Le Revest prot�ge son patrimoine et pr�pare les cantonales partielles

 

mardi 27 juillet 2004
par Benjamin Ullmo

es violents incendies de l’�t� 2003 ont traumatis� les varois, aussi attendaient-ils un signal fort du D�partement. C’est chose faite, avec la mise en �uvre d’une politique ambitieuse qui s’inscrit dans le cadre d’une d�marche qualit� et la signature d’un nouveau contrat d’objectifs entre diff�rents services op�rationnels du Conseil g�n�ral. Il concerne l’entretien et l’acc�s aux propri�t�s d�partementales, et prend en compte les risques d’incendies. � la lecture du site internet de cette institution, on comprend mieux l’ampleur et le s�rieux du dispositif : « Mieux servir les Varois est l’ambition premi�re du Conseil g�n�ral. Cependant, une collectivit� ne peut se contenter d’avoir des ambitions routini�res. Ainsi, pour exp�rimenter de nouvelles politiques de proximit�, la collectivit� s’est fix� de nouveaux enjeux : Les contrats d’objectifs. C’est un vaste appel � projets qu’a ainsi lanc� Patrick Heintz, Directeur g�n�ral des services [...] C’est une action publique qui doit r�pondre � quatre valeurs essentielles : l’anticipation, l’innovation, l’excellence, l’optimisation ».

La teneur de l’actuelle contractualisation concerne plus particuli�rement : « la continuit� des travaux d’�quipement des massifs et d’entretien des infrastructures DFCI, n�cessaires � l’efficacit� des dispositifs de pr�vention et de lutte » [1].

� deux pas de Toulon, juste en face de la tour du Revest-les-eaux , la barre du Mont-combe abrite un Espace Naturel Sensible (ENS). Quelques centaines de m�tres plus loin, c’est le domaine du ch�teau de la Ripelle entour� par les terres de TPM. Le contribuable a largement �t� sollicit� afin de pr�server ce patrimoine b�ti et son environnement. Ici, dans la garrigue proven�ale o� les cigales s’en donnent � c�ur joie, les chemins goudronn�s ont �t� am�nag�s et d�broussaill�s selon les r�gles l�gislatives en vigueur. L’acc�s aux v�hicules de secours a �t� facilit� par un nouveau type de barri�re. Ce mod�le sp�cialement con�u pour l’occasion (le blocus-pierus) permet une ouverture automatique et imm�diate afin que les v�hicules de secours acc�dent au site. C’est un d�tecteur sonore r�volutionnaire qui permet � l’obstacle de se retirer au simple bruit de la sir�ne des camions (cf. figure 1). Un bureau d’�tude sp�cialis� a r�fl�chi de longs mois � cette solution en �troite collaboration avec la commune et les services concern�s.

fig. 1 - Le blocus-pierus

La route foresti�re ci-dessus aboutit � une ferme qui fait l’objet d’une attention particuli�re. Encore habit�e il y a � peine dix ans, elle a �t� adapt�e � son environnement dans le cadre d’un chantier un peu particulier. Il a permis d’�tablir diff�rentes a�rations sur les sols et les murs. Ce chantier �cole s’inscrit-il dans le cadre des affaires sociales du d�partement ? Les activit�s propos�es sont vari�es : jet� de pierres, coups de pieds arr�t�s par �difice public, bris de verre... Les varois peuvent maintenant appr�cier ces lieux de vill�giature en toute s�curit� (cf. figures 2 et 3).

fig. 2 et 3

Un autre chantier a d�but� au ch�teau de la Ripelle (cf. figure 4), celui-ci vise � optimiser les lieux. L’option vieillissement rapide de l’�difice a �t� retenue. Un traitement qui devrait permettre au ch�teau de s’effriter. Les alentours ont �t� d�broussaill�s ; certaines essences r�sistantes ont �t� implant�es. L’option garrigue intense s’est impos�e, des �tudes de l’INRA ayant montr� qu’elle favorisait la r�sistance aux feux. C’est un des axes prioritaires de cette politique avant-gardiste, et l’agglom�ration TPM contribue grandement au programme. Elle a en effet acquis plusieurs dizaines d’hectares autour du ch�teau d�partemental. On comprend mieux l’articulation entre les diff�rents dispositifs : services d�partementaux et partenaires, une politique de proximit� o� les acteurs locaux sont intimement associ�s et notamment la commune du Revest...

fig. 4 - Un ch�teau se cache dans cette image. Ami lecteur, sauras-tu le retrouver ?

