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LETTRE D'INFORMATION |

Pr�sidentielles 2006 : le B�nin � la recherche de 32 milliards de francs CFA

lundi 14 novembre 2005
par Sylvestre Djouamon

Le budget pr�visionnel de la Commission �lectorale nationale autonome (C�na) et des structures satellites concern�es par l’organisation des �lections pr�sidentielles b�ninoises s’�l�ve � pr�s de 32 milliards de francs CFA. Soit une augmentation de 22 milliards depuis le scrutin de 2001.

IL est important de noter que le co�t des �lections, qui int�gre les besoins de chacun des organismes impliqu�s, conna�t depuis l’av�nement du renouveau d�mocratique une �volution ascendante spectaculaire.
Sans parler des �lections l�gislatives et municipales, le co�t des �lections pr�sidentielles �tait d�j� pass� de 3,2 milliards en 1996 � plus de 9,7 milliards en 2001, soit un accroissement de 204%.
Dans le cadre de la pr�paration de l’�lection pr�sidentielle de 2006, la synth�se des budgets pr�visionnels des minist�res et institutions de l’Etat impliqu�s dans l’organisation fait �tat d’un co�t global de 31,7 milliards [1]. Cette estimation correspond pour moiti� aux d�penses li�es au mat�riel, et pour l’autre aux frais de personnel.

Qui veut tuer la d�mocratie b�ninoise ?

L’organisation des �lections est devenue une fili�re efficace pour l’enrichissement rapide. Et nombreux sont ceux qui veulent en profiter. Gens de pouvoir, d�put�s, politiciens et grands intellos dits de la soci�t� civile : quand il s’agit de bouffer ensemble, tous les int�ress�s peuvent s’entendre sur le dos du peuple.
De toutes les institutions et machins impliqu�s dans la pr�paration des �lections de mars 2006, c’est la soci�t� civile qui a eu le plus grand mal pour d�signer ses repr�sentants � la C�na. Comme la partie est tr�s viand�e, personne ne veut l�cher du lest. C’est pourtant la soci�t� civile qui se fait passer pour le gardien neutre des institutions, la grande donneuse de le�ons. Mais cette d�signation aura au moins eu le m�rite de clarifier la situation, de faire tomber les masques. C’est m�me pipe m�me tabac.
Les politiciens v�reux et opportunistes de toutes sortes voient donc dans la pr�paration des �lections une occasion en or pour surfacturer, d�tourner, abuser, bouffer sans scrupule et sans inqui�tude. Le budget de la C�na est autonome. Il �chappe au contr�le de la chambre des comptes. Alors il faut en profiter au maximum pendant ces quelques mois.
Deux ou trois chiffres : les membres de la C�na touchent entre 20 et 30 mille francs CFA par jour, alors que le smig mensuel n’est pas encore � 30 mille francs. Et la grille salariale nationale pr�voit pour un bac+4 recrut� dans la fonction publique 65 mille CFA par mois. De quoi vous faire perdre la raison et donner le tournis aux gagne-petits.

Les syndicats menacent

« C’est nous qui produisons la richesse et il n’est pas d�cent que l‘on se sucre sur notre dos », a d�clar� un syndicaliste. Ce budget fortement excessif est un argument de taille pour les syndicats qui se montrent de plus en plus agressifs dans leurs revendications salariales. Pour autant, l’Etat reste g�n�ralement sourd aux revendications. Le discours est monocorde et sans appel : « le gouvernement n’a pas les moyens ». Et les syndicalistes de reprendre ironiquement en chœur le refrain connu de tous, m�me des enfants : « l’Etat n’a jamais les moyens ». Mais � constater les sommes pr�vues pour les pr�sidentielles de mars 2006, sans oublier que les l�gislatives de 2008 seront organis�es avec un budget � part, on se dit que la caisse ne doit pas �tre si vide que cela.
Ainsi, les syndicats n’entendent pas subir la fatalit� en restant les grands perdants dans ce partage du g�teau national, les salari�s �tant les �ternelles victimes du march� de dupes. Prenant le peuple b�ninois et la communaut� internationale � t�moin, ils menacent d’organiser des gr�ves perl�es par des actions � intensit� progressive. Les syndicats des enseignements primaires ont lanc� la machine en vidant les classes, les coll�gues du cours secondaire ne tarderont pas � leur embo�ter les pas. Et lorsque �a commence de la sorte, c’est g�n�ralement difficile de faire entendre raison aux responsables syndicaux. Ne dit-on pas que le chien perdu n’entend plus le coup de sifflet de son ma�tre ?

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[1] 1000 francs CFA correspondent � 1,52 euro. 31,7 milliards correspondent donc � peu pr�s � 48,78 millions d’euros.

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