonction de ses besoins, ce que vous ne semblez pas savoir faire, vous en �tes devenus obs�d� au point d’analyser chaque pub et de ne diffuser que les plus mauvaises...et les interpr�tations tr�s "premier degr�" dont vous nous faites part pourrait �tre faites par des �l�ves de seconde, alors s’il vous pla�t, la prochaine fois que vous avez quelque chose � dire contre la publicit�, choisissez de bons arguments. C’est de la pure d�magogie que de rejeter la publicit� en bloc. C’est facile et tr�s � la mode, bravo pour votre imagination. Sign� : Un futur cr�atif publicitaire qui compte bien reprendre le flambeau auquel vous ne pouvez, de toute fa�on, pas �chapper. Alors vous avez raison, continuez la lutte contre la dictature de la publicit� !...

  • > Prox�n�tisme publicitaire
    27 mars 2003, par   [retour au début des forums]
    Bonjour Tom pour r�pondre � ton commentaire 3 points.
    -  Il est vrai que dans l’article les exemples pris sont "caricaturaux" mais regarde bien, la grande majorit� des pubs utilise la femme.
    -  Si nous sommes adultes et capable de nous faire notre propre opinion et r�sister au 1° degr� des pubs, il n’en est pas de m�me des pr� ados et des plus jeunes.
    -  Je suis photographe depuis longtemps (40 ans) et � ce titre je sais analyser une image, si tu crois que les images de pubs ont plus que le premier degr�, tu a de belles illusions, tu t’en apercevras quand tu feras ce m�tier comme tu nous le dit. amiti�s Claude