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.:: TOULON VAR AGGLOMÉRATION ::.
Hubert le despote
(05/08/2004)

 

 

 

 

 

Toulon les eaux
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jeudi 22 juillet 2004

par Bernadette Soubirou

O� l’on revient sur les contrats sign�s entre la ville et la Compagnie G�n�rale des Eaux d’une part, et la ville et la Soci�t� du Canal de Provence d’autre part. O� il est confirm� que les services publics, quand ils sont g�r�s par des soci�t�s priv�es, ne servent pas d’abord l’int�r�t du public. O� l’on cite quelques d�rives de gestion m�connues par le consommateur. O� l’on d�couvre les nouveaux projets de captage de la G�n�rale des Eaux.

L’eau est pr�cieuse : ne gaspillez pas les b�n�fices de la G�n�rale ! Voil� un en-t�te accrocheur, peut-�tre plus appropri� que celui propos� par Var matin dans son �dition du 14 juillet 2004. Comme chaque jour, notre quotidien se fait l’�cho des r�flexions municipales, compl�t�es � l’occasion par celles de cette bonne vieille Compagnie G�n�rale des Eaux, amie de longue date. On nous apprend ici � devenir des citoyens responsables, attentifs � la bonne utilisation du liquide indispensable � la vie.

iff�rents conseils sont donn�s en termes d’arrosage, de chasses d’eaux qui fuient et de douches qu’il faut prendre � la place des bains... La culpabilisation du consommateur est une technique �prouv�e. Modifiez vos pratiques quotidiennes, consommez diff�remment, mais n’oubliez pas l’addition !

La ville montre l’exemple avec son programme de plantations. Combien de litres sont-ils n�cessaires � l’entretien des pelouses et autres espaces verts non adapt�s � notre climat ? Est-ce que quand on arrose le bitume, il pousse ? Est-il imp�ratif de mouiller les plates-bandes juste apr�s la pluie ?
Autre t�moignage (non exhaustif) de l’utilisation raisonn�e, par l’administration, des robinets : un important effort est fait en terme d’humidification des terrains de foot dits stabilis�s. L’ann�e derni�re, au moment o� la s�cheresse �tait la plus intense, certains stades en terre �taient quotidiennement arros�s.

Mais revenons aux questions essentielles : quelles sont nos ressources ? Comment sont-elles g�r�es ? Quelle est la qualit� de l’eau ?
Le rapport annuel (2002) sur la distribution de l’eau dresse un portrait aseptis� de la situation. Il fait le point sur les pertes li�es aux fuites du r�seau, sur le faible nombre de kilom�tres de conduites renouvel�es et quelques sujets connexes comme le traitement des canalisations, sachant que la distribution par tuyaux de plomb reste toujours d’actualit�.

Arr�tons nous un moment sur l’aspect contractuel qui unit la G�n�rale, la ville et le Canal : des n�gociations qui n’ont jamais favoris� le contribuable.
Les municipalit�s Trucy et Le Chevallier ont abandonn� l’exploitation et la distribution de l’eau � la G�n�rale et ses filiales [1].
La Soci�t� du Canal de Provence (SCP), organisation publique � statut particulier, est qualifi�e par certains d’« Etat dans l’Etat ». C’est Michel (Vauzelle), pr�sident de R�gion, qui �marge tout en haut de l’organigramme. Hubert (Falco) lui avait chauff� le fauteuil il y a quelques ann�es. Les contribuables ont financ� la construction du canal d’irrigation entre le Verdon, le d�partement et Toulon. Ils ont aussi pay� les d�ficits chroniques de la soci�t�. La ville a souscrit avec la SCP un contrat dit « de secours » pour subvenir aux besoins en cas de p�nurie. Son prix exorbitant est li� � la nature m�me de la fourniture. S’il avait �t� choisi un contrat permanent d’alimentation, les tarifs auraient �t� diff�rents.

Il est important de comprendre que le canal est susceptible d’alimenter la ville de mani�re permanente.
Andr�-Jean Tardy, ancien directeur du service municipal des Eaux de Toulon, donne de croustillants d�tails sur la gestion toulonnaise dans sa s�rie d’ouvrages baptis�e de Telo � Amphitria [2]. De tr�s int�ressantes remarques de la Cour r�gionale des comptes sont cit�es. En clair, les toulonnais ont pay� tous les ouvrages d’Art, barrages, canaux et stations, et ils continueront de le faire sans b�n�ficier des services propos�s � des conditions �conomiques favorables !

