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C’est au pied du mur tomb� qu’on voit le Masson
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31 octobre 2004

 

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Les murs tombent, certes, mais il reste au moins un mur debout � La Garde.
Le colonel de gendarmerie tr�s jugulaire-jugulaire qui fait le maire dans cette cit� a d�cid� de marquer son mandat d’initiatives remarquables (remarquables : qui se remarquent. A ne pas confondre avec superbes).
On se souvient en se tenant les c�tes de sa tentative de poursuivre en justice un principal et des coll�giens gravement coupables d’avoir publi� un canular dans le journal du coll�ge (voir sur ce site : Le maire de La Garde r��duque la jeunesse). Le Procureur de la R�publique, peu suspect de gauchisme, avait trouv� la plainte si ridicule qu’il l’avait class�e sans suite. Un beau succ�s... Cette fois, c’est dans un autre registre que Masson se distingue. Pour comm�morer le quinzi�me anniversaire de la chute du mur de Berlin, notre fend-la-brise a imagin� une semaine de r�jouissances ( ?) pour ses administr�s, sur le th�me : « Un mur a chut�, tous les murs ne sont pas tomb�s ». Ce qui s’articule autour de deux id�es force, si on ose dire. La premi�re est que le communisme a fait 100 millions de morts. On ne va pas chipoter, si Masson le dit, c’est qu’il les a s�rement compt�s. En plus, 100 millions c’est sup�rieur au score qu’on attribue g�n�ralement � Hitler, c’est toujours bon � prendre. La deuxi�me, donc, est qu’il reste des murs � abattre. Lesquels ? Les syndicats ? L’�cole la�que ? Les fonctionnaires ? On le saura bient�t puisque le colon a organis� dans ce cadre un colloque o� sont invit�s des intellos de droite. On y entendra des gens �galement remarquables, comme Pascal Gauchon, dont le nom ne doit pas faire illusion : aujourd’hui directeur d’une collection p�dagogique aux Presses Universitaires de France, il pr�sida longtemps le Parti des Forces Nouvelles. Pour ceux qui l’ignorent, et ce doit �tre le cas du progressiste Masson, le PFN fut � la fin des ann�es 70 le principal rival du FN � l’extr�me droite : « le parti rassemblait ceux qui avaient refus� la tactique mod�r�e de Le Pen au sein du Front et l’abandon de l’id�ologie nationaliste-r�volutionnaire » [1] [2].

Auparavant, on aura inaugur� l’exposition « L’autre barbarie du XX�me si�cle, le communisme ». Les Gard�ens qui ont v�cu tant d’ann�es sous le joug sovi�tique oseront-ils venir la visiter pour sceller l’Histoire, et du pass� rouge faire table rase ?

La veille du colloque, une messe sera dite en la m�moire des victimes de tous les totalitarismes. De tous ? Ah, bon, on avait tort de persifler. Mais quand il s’agit de baptiser un rond point au nom d’une victime de la barbarie, Masson choisit Jerzy Popieluszko, cur� polonais tu� par la police de son pays en 1984 (sous l’�re sovi�tique, donc). Quitte � choisir un eccl�siastique martyr on avait pourtant de plus hauts grad�s en magasin, comme Oscar Romero par exemple, archev�que du Salvador assassin� pendant la messe par les escadrons de la mort. C’�tait en 1980, bien � l’ouest du Mur, sous un r�gime militaire et totalitaire encourag� par la CIA. Une prochaine fois, peut-�tre ?

La d�signation d’une cat�gorie comme source de tous les maux, la messe, la matraque et le goupillon, �a ne vous rappelle rien ? Voil� qui fleure mauvais la France des ann�es quarante. Ce qui tombe � pic. Toutes ces manifestations r�centes en l’honneur de la R�sistance, �a commen�ait � devenir un peu gonflant...

Carolus


[1] In Les droites nationales et radicales en France, Jean-Yves Camus et Ren� Monzat, PUL, 1992.

[2] « Il y eut l’intronisation, � la t�te d’une collection p�dagogique � l’usage des adolescents et jeunes �tudiants, de M. Pascal Gauchon, ex-leader du Parti des forces nouvelles, fasciste et x�nophobe, dont l’engagement ne fut jamais publiquement remis en cause. Cette nomination provoqua le d�part de M. Jean-Luc Parodi, le secr�taire g�n�ral de l’Association fran�aise de science politique : "Peut-�tre comprendrez-vous que je ne puisse accepter que le nom que je porte figure sur les documentations officielles des PUF � c�t� d’un autre qui ne doit sa notori�t� qu’aux �crits les plus d�gradants des ann�es 70" ». Le Monde diplomatique, "A peine masqu�s s’avancent les falsificateurs du pass�", janvier 1994.