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Une gerbe pour Jean-Luc
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mardi 25 mars 2003

par Gilles Suchey

Le d�c�s d’un chef d’�tat n’aurait pas autrement boulevers� la mise en page des journaux fran�ais. Et bien qu’Hachette-Filipacchi-M�dias ne soit pas encore actionnaire majoritaire de Cuverville, nous voulons apporter notre pierre � l’�difice hagiographique, c�l�brer la m�moire de Jean-Luc Lagard�re, capitaine tomb� trop vite au champ d’honneur de l’industrie triomphante.

vant de d�voiler les grands traits de l’entretien exclusif que nous a consacr� le seul journaliste de Var matin hostile � feu son patron [1], attardons-nous sur l’�dition du quotidien en date du 16 mars 2003. Pr�s de trois pages consacr�es � l’oraison fun�bre. Un hommage aussi bigarr� que le domaine d’action du grand disparu �tait �tendu. Les t�moignages resteront sobres, tout en mesure et retenue, car nous avons affaire � une r�daction tr�s professionnelle. L’�ditorialiste Georges-Marc B�namou chauffe l’assistance : "Lagard�re, c’�tait bien plus que cela. Un inventeur, un b�tisseur, un conqu�rant - le meilleur de la France quand elle ose." Puis viennent les mots, rares, du PDG de Var matin Michel Comboul : "nous mesurons combien sa pens�e, son regard et sa volont� manqueront � notre pays." Yves Merens, chroniqueur sportif, �voque le point de vue magnifique et visionnaire du d�funt, � l’aube des ann�es quatre vingt, quand il envisagea l’�volution in�luctable des clubs de football vers une gestion "entrepreneuriale" : "Il aura �t� victime de son impatience � glaner les succ�s et de sa volont� de confier les cl�s � des caciques trop �loign�s des ficelles du ballon rond." Car trop souvent, les ficelles du ballon restent l’apanage exclusif des gamins chinois qui cousent entre eux les hexagones de cuir. JLL voulait changer tout �a.

Gascon des neiges d’antan

Jean-Louis Gombeaud, Jean-Marc Sylvestre de province : "Pour aboutir � cela [l’empire Lagard�re], il fallait d�gager et faire partager une �nergie � toute �preuve. C’�tait sans doute la premi�re qualit� de JLL. Du reste, quand on lui en parlait, il �voquait imm�diatement ses origines gasconnes comme s’il voulait signifier ce qui l’animait avant tout." Georges Bertolino, expert en tout, et surtout en Paris-turf : "Au del� d’un palmar�s trop long � citer, c’est l’image d’un homme se rendant un week-end sur deux aupr�s de ses juments, yearlings et autres �talons que garderont celles et ceux connaissant son amour pour les chevaux." Jacques Ganti�, abandonnant un instant ses chroniques gastronomiques : "Il indiquait [le chemin] en b�tisseur d’empire. Dans son h�tel particulier de la rue de Presbourg, Jean-Luc Lagard�re [...] avait d�m�nag� au premier �tage, comme pour prendre un peu plus de hauteur apr�s avoir con�u, pendant des ann�es, dans une atmosph�re "secret d�fense", tant de bolides, de missiles et d’avions, � deux pas de l’Arc de Triomphe." Entre ici, Jean-Luc Lagard�re !

Apr�s cet effort de lecture, Cuverville a �cout� une voix dissonante. Celle de Raymond M., journaliste de Var matin crois� au sortir des locaux de la rue Mirabeau, � Toulon. Raymond M. pr�f�re garder l’anonymat, on le comprend.

Cuverville : pourquoi ne pas participer � cet �loge unanime ?
R.M : Pourquoi faire ? Ils n’ont franchement pas besoin de moi. Cela dit, je n’ai pas d’antipathie particuli�re pour le personnage Jean-Luc Lagard�re, qui a toujours su promouvoir les belles choses, des voitures de sport aux missiles Exocet, en passant par Var matin.

Que pensez vous du r�cent achat de Vivendi Universal Publishing par Hachette, qui permettra au groupe de r�gner sur les deux tiers de l’�dition fran�aise ?
J’ai lu qu’aucun autre pays ne vivait une situation pareille. M�me aux USA, ils sont cinq �diteurs � contr�ler l’essentiel du march�. Peut on se r�jouir si d�sormais Hachette concentre plus de 80% des manuels scolaires ? 45% de la litt�rature g�n�rale ? Plus de la moiti� des livres de poche ? On peu pronostiquer une normalisation accrue de la production. L’avantage syst�matique du quantitatif sur le qualitatif. La pr��minence des livres de divertissement sur la litt�rature d’auteurs, moins rentable. Il convient d’ajouter que Lagard�re contr�le beaucoup de points de distribution culturelle -Virgin ou les kiosques Relay dans les gares, par exemple-, de nombreux titres de presse, la NMPP, des radios comme Europe1, l’affichage urbain -Giraudy-, etc. Ceci pourrait achever, par le silence, ce qui reste d’acteurs ind�pendants dans le milieu du livre.

