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Le Rugby Club Toulonnais �tait voil� un an lanterne rouge du championnat de ProD2. Les demis se mettaient la pression, comme on dit au bar entre amis. Aujourd’hui, nos rugbymen sont aux premi�res lignes de leur poule. Le RCT a offert un beau cadeau de No�l � ses supporters. es actuelles prestations des rouge-et-noir �poustouflent m�me les plus vieux, ceux qui ont connu les Carr�re et Gruarin dans les ann�es 60-70. Les papas peuvent enfin montrer une �quipe digne de ce nom � leurs marmots, �quipe dont ils n’ont eu de cesse de leur rebattre les oreilles avec les exploits des ann�es 80. Depuis le temps que Toulon se morfondait dans cette proD2 ! Ventre vide et mouIl y avait bien eu la premi�re ann�e avec une finale perdue contre Montauban. Mais le colosse n’avait plus la carrure et gardait ses pieds d’argile. Puis ce furent des matches mal gagn�s avec du jeu indigeste et pour parachever le tout, une indiscipline chronique. Pour quelques r�ceptions de Brive qui donnaient lieu encore � de belles chevauch�es, combien de fois Toulon revint de ses voyages les valises pleines. Aujourd’hui, c’est fini. Plus de g�n�rale provoqu�e par les Toulonnais pour (mal) masquer leur insipidit�, plus d’aller-retour � l’ext�rieur pour couper le citron, plus de joueurs prenant le club pour une maison de retraite. « Besagne n’a jamais aim� les pleurs, la piti�, la condescendance (...) Toulon aime voir ses enfants se transcender dans la f�rocit� » [1]. Mais � partir du mois de mars 2004, une alchimie naissante commen�a � faire briller le m�tal. Le RCT se remit � flot chez les Maritimes de La Rochelle. C’�tait la premi�re victoire � l’ext�rieur depuis on ne sait combien de temps. La nouvelle direction s’�pongeait le front et les aisselles et pouvait aborder une intersaison au calme en fond de rade. La victoire en chantantA l’image de Franck Alazet, l’�t� des rugbymen toulonnais consista � soulever de la fonte et � s’autoriser pour toute folie une d�coloration des cheveux en blond peroxyd�, probablement afin de postuler tout nu au calendrier des dieux du stade. Manque de pot, le patron d’NRJ pr�f�ra Patrice Fior�se � Chacha Conzett, certainement parce qu’il �tait plus port� sur le plongeon simul� d’une ch�vre que sur les d�boul�s ravageurs d’un trois-quarts hors normes. Pour qu’un ciel flamboie Le rouge et le noir Ne s’�pousent-ils pas ? » Les Bordelais furent pourtant les premiers � passer la barre des trente points � Mayol, mais bon c’�taient des nouveaux. Depuis, la m�l�e ch�tie ses adversaires, les trois-quarts enflamment les ailes et le buteur fait trembler les poteaux d’un bout � l’autre du terrain. Voil� de quoi r�galer le public toulonnais. Le nombre d’essais marqu�s � la maison �vite au spectateur de retourner chez lui des gelures au cul � force de rester assis sur du b�ton froid. Le jeu est simple, bas� sur la conqu�te. Ne cherchez pas de passes crois�es ou d’innovations n�o-z�landaises. On fait plut�t dans le rustique, � l’usure, un adversaire sur les talons et des cocottes, les ailiers partent parfois m�me � la percussion. Si bien qu’au classement des marqueurs d’essais, point de Marlu � la B.O., Martin Jagr ajoute toutefois du p�tillant � un pack de gros rouges. Parce que s’il fallait voter pour le prix du plus beau cadeau, ce serait le cadeau de la joie. Bien entendu, pas d’ang�lisme : il ne faut pas voir dans cet hommage aux hommes de Mayol l’espoir d’une ville sans racisme. Toulon et le Var votent toujours � plus de 25% pour le FN [5]. Le rugby n’est qu’un jeu et en cela, un m�me spectateur peut applaudir � tout rompre l’essai de trois-quarts marqu� par Momo Dridi contre Lyon et voter FN le m�me dimanche. L’enfant du Mourillon redeviendra un m�t�que parmi les autres. « C’est � la fin du bal qu’on paye les musiciens » [6], n’est-ce pas ? No sport ?Le Rugby Club Toulonnais ne tend que partiellement � forger une identit� � Toulon. Car « Une identit� territoriale ne peut pas se substituer � une identit� sociale » [7]. Il serait m�me symptomatique qu’un sport obnubile une ville enti�re. Les Toulonnais seraient alors malades du « typhus sportif », cette pathologie qui fait que l’espace public s’appauvrit en m�me temps que ses acteurs dans une vie quotidienne ins�r�e dans un « univers impitoyable de "gagnants", � l’occasion cogneurs » [8]. La vie n’est heureusement pas faite que de chants de supporters, mais elle peut se r�duire � cela quand les autres sociabilit�s sont us�es ou d�truites plus ou moins sciemment par certains podestats qui jettent les gens au ch�mage ou les trimballent dans la pr�carit�. Le stade, le dimanche, devient le lieu de rassemblement stable des supporters, entre personnes connues, souvent � Toulon en famille, le lieu o� on partage les m�mes valeurs, le lieu o� le chef est quasiment absent. [1] Daniel Herrero. [2] « L’heure de v�rit� ! » le 5 d�cembre 2003, les Fadas. [3] Projet du RCT. [4] M�me si chez les dirigeants, c’est « l’objectif supr�me », cf. projet du RCT. [5] Cf. �lections r�gionales 2004. [6] Piqu� � E. Champ dans son interview � la LNR. [7] Michel P�raldi, sociologue. [8] Voir le bon article du Monde Diplo.
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