Mais le canal de Provence « est un r�seau qui co�te cher », comme dit l’article de Var matin, alors Toulon et la G�n�rale cherchent d’autres solutions pour demain : faut-il cr�er de nouveaux captages ?
L’adjoint Yannick Chenevard annonce que la Ville a formul� une demande pour trouver d’autres sources. « Nous en sommes au stade des �tudes ».
Il faut se souvenir que la ville de Toulon a longtemps souffert d’importantes coupures d’eau, notamment � la fin des ann�es 60. Ainsi la tragique ann�e 1968, quand une conduite partant de Quinson fut install�e � la h�te pour alimenter Carc�s. Le jour o� l’ouvrage fut enfin op�rationnel une pluie abondante tombait et le lac se remplissait... Elle ne servit donc � rien et on l’abandonna. Co�t de l’op�ration : plusieurs millions de francs.
L’alimentation th�orique et la s�curit� en volume sont assur�es depuis 1976 (ann�e du branchement au canal).
Ce sont les barrages de Carc�s, de Dardennes et la source Saint-Antoine qui normalement subviennent aux besoins de Toulon ville. Et pas seulement : la pr�fecture du Var vend de l’eau � d’autres communes (la Seyne, par exemple).
Enfin, r�p�tons-le, bien que le recours au canal ne soit en th�orie pas n�cessaire, il reste disponible � toute demande comme le pr�conise le SDAGE (Sch�ma Directeur d’Am�nagement et de Gestion des Eaux), dispositif d’Etat qui impose l’utilisation des structures existantes. Le Var est-il exempt de ces recommandations ? Le contribuable va-t-il �tre une nouvelle fois sollicit� pour financer forages et captages divers ?

Barrage du Revest - 22.6 ko
Barrage du Revest

« Les �tudes » dont parle Chenevard concernent en fait le pompage des eaux dans les mines de Mazaugues : il s’agit de r�injecter l’eau dans le Carami pour rejoindre le lac de Carc�s. Esp�rons que certaines consid�rations figurent au dossier : les friches industrielles de Mazaugues sont-elles d�pollu�es ? L’Issole et le Carami garantissent-ils une production de qualit� acceptable ? Certaines rumeurs avancent que des pesticides r�pandus sur les vignobles et autres cultures en amont auraient tendance � rejoindre ces cours d’eau... Et les stations de traitement des eaux us�es situ�es plus haut, sont-elles conformes ?

Ne jetons pas la pierre � nos actuels �lus. Ils h�ritent en quelque sorte d’un diktat : la CGE r�gne en ma�tre depuis plus de 100 ans. � Huberman de r�soudre le probl�me. Notamment s’il veut alimenter les climatiseurs des vieux gr�ements dont il a (encore) la charge... Ou tout simplement r�inventer l’eau chaude.

Pr�server l’environnement, c’est prot�ger l’homme qui s’�panouit dans son milieu naturel. La qualit� de l’environnement passe par une vigilance permanente quant au bon �tat de l’eau. Telle est l’ambition du contrat de baie sign� en grande pompe en 2002. La mise au point de ce « plan d’action en faveur des milieux aquatiques », engagement politique croix de bois croix de fer allons sauver les p’tits poissons, ne semble � ce jour qu’une vaste op�ration de communication sans r�sultat tangible. Quid de l’application de la l�gislation sur les pompages publics et priv�s ? Quid de la restitution a minima des d�bits pour la survie du biotope ? O� en est-on � Carc�s et au Revest par exemple ? Les services publics ne semblent pas int�ress�s par ces questions. Laxisme permanent ?

La constitution fran�aise est en cours de r�vision : le d�veloppement durable devient un des fondements de notre r�publique. Aujourd’hui comme hier, � ce sujet comme � beaucoup d’autres, Toulon pointe � l’avant garde.

Lire la suite (4 ao�t 2004) : S�cheresse "quasiment historique" dans le Var.


[1] la Compagnie des Eaux et de l’Ozone (CEO) g�re les ouvrages de production d’eau en gros et le traitement depuis plus de 50 ans. La municipalit� Trucy (droite) a c�d� le service municipal des eaux (affermage, distribution aux abonn�s et gestion) � la fin des ann�es 80 ; Le Chevallier (FN) a renouvel� la concession en 95, alors que nombre de cadres de la CGE craignaient la non-reconduction du contrat.

[2] Editions de la Nerthe, 4 tomes.



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26 juillet 2004   [retour au début des forums]
La concurrence co�te cher mais rapporte (aux) gros

Electricit�, t�l�phone, assurance maladie... Pourquoi la concurrence co�te cher

La lib�ralisation n’a pas eu les r�sultats escompt�s en Europe, car la concurrence co�te tr�s cher.

