Rentr�e politique toulonnaise : enfin un peu d’action !

 

vendredi 2 juillet 2004
par Gilles Suchey

a circonscription du Var compte encore 3 s�nateurs : Andr� Geoffroy (maire de Sollies-ville), Ren�-Georges Laurin (ex-maire de Saint-Rapha�l) et Fran�ois Trucy (ex-maire de Toulon). Des notables de droite �lus et r��lus depuis 1986, sauf Geoffroy qui a succ�d� � Falco en 2002 apr�s la nomination de celui-ci au poste de secr�taire d’Etat.

Pouss�e d�mographique oblige, le d�partement disposera d�sormais de 4 si�ges et l’�lection se tiendra au scrutin proportionnel "suivant la r�gle de la plus forte moyenne, sans panachage ni vote pr�f�rentiel". Rappelons que seuls les "grands �lecteurs" [2] sont appel�s � voter.

L’UMP compose sa liste. N’y figurent ni le retrait� Laurin, ni la brebis galeuse Trucy, exclus de toutes les surprises-parties de la droite depuis qu’il a perdu la mairie de Toulon au profit du FN en 1995. Christiane Hummel (maire de la Valette) est dans les starting-blocks. On pr�voit aussi le grand retour de Falco au Palais du Luxembourg apr�s ses aventures gouvernementales. Restent deux places � pourvoir sur lesquelles postulent entre autres Elie Brun (maire de Fr�jus) et Max Piselli (maire de Draguignan).

Fran�ois Trucy ne laissera pas les jeunes arrivistes de l’UMP - certains ont en effet moins de soixante-dix ans - lui piquer la place sans combattre.
Il faut dire que l’enjeu a de quoi aiguiser les app�tits : �moluments � la mesure de l’engagement [3], premi�re classe en TGV, discours de Christian Poncelet pour favoriser la sieste et le transit intestinal. Trucy devrait donc conduire sa propre liste "pur jus UMP" concurrente de la liste pur jus UMP de Falco.

Remarque : � gauche, c’est le socialiste Pierre-Yves Collombat (conseiller g�n�ral de Callas) qui m�nera la danse.

Et puis, des dissidences en mairie toulonnaise. Vu de l’ext�rieur, rien ne semble pouvoir ralentir l’infatigable machine municipale. Sur le tableau de bord sont inscrits en lettres d’or les mots travail et volont�. Les m�canos serrent les boulons dans une belle unit�, maintiennent les niveaux d’huile, lustrent les chromes tandis qu’Huberman tient la barre et scrute l’horizon. Voil� pour le d�corum.

Mais Philippe Sans, premier adjoint en conflit avec le maire, erre depuis longtemps dans les trav�es tel un fant�me, � singer Anna Karina dans Pierrot le fou : « Qu’est-ce que j’peux faire ? Chais pas quoi faire ! » Et malgr� le soutien de quelques lieutenants d�vou�s qui colmatent les br�ches, la col�re gronde dans l’�quipage. Il y a ceux qui consid�rent que finalement, le boulot de conseiller est bien trop exigeant. A l’inverse, d’autres boudent par ce qu’on ne les reconna�t pas � leur juste valeur.

En 2001 la gamelle se trouvait � l’UMP. Apr�s les derni�res �lections, on lorgne avec un int�r�t renouvel� du c�t� de l’UDF, largement sous-repr�sent�e au sein de l’assembl�e municipale. Seule l’adjointe Ghislaine "po� po�" Ruvira �marge - pour la galerie - au parti de Bayrou.

Le pr�sident de l’Universit� del Sud Bruno Ravaz s’appr�terait justement � faire main basse sur la f�d�ration varoise de l’UDF, avec la b�n�diction du secr�taire national et d�put� des Alpes-maritimes Rudy Salles, et au d�triment de la pr�sidente actuelle Muriel Bovis. Elle aura tent�, sans succ�s av�r�, de d�barrasser son parti des fringants survivants de l’�poque Arreckx/Trucy qui continuent de se pr�senter aux �lections aque la chemise ouverte sur la cha�ne en or et les poils.
Ravaz voudrait s’imposer comme alternative centriste � Falco. Il aurait �voqu� le nom de Philippe Unia pour le seconder. On les a vus bras dessus bras dessous � l’occasion d’une r�union o� le nouvel �lu du Conseil r�gional pr�sentait sa strat�gie de conqu�te. Philippe Unia : un conseiller municipal de Toulon parmi d’autres qui se d�couvre une vocation centriste... Tout comme Antoinette Lanfranchi, parente du pr�sident du Conseil g�n�ral, et Fr�d�ric Seillier, ex-boxeur que Falco avait mis sur sa liste en 2001 pour prouver qu’il aime bien les sportifs.

Le maire, ayant sans doute eu vent de ces mouvements de troupes, a tap� du poing sur la table : « ceux qui ne sont pas avec moi sont contre moi ». Arrivera-t-il � juguler la fronde ? Le docteur Philippe Unia est pr�t � tout pour r�ussir. Adh�rer � l’UDF. S’inscrire � Politics academy. On l’a m�me aper�u dans les rues de Cuers � la recherche d’une ouverture. Candidat centriste contre le maire communiste Guigou, voil� un vrai job pour l’�panouissement d’un vrai pro.

[1] 1er juillet 2004.

[2] D�put�s, conseillers g�n�raux et r�gionaux, conseillers territoriaux et d�l�gu�s des conseils municipaux.

[3] 5231,62 euros d’indemnit� brute, plus 156,95 euros d’indemnit� "de r�sidence", plus 1347,14 euros d’indemnit� "de fonction" (au premier janvier 2004). Seuls les contemplatifs peuvent supporter de roupiller aussi longtemps sous les lambris dor�s du Palais. Les hommes d’action s’emmerdent grave. On comprend qu’ils per�oivent quelques menues compensations.