Joann Sfar, entretien  Se loger au Bénin  Huit ans de solitude au Parquet de Toulon  Octobre rouge  Toulon, port colonial 2004  Le groupe de presse Nice-matin pète la forme, nous dit le journal Nice-matin  L’UDF du Var, entre mythes fondateurs et modernité  Casinos à TPM : pour qui le jackpot ? 

 

 


.:: TOULON VAR AGGLOMÉRATION ::.
Toulon les eaux
(22/07/2004)

 

 

 

 

 

Hubert le despote
Version imprimable Envoyer à un(e) ami(e)

jeudi 5 août 2004

par Saint-Just

Vendredi 23 juillet 2004. 9h30 am. Temps : beau. Vent : nul. Terrain : sec. Spectateurs : une bonne dizaine. Aucun joueur averti (enfin, pas encore). Le conseil municipal peut commencer.

ien n’annonce en ce beau matin la temp�te qui va secouer la r�union. Les vacances scolaires, les jolies filles sur la plage, Intervilles sur la 2, que du bonheur ! Hubert d’ailleurs se montre plut�t all�gre, m�me plaisantin. A propos de l’adjointe Feunteun, qui devant partir pour diverses r�unions ouvre le conseil avec la programmation des investissements, Hubert d�clare qu’elle lui fait « faire un peu de gym le matin t�t ». Sympa, non ?

Viens chez moi, j’habite chez une copine. Les propositions � l’ordre du jour s’encha�nent. Le d�bat sur le logement social � Toulon se limite � quelques grands mots... Madeleine Brun, pour l’opposition (PC), s’�tonne que la mairie ne pr�voie que deux logements au lieu des cinq initialement envisag�s. Elle s’�tonne �galement de l’absence d’am�nagement d’espaces verts, alors que l� encore, cela avait �t� pr�vu lors de r�unions pr�alables. Bruno Maranzana, toujours pour l’opposition (PS), attaque - assez gentiment, il faut bien le dire - la majorit� sur son manque d’envergure politique en mati�re de logement social et plaide en faveur d’un v�ritable « plan Marshall » pour Toulon. Tout de suite les grands mots ! Mais �a effraie Hubert... Alors ce dernier botte en touche vers TPM tout en promettant de s’y investir personnellement. Ce sera m�me la « priorit� » de sa deuxi�me moiti� de mandat. On jugera donc sur pi�ce. Pour le moment, « deux OPAH (Op�ration programm�e d’Am�lioration de l’Habitat) ont �t� mises en �uvre pour revitaliser les quartiers anciens, dont 25% des logements sont actuellement vacants, faute du minimum de confort requis par la loi. Ce sont 400 � 600 logements qui devraient �tre remis sur le march� de la location dans les trois ann�es qui viennent. (...) Le march� immobilier profite de ce mouvement. La demande, essentiellement locale, est tr�s forte. Et comme l’offre ne suit pas, les prix flambent ! "En un an, la hausse a �t� de l’ordre de 25% en moyenne", indique ma�tre Genest, pr�sident de la chambre des notaires du Var » [1]. Tout b�n�f’ pour on sait qui.
Toujours est-il que cette joute verbale nous r�v�le un Hubert bon p�re de famille. « Le probl�me des quartiers est le plus urgent, qui n�cessite un travail de fond. Cela ne servira � rien d’avoir une ville ouverte sur la mer, de grands dossiers structurants, si on ne parvenait pas � anticiper ce grave probl�me social ». Le pr�sident de Toulon Habitat Serge Puget reste dubitatif. Hubert Falco illustre son propos par le r�sultat de son action en faveur des dits quartiers. « Je passe tous les soirs au Guynemer. Les jeunes m’arr�tent et me demandent de venir boire un pot avec eux parce qu’ils sont contents ». Et ils sont contents parce qu’Hubert les a responsabilis�s, en ne leur demandant que le « dipl�me du bon sens » comme gage d’efficacit�. La m�thode a �t� �prouv�e au Conseil G�n�ral.
Ce qu’il y a de bien avec Hubert, c’est qu’il est encore au gouvernement jusqu’au s�natoriales. Un gouvernement qui a bien l’intention de le lancer, le fameux plan Marshall ! De l� � affirmer qu’il pourrait satisfaire le socialiste Maranzana, il y a un gouffre : un projet de loi, soutenu par Matignon et le S�nat, va confier aux maires le « contingent pr�fectoral, cette frange de logements sociaux sur laquelle les services d�concentr�s de l’habitat peuvent proposer la candidature de m�nages en difficult� ». Les services de l’Etat se voient retirer leur droit de r�server des HLM pour des publics prioritaires (personnes priv�es de domicile, handicap�s...). Pas mal de personnes analysent cette r�forme comme le reflet du « d�sir des �diles de ma�triser le peuplement de leur territoire et de ne pas braquer leurs administr�s en accueillant un trop grand nombre de cas sociaux » [2]. Puisque les « loyers des HLM ne seront plus fix�s annuellement par l’Etat, mais par les bailleurs sociaux. Ils auront toute libert� pour fixer les loyers, en fonction de la qualit� des programmes, des travaux d’am�lioration effectu�s et du d�ficit de l’organisme. Quelques contraintes existent mais elles sont facilement contournables. Le devenir de 15% de la population vivant en HLM est donc en cause » [3]. Aucun d�bat public n’a eu lieu, d�plore encore le DAL, mais pour les Toulonnais, comme pour les autres citoyens des villes fran�aises, un nouvel argument p�sera dans les campagnes �lectorales : le maire devra rendre compte de ses choix en mati�re de logement. Aux partis politiques maintenant de fourbir leurs projets.

