Métropole et l?histoire de la Rotonde  Casinos à TPM : pour qui le jackpot ?  Toulon, port colonial 2004  Octobre rouge  Huit ans de solitude au Parquet de Toulon  Lagoubran 1899 : Boum ! Et après ?  Joann Sfar, entretien  Se loger au Bénin 

 

 


.:: CULTURE ::.
Un trio de choc !
(22/12/2002)

 

 

 

 

 

Serions nous devenus �trangers � notre propre ville ?
Version imprimable Envoyer à un(e) ami(e)

vendredi 28 février 2003

par Rad.Art

Le manifeste de l’association Rad.Art : un collectif de jeunes artistes toulonnais investit le bitume.

"Certes, nous sommes encore physiquement pr�sents dans l’espace public. Tant�t pi�tons, tant�t automobilistes, nous �voluons sans cesse dans les lieux qui constituent le territoire de notre vie quotidienne. Mais c’est peut-�tre l� le probl�me : les conditions de mobilit� accrues et notre d�sir permanent de vitesse nous poussent avant tout � traverser ces lieux, les traverser sans nous y attarder. Pourtant, habiter les lieux dans tous les sens du terme, les territorialiser, mobilise de l’�nergie et du temps. Cela suppose notre habilit� � briser de temps � autre le rythme effr�n� dans lequel nous nous sommes engag�s, afin d’apprendre � nouveau � fl�ner, � d�ambuler, afin d’accorder une place m�rit�e � l’expectative et � la contemplation ; phases qui pr�c�dent et �clairent l’action. Un bon usage de la lenteur en quelque sorte, pour reprendre le titre de l’ouvrage de Pierre Sansot [1].

n effet la construction symbolique et psychique de l’espace reste aussi importante que sa construction mat�rielle et concr�te. Nos repr�sentations mentales nourries d’imaginaires ont toujours accompagn� notre territorialisation et, dans un �change pr�cieux et permanent avec les lieux, contribuent fondamentalement � r�v�ler leur identit�, leur genius loci [2]. Et si, en tant qu’habitants, nous ne nous chargeons plus de conf�rer du sens aux lieux, le lien affectif qui nous unit � ces derniers risque de s’affaiblir indubitablement, jusqu’� nous les rendre �trangers. Aujourd’hui, bien que nombre de pr�rogatives d’am�nagement de l’espace aient �t� c�d�es aux urbanistes, architectes, paysagistes, designers..., il nous reste la possibilit� d’habiter en po�te [3], avec notre sensibilit�. Toutefois un autre danger menace notre imaginaire et nos repr�sentations li�es au sens des lieux. L’image des lieux devient diffuse, les signes se multiplient dans l’espace public, la ville perd de sa lisibilit�, de son imagibilit� dirait Kevin Lynch [4]. Notre paysage visuel est confront� � un vaste fouillis s�mantique qui pourrait �tre int�ressant s’il n’�tait pas largement monopolis� et gouvern� par la publicit�. En effet ce langage de la ville, cette communication d�bordante, s’inscrivent dans un ph�nom�ne de marchandisation de l’espace et rel�vent d’un v�ritable terrorisme visuel.

Au terme de ces quelques br�ves analyses, force est de constater qu’un grand chantier s’impose � nous. A nous d’inventer des modes d’actions et de r�flexions susceptibles de nous guider dans une perspective de r�appropriation de l’espace. Ainsi, � travers une approche pluridisciplinaire attentive � la topicit� (caract�re local du lieu) [5], la pratique artistique contemporaine ouvre une des voies possibles de recherches visant � sonder la complexit� de nos territoires. C’est dans le sillage de ces d�marches cognitives que souhaite s’inscrire l’association Rad.Art. Constitu�e d’un collectif, d’artistes-plasticiens et de chercheurs en sciences humaines, elle a vocation � intervenir contextuellement dans l’espace urbain � l’aide d’installations et de happenings -visant � perturber le quotidien des habitants- et dans le m�me temps, � produire des r�flexions sur les th�mes �voqu�s plus haut. Ainsi, elle entend mobiliser un maximum d’engagement avec un minimum de moyens mat�riels. Cela se traduit par l’utilisation de mat�riaux de r�cup�ration ou de mat�riaux � moindre frais, mais aussi par la constitution d’un r�seau de personnes motiv�es et disponibles, � m�me d’apporter, chacune � leur mani�re et dans leurs domaines de pr�dilection, une contribution pr�cieuse � cette entreprise."

Texte :

Photos :

Nous vous tiendrons au courant de l’actualit� du collectif, r�alisations et happenings.


[1] Sansot Pierre, 1998, Du bon usage de la lenteur, Paris : Payot

[2] Norberg-Schultz C., 1985, Genius loci. Paysage, ambiance, architecture, Li�ge : Mardaga

[3] Roux Michel, 2001, Le re-enchantement du territoire. Le territoire dans les sillages de la complexit�. Article consultable ici.

[4] Lynch Kevin, 1998,L’image de la cit�, Paris : Dunod

[5] Berque A., 1999, Entre Japon et M�diterran�e. Architecture et pr�sence au monde, Paris : Massin.



> Serions nous devenus �trangers � notre propre ville ?
31 mai 2003, par   [retour au début des forums]

Merci pour cet article !

Les questions soulev�es par votre collectif embrassent certains enjeux