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.:: TOULON VAR AGGLOMÉRATION ::.

 

 

 

 

 

Post ministrum animal triste
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samedi 30 octobre 2004

par Gilles Suchey

Vendredi 29 octobre 2004, 9h30 : Hubert Falco n’est plus ministre depuis moins de 24 heures. Il a d�j� �t� remplac� par Catherine Vautrin car la France et ses vieux gr�ements ne peuvent attendre. Pomponnette ne laisse pas un vide, mais un trou b�ant que la nouvelle secr�taire d’Etat aura du mal � combler. Oui, Catherine Vautrin n’est que secr�taire d’Etat. Le fauteuil de ministre d�l�gu� ne sera pas pourvu en guise d’hommage. Jacques et Jean-Pierre ne voulaient pas voir partir le h�ros varois ; ils se sont jusqu’� la fin cramponn�s � sa jambe en l’implorant de rester. Hubert, triste mais respectueux de ses engagements �lectoraux, s’est d�gag� d’un coup de latte (Jacques n’avait qu’� pas lui demander de choisir entre tous ses mandats) et anime ce matin le premier conseil municipal de la Renaissance.

riste et las. Au cours de la r�union, il avouera : « je n’ai plus trop de fougue, je suis fatigu�. Je suis un peu au bout de l’�chelle ».

Une cinquantaine d’euros par t�te pour le d�placement chez Mickey, c’est la somme que l’article 6.1.1 de l’ordre du jour soumet � l’approbation du Conseil. L’adjointe Sophie Verdery souligne qu’au retour de ce merveilleux voyage, les enfants avaient plein de soleil dans les yeux. Falco : « si les enfants sont heureux, on est heureux avec eux ».
Note de Cuverville : l’entreprise de bonheur Eurodisney tient par ailleurs � remercier la collectivit� locale et les Toulonnais pour leur participation � son effort de redressement.

Bruno Maranzana (PS) profite de l’article 7.1.3 pour solliciter une r�flexion sur la violence autour des stades. « Il y a des passages � l’acte inqui�tants », dit-il en pointant le football. L’adjoint aux sports Cameli acquiesce et pr�cise qu’apr�s le dernier match de l’�quipe de la Beaucaire, l’�quipe (adverse) de la Seyne est rentr�e � la maison « ï¿½ poil » (on leur a tout piqu� dans les vestiaires).
Falco temp�re : « Moi je jouais au foot il y a quarante ans... On ne peut pas appeler �a de la violence... En pays m�diterran�en, l’excitation sportive... Je pr�f�re parler d’incivisme. Vous savez, quand il y avait des derbys Pignans-Gonfaron, ce n’�tait pas tout le temps po�tique ! » Les gonfaronnais on te les prenait tronchon-tronchon et je peux vous dire, chers coll�gues, que certains criaient maman.

L’�nonc� de l’article 9.2.1 permet � Robert Alfonsi (PS) de condamner le "plan Borloo" et le d�sengagement de l’Etat dans la politique associative. « Les associations pleurent mis�re. Dans le cadre du Contrat de ville, 50% des cr�dits envisag�s ne sont pas sur la table. On refuse le renouvellement des CES et des CEC [1]. Nous allons devoir faire face � une crise tr�s grave. Le secteur associatif est l’un des premiers employeurs de France, ne l’oublions pas ».
Falco : « on n’a pas de d�sengagement de l’Etat, bien au contraire. Jean-Louis Borloo est un homme bien. Plong� dans la r�alit� du terrain, tout ce qu’il propose est concret. C’est tout sauf un rigolo. Quelqu’un que j’ai beaucoup appr�ci� par son pragmatisme ». Nous voil� rassur�s.