C’�tait une des grandes promesses �lectorales du maire actuel. Ange parmi les anges, saint parmi les saints, il est assis � la droite du p�re Huberman. Angelino dirige sa th�ocratie municipale avec la ferveur de ses engagements de campagne. D�fenseur forcen� de l’environnement, il contribue � �lever l’identit� revestoise au sommet.
En 2001, Ange Musso, ex-directeur de cabinet de Jeaninne Fenassile, est devenu premier magistrat de la commune � la suite de celle-ci. Son programme �tait ax� sur l’abandon d’un projet de lotissement � proximit� de la Ripelle et bien sur, la non-adh�sion � l’agglo.

Beaucoup moins docile que Leopoldo [2], Angelino s’est pourtant tr�s vite laiss� convaincre d’adh�rer � TPM. Et cette derni�re a rachet� les 80 hectares qui entourent le ch�teau (qui fut, signalons-le, une maison de retraite avant son rachat par le D�partement � l’�poque d’Arreckx).

Le Revest est la premi�re commune du Var � avoir adopt� un Plan Local d’Urbanisme. L’ancien POS a �t� adapt� aux nouvelles normes. Le d�coupage des zones constructibles a �t� modifi�. Quels crit�res de d�cisions ont-ils �t� retenus ? C’est vraisemblablement celui du d�veloppement rentable et � l’occasion durable qui a �t� choisi. Toujours est-il que les terres agricoles de papa sont devenues constructibles.

Angelino est d�j� dans les starting-blocks pour prendre la place de la Tati Danielle de la Valette au Conseil g�n�ral [3] car, bient�t s�natrice, celle-ci ne pourra pas cumuler tous ses mandats. Au vu du dynamisme � gauche, le strapontin semble assur�. En tout �tat de cause ce poste de cantonnier d�partemental s’accordera � merveille avec la pr�sidence de la commission voirie communautaire et stationnement qu’occupe d�j� Angelino. Il devrait prendre � c�ur l’am�nagement de la Route D�partementale 46 (contournement nord de Toulon) en 2 fois 2 voix. � ce titre, le ch�teau de la Ripelle ferait une aire de repos id�ale. Imaginez-vous � 130 km/h en train de contourner Toulon depuis le Jonquet jusqu’� la Valette ! Au passage, vous vous arr�terez au ch�teau pour faire le plein et siroter une mousse sous les tonnelles.
Les espaces naturels bois�s auxquels nous faisions r�f�rence � l’origine ne seront plus que de vagues souvenir. Les b�tisseurs de tous poils auront eu raisons des incendies. A moins que...

PS : Petit conte de comptoir.
Les anciens du Revest vous raconteront celui-ci : il �tait une fois un gardien et sa famille qui habitaient une ferme appartenant au d�partement, perch�e � l’est du Revest. Il �tait corse et fuyait une vendetta, et avait trouv� refuge gr�ce � son tonton Maurice du continent. � la mort du Corse, sa famille est expuls�e � la h�te avec la b�n�diction de certains �lus locaux. Un hobereau du d�partement y installe son fils. L’acc�s est vite interdit aux chasseurs et aux habitu�s. Profonde erreur ! Il est tr�s vite victime de diff�rentes vengeances et doit quitter pr�cipitamment les lieux. La ferme habitable est laiss�e � l’abandon, les vandales s’installent. Ceci n’est qu’un conte. Cette situation n’a certainement pas du exister. Ces histoires de comptoirs, quand m�me...

[1] DFCI : D�fense de la For�t Contre les Incendies. Lire, sur le site du Conseil g�n�ral, Lutte contre les incendies : les trois axes principaux.

[2] NDLR : Leopold Ritondale, maire de Hy�res, qui ne voulait pas lui non plus de TPM.

[3] NDLR : plut�t Tati Christiane : Christiane Hummel, maire de la Valette.