LA France soutenait donc le pouvoir vampirique d’Etienne Eyad�ma Gnassingbe, conclut le leader de l’opposition, Gilchrist, le fils de Sylvanus Olympio, celui-l� m�me que le G�n�ral Eyad�ma a assassin� pour arriver au pouvoir en 1967. Et il y est rest� jusqu’� ce que sa mort soit annonc�e le samedi 05, � la grande satisfaction de beaucoup. Les condol�ances ne sont pr�sent�es au Togolais qu’en ternes d’ironie et de taquinerie. Eyad�ma n’a jamais mis son fauteuil en jeu.
Pour donner suite aux pressions et autres �’emb�tements’’ r�p�t�s de la communaut� internationale, il organisa en 1998 la seule �lection de l’histoire togolaise, largement remport�e par l’opposant historique Gilchrist Olympio. Mais la commission �lectorale n’est pas all�e au bout du processus avant que le d�compte des voix ne soit repris en main par l’arm�e ou plut�t par la milice clanique du r�gime ; les rares militaires dissidents ont �t� massacr�s dans la foul�e du scrutin ainsi que leurs familles.
C’�tait donc un r�gime totalitaire de r�pression massive. Mais aujourd’hui, Etienne Eyad�ma Gnassingb�, le grand timonier national, n’est plus.
Le Togo n’est pas sorti de l’auberge. A peine le peuple martyris� pendant plus de quarante ann�es a-t-il eu le temps de pousser un ouf de soulagement que surgit un autre Gnassingb�, Faure de son pr�nom, le fils attitr� du dictateur fra�chement d�c�d�. Au physique et � l’allure, c’est une copie conforme du p�re, une v�ritable force de la nature.
Comment a-t-il obtenu le pouvoir ? Les choses sont all�es tr�s tr�s vite ce samedi 05 et dimanche 06 f�vrier. Le p�re G�n�ral meurt, la haute hi�rarchie militaire fait all�geance au fils et le d�signe comme digne successeur de son p�re d�funt. Tous les Etats voisins et ces quelques opposants togolais qui ont encore de la voix crient au scandale. Le pouvoir devrait revenir constitutionnellement au Pr�sident l�gal de l’Assembl�e nationale du Togo, Fambar� Natchaba, en exil forc� au B�nin. Avec l’obligation d’organiser des �lections dans les 60 jours qui suivent . Voulant recouvrir le coup de force d’un vernis de l�galit�, le petit clone, dont on dit qu’un de ses conseillers juridiques est un proche de Jacques Chirac, fait convoquer le parlement pour destituer son pr�sident absent et se faire d�signer � sa place, lui, Pr�sident de la R�publique autoproclam� la veille. Alors qu’en qualit� de ministre de l’�quipement et des mines dans le r�gime de son feu p�re, il avait perdu son titre de d�put�. Et comme le ridicule ne tue personne sous les tropiques, les imposteurs putschistes ont modifi� la Constitution � leur guise, pour faire de Faure Gnassingb� le successeur l�gitimement l�gal de son p�re non pour 60 jours, mais pour le reste du mandat de son p�re d�c�d�, c’est-�-dire jusqu’en 2008. Apr�s, on verra.