Article 16.1.1 : c’est le principal sujet qui f�che l’opposition, � commencer par le communiste Mat�os qui, bien qu’absent du conseil, en a fait une tribune dans la Marseillaise. Il d�plore le « co�t exorbitant » des travaux de r�novation de la place de la Libert�, 6,5 millions d’euros.
Alfonsi (PS) : « on inverse les priorit�s ». Avec une telle somme on aurait pu financer des logements �tudiants, des structures souples pour les activit�s culturelles, des places en cr�che, etc.
Falco : « nous avons une vision d’ensemble pour le d�veloppement de cette ville ». Il pr�cise que les 6,5 millions d’euros ne concernent pas que la r�novation de la place, mais aussi celle des art�res alentour jusqu’� la nouvelle gare routi�re. « La place de la Libert� joue un r�le essentiel pour l’attractivit� de cette ville ». Brandissant sa profession de foi de 2001 : « c’est � la fin du bal qu’on paie l’orchestre. Mesdames et messieurs, on a �t� �lu sur un programme. Et qu’est-ce que je lis sur ce programme ? "Les places publiques seront privil�gi�es" [...] Alors on posera la question aux �lecteurs en 2008 [2]. Savez vous qu’il y a 600000 personnes qui viennent au Palais Libert� ? »
On ne saura pas s’il s’agit d’une comptabilit� journali�re, mensuelle ou annuelle, et d�j� Danielle Daumas (PC) rebondit : « la place n’est pas encore requalifi�e, ce qui n’emp�che pas les toulonnais d’y venir ! » L’�lue indique qu’elle profite de sa retraite pour visiter les pauvres et rench�rit sur les propos d’Alfonsi : « la priorit� aurait peut-�tre �t� le logement social ».
Falco : « il n’y a pas dans cet h�micycle ceux qui ont le privil�ge du coeur et le monopole du social. On ne fait pas, nous, du social affich� ». Et toc. C’est comme Raffarin ou Sarkozy (vous savez, le fr�re du vice-pr�sident du Medef) : tout dans la discr�tion.
Le maire conclut en justifiant la convention sign�e avec l’agglom�ration : « je vais vous parler du poids du pass�. Quand vous avez une ville dont le fonctionnement est ob�r� � pr�s de 70% par les salaires municipaux, quand vous avez une bombe atomique qui p�se sur nos t�tes [3], on ne peut rien faire sans solliciter TPM, le Conseil g�n�ral ou la R�gion ».

Article 16.2.1 : l’�lu vert Marfaing d�nonce la privatisation du service de l’eau. « Chez nous c’est la CEO qui a obtenu le march�. A l’�poque, la gauche s’�tait oppos�e � cette d�l�gation de service. Les comparaisons entre services de l’eau privatis�s et services de l’eau g�r�s directement par une mairie ne sont pas au d�savantage des services municipaux, bien au contraire. Et l’usager s’y retrouve au niveau de la facture : les grands groupes cherchent avant tout le profit ». Perfide, il insiste : « au conseil municipal du 6 septembre 2002, monsieur le maire d�clarait : "nous n’accepterons aucune augmentation du prix de l’eau !" Pourtant, en 2003, les toulonnais ont eu � subir une augmentation de l’ordre de 3% sur le prix du m3. Et si l’on regarde le rapport, l’augmentation qui concerne l’eau potable va int�gralement dans les poches de la CEO ». Ce dernier point permet � Falco, qui a demand� de l’aide � ses fid�les conseillers tandis que Marfaing poursuivait son la�us, de se d�fendre : il n’a - comme convenu - pas augment� les tarifs de l’eau, cette augmentation n’est que le fait de la CEO et entre dans le cadre de l’application du contrat.
Chers lecteurs, ceci n’est pas de la mauvaise foi, que nenni ! C’est ce genre de haute r�flexion qui vous conduit au gouvernement. Tiens, d’ailleurs, « je ne suis plus ministre depuis hier 19 heures, mais vous avez le droit de m’appeler ministre toute ma vie. »

Pour conclure, posons-nous la question la plus importante.
Falco est-il queer-friendly ? Le maire a-t-il �t� invit� � l’inauguration de Pink TV ? En tout cas, p�tri de modernit� et d’ouverture d’esprit, il se pla�t � dynamiter les genres.
« Si �a commence � ton �ge, qu’est-ce que ce sera � la mienne ! » (Blague sur le retard du cadet du Conseil municipal et ses hypoth�tiques probl�mes de prostate).
« L’Etat ne se d�sengage pas car elle fait de ce chantier une priorit� » (lors du d�bat sur la politique sociale).


[1] Respectivement Contrat d’Emploi Solidarit� et Contrat d’Emploi Consolid�.

[2] On remarquera que pour l’ex-ministre, le septennat municipal (2001-2008) semble d�j� acquis. Alors que pour l’instant, l’id�e de repousser d’un an l’�ch�ance ne reste qu’une proposition gouvernementale fort contest�e qui sera in fine soumise au Conseil constitutionnel.

[3] A ces mots, le journaliste de Cuverville sursaute : ainsi donc, le maire reconna�t la dangerosit� de l’Arsenal ? Mais qu’est-ce que cela vient faire dans le d�bat ? Fausse alerte : il s’agit juste de d�noncer le passif financier de la ville avec la Compagnie des Eaux et de l’Ozone (CEO) ou la Soci�t� d’�conomie mixte charg�e de r�nover le centre ancien (SEMTA).