Que dire du m�tier de journaliste sous l’emprise Lagard�re ?
Fabricant d’armes d’un c�t�, magnat de la presse et de l’�dition de l’autre. Comment informer dignement les lecteurs toulonnais des d�rives de DCN, des exc�s de la Royale, des dangers de la radioactivit� dans la rade, quand l’arm�e fran�aise reste parmi vos meilleurs clients ? La direction de Var matin a depuis longtemps r�solu le probl�me : quand on parle de la Marine, c’est essentiellement pour �voquer l’agenda musical du big band des �quipages de la flotte, ou la promotion d’un nouveau pacha.

La pression au sein de la r�daction est sans doute tr�s importante.
Certainement.

En ces temps de communication reine, o� l’int�r�t �conomique pervertit toute id�e d’information, comment peut encore s’exprimer la d�ontologie journalistique ?
Il faut bien gagner sa cro�te. Il est certainement facile de pisser de la copie quand on est "critique touristique", par exemple, et que le job consiste � encenser une destination au pr�texte que l’agence vous paie le voyage et les petits fours. Il est plus d�licat de bosser dans un service politique sous le regard permanent du r�dacteur en chef, dont l’activit� premi�re consiste � v�rifier que ses ouailles ne d�passent pas les bornes. Mais vous devriez poser la question aux gens concern�s. Vous savez, je n’ai pas grand chose � voir avec Var matin. Je suis juste le r�parateur de la photocopieuse.

Pour tous les chiffres et renseignements relatifs au conglom�rat Lagard�re, consultez le site transnationale.org. A noter : lors de la r�daction de l’article, le rachat de VUP par Lagard�re n’est pas encore effectif. Le dossier est �tudi� � Bruxelles, o� les opposants invoquent le droit � la concurrence.


[1] Var matin : sous-partie du groupe Nice matin. Nice matin : sous-partie du groupe Lagard�re.



> Une gerbe pour Jean-Luc
8 août 2003, par   [retour au début des forums]

Etant assez proche du pdg du groupe nice-matin,Michel Comboul, je me permets de r�pondre � cet article. Il y a en effet un manque d’objectivit� evident au sein de ce p�le m�dia. Il est �vident que les informations distill�es par le groupe nice-matin vont toujours dans le sens de la politique men�e par la multinationale Lagard�re. Comme exemple, on peut parler de l’�lection pr�sidentielle de 2002 ; o� le quotidien r�gional a tr�s largement soutenu le pr�sident sortant, en ne tarissant que des �loges � son sujet,sans aborder d’aucunes fa�ons ces d�m�l�s avec la justice. Ce qui �tait du go�t de Mr Lagard�re qui soutenait officiellement MR CHIRAC. Mais comment �tre juste et impartial quand on sait qu’une attitude contraire entrainerait indubitablement une sanction ?

>Responsabilit� de Mr Lagard�re et la mont�e du FN
28 mai 2003, par   [retour au début des forums]

Quelle est la responsabilit� du groupe de Mr Lagard�re dans la mont�e du FN, notamment dans le Var, vu que son journal est le principal organe de presse de la r�gion ?

  • > Responsabilit� de Mr Lagard�re et la mont�e du FN
    1er juin 2003, par   [retour au début des forums]

    Lagard�re a r�cup�r� "Var Matin R�publique" en 1987 (� hauteur de 74%). Mais c’est dix ans plus tard, et donc apr�s l’arriv�e du FN, que la vraie reprise en main a eu lieu. En d�cembre 97, Hachette entrait dans le capital de "Nice matin" et engageait une proc�dure de fusion entre les deux titres.

    A cette date existait encore une cellule d’investigation au sein du quotidien.

    Trucy (UDF), bout� hors de la mairie toulonnaise par Le Chevallier (FN) en 95, dut supporter une campagne m�diatique tr�s critique (et souvent l�gitime) � son endroit. Et si cette critique a profit� au Front, il serait excessif d’y voir une d�marche d�lib�r�e de la part de la r�daction.

    Par la suite, on ne peut pas non plus ricaner d’une attitude franchement collaborationniste avec l’administration Leuch. Par contre, le journal a beaucoup oeuvr� pour la promotion de l’actuel homme fort du d�partement, notre Soufillon local, ministre des vieux gr�ements. A l’automne 97, les syndiqu�s CGT du journal sortaient une fausse "Une" symptomatique des rapports entretenus entre le r�dac’ chef de l’�poque, Daniel Cuxac, et celui qui �tait alors pr�sident du Conseil g�n�ral du Var. Sous le titre : "Falco matin : aujourd’hui comme hier c’est la Saint Hubert"...

  • > Responsabilit� de Mr Lagard�re et la mont�e du FN
    16 janvier 2004, par   [retour au début des forums]
    je pense qu’il ne faut pas faire d’amlgames, entre var matin et la puissance du fn dans cette r�gion. En effet,le journal n’a fait que relater le nombre impressionants d’agressions dont ont �t� victimes les toulonnais. Il n’y a jamais eu, � mon avis, au sein de var matin,un interet quelconque � d�stabliser les �lus du moment.