Trop bon trop con ? A ce moment l� de la matin�e, le conseil municipal n’a pas encore pris de tournure dramatique. L’ambiance est � la l�g�ret� : alors qu’Hubert vient de c�der la parole � son placardis� pr�f�r�, le bien nomm� Philippe Sans, il la lui retire pour apprendre � l’assembl�e qu’une d�lib�ration qui lui incombait est tout bonnement annul�e. L’entreprise qui avait rafl� l’appel d’offre pour des travaux sur des immeubles d�labr�s a revu sa position et ne veut plus du march�. Elle vient � peine d’appeler notre ministre sur son portable, sans doute, d’o� le bug tardif. Un bel exemple de communication.

Le feu se d�clare � propos d’une d�lib�ration (16.2.3) non inscrite � l’ordre du jour. 14000 euros sont n�cessaires pour relier les cam�ras de vid�osurveillance install�es sur les plages du Mourillon au poste de Police municipale de la Place Pasteur. Lorenzo Mat�os (PC) fait remarquer l’irr�gularit� de la proc�dure : cette d�lib�ration comporte l’engagement de frais, elle aurait donc d� passer en commission des finances et �tre inscrite au pr�alable � l’ordre du jour. L’�lu communiste en profite pour demander ce que deviennent les images enregistr�es par la police.
Hubert prend la mouche : Toulon attend trois millions de touristes pour la semaine du 15 ao�t, c�l�bration du D�barquement oblige. Il faut donc traiter cet afflux « avec le maximum de s�curit� ». 14000 euros pour des c�r�monies internationales... Comme si les services de s�curit� fran�ais attendaient les cam�ras d’Hubert le preux pour prot�ger Chirac et les pr�sidents africains. Le maire, avouant ainsi qu’il s’agit d’ « une d�lib�ration anodine », fait n�anmoins voter « l’urgence » afin de distribuer encore un peu de monnaie aux entreprises qui vont bien. Il s’en prend aussi � Mat�os : « vous voulez �tre pointilleux, tr�s bien, je vais minuter votre temps de parole d�sormais ». L’opposition fait valoir le r�glement int�rieur du conseil qui stipule que le temps de parole n’est limit� que pour les questions de finances. Sur ce, deux fois piqu�, Hubert annonce qu’il changera le r�glement. Mme Brun le qualifie de « despote ». « Eh bien oui, je vais agir en despote parce que quand on est trop gentil... »
Que les Toulonnais se rassurent : Hubert Falco est un despote, oui ; mais un despote �clair�.


[1] Sur le site du Nouvel Observateur.

[2] Le Monde, 27 juillet 2004.

[3] Sur le site du DAL (Droit Au Logement).



> Hubert le despote
7 août 2004, par   [retour au début des forums]

Le sabordement de la flotte sera-t-il �voqu� lors des c�r�monies du 15 ao�t ?

  • > Hubert le despote
    9 août 2004, par   [retour au début des forums]
    On dit sabordage et d�barquement, ou bien sabordement et d�barquage ?

  • > Hubert le despote
    10 août 2004, par   [retour au début des forums]
    Bien sur, une reconstitution sera m�me pr�sent�e ! Pourquoi croyez vous que le feu porte avion cl�menceau a t-il �t� gard� ? Le but est de le couler dans le port sachant qu’il a d�j� faillit sombrer en rade d’Hy�res (c’�tait en fait une r�p�tition g�n�rale) Souhaitons, que ses h�lices tiennent la route sur le Charles de Gaulle. Imaginons un instant que ce dernier tombe en panne pendant les c�r�monies...