Depuis le 1er juillet, toutes les entreprises peuvent choisir librement leur fournisseur d’�lectricit�. En attendant 2007, quand tous les foyers auront � leur tour la m�me possibilit�. Apr�s le t�l�phone et avant le chemin de fer, la poste... Depuis l’Acte unique de 1986, la machine � lib�raliser tourne � plein r�gime pour faire de l’Europe un « March� unique o� la concurrence est libre et non fauss�e ». Cette priorit� accord�e � la concurrence g�ne la lutte contre les in�galit�s sociales et territoriales en Europe. Au-del�, sa pertinence �conomique elle-m�me pose de plus en plus probl�me. En effet, le primat de la concurrence n’a aucunement dop� la croissance. Loin de l�. Et bien souvent, comme dans le cas de l’�lectricit�, elle n’a m�me pas permis une baisse significative, et en tout cas durable, des prix des services concern�s. Tout en engendrant des crises sectorielles graves li�es au surinvestissement, comme dans le cas de la t�l�phonie mobile avec les licences UMTS. Ou, au contraire, du fait du sous-investissement, avec l’exemple de l’�lectricit� en Californie, mais aussi d�sormais en Europe, ou encore dans le chemin de fer au Royaume-Uni. De plus, la lib�ralisation d�bouche immanquablement sur de nouvelles concentrations, avec la constitution de nouveaux oligopoles, comme dans le transport a�rien. Face � ce constat d’�chec, les lib�raux rab�chent que si la concurrence ne donne pas les r�sultats escompt�s, c’est qu’on n’est pas all� encore assez loin dans cette direction. Parce que les Etats continuent � prot�ger leurs op�rateurs historiques, parce que les r�gles qu’on impose aux entreprises sont encore trop strictes, etc. Des arguments qui ne sont certes pas toujours d�pourvus de tout fondement, mais qui passent � c�t� de l’essentiel : si la concurrence n’apporte pas les b�n�fices attendus, c’est d’abord parce qu’elle co�te tr�s cher. Les cas de l’�lectricit�, du t�l�phone et de l’assurance maladie le montrent.

> Toulon les eaux
23 juillet 2004, par   [retour au début des forums]

En ce qui concerne le contrat de baie, voici ce qui ressort du Mouvement d’Actions pour la Rade de Toulon et le Littoral Varois ( http://federation.mart.free.fr/) :

"En f�vrier 2003, une r�union du comit� de baie nous donnait une synth�se de l’�tat d’avancement des actions en termes de projets sans dire ce qu’ils �taient et sans distinguer la part des travaux des 2 stations d’�puration (16 millions d’euro engag�s). Nous avions d�j� r�agi en constatant un d�rapage, terme qui nous a �t� reproch�, mais effectivement constat� lors de la r�union de septembre 2003 avec 36 % des 157 projets en cours et 12 % r�alis�s. Glissement qui ne porterait pas trop � cons�quence, si nous n’�tions pas dans un environnement �conomique et financier difficile pour les 2 ou 3 ann�es � venir.

En f�vrier 2003 nous avons eu le v�ritable lancement de la communication du contrat de baie avec la r�alisation d’un film int�ressant et la diffusion de CD et cassettes. Ce que nous pouvons regretter c’est que notre proposition de cr�er une commission « information communication » n’ait pas �tait retenue et que le travail d’information se fasse en circuit ferm� avec la cellule communication de T.P.M.

La r�union du comit� de baie de septembre 2003 a fait un point plus pr�cis sur l’�tat d’avancement des actions du contrat de baie confirmant le glissement d’op�rations sur 2005 et 2006, constatant �galement le peu d’empressement des nombreux ma�tres d’ouvrage � donner des indications sur l’avancement de chacun de leurs projets.

Ont �t� pr�sent�es les actions et �tudes 2004 : - Une �tude « infrapolmar » int�grant le p�rim�tre du contrat de baie en identifiant les sites littoraux sensibles, en rep�rant les moyens mat�riels disponibles, etc. A noter qu’elle ressemble beaucoup � une action lanc�e il y a quelques ann�es par MART avec ATTAC et Yves Le Dreff. En tout �tat de cause cela para�t absolument n�cessaire si l’on consid�re les r�sultats peu probants des r�cents exercices dans la rade d’Hy�res - Une action pour la suppression des friches aquacoles de la baie du Lazaret. - Une �tude globale relative aux sentiers littoraux. - La r�alisation de 2 bassins de r�tention � Toulon. - La pr�sentation d’un « Observatoire de la baie » qui donne toute une s�rie de renseignements mis � jour sur le milieu marin et les bassins versants, permettant de conna�tre, pr�voir et agir. Ceci nous para�t fort int�ressant. - Enfin, le conseil scientifique, dont nous avions pr�conis� la constitution en 2001, s’est r�uni 2 fois. Nous n’y sommes pas invit�s, mais nous sommes destinataires de ses travaux.

Donc un constat mitig�, une marche en avant incontestable, en d�pit des moyens humains r�duits, mais frein�e par une coordination difficile entre et avec les nombreux ma�tres d’ouvrage et frein�e par un environnement �conomique et financier pour le moins al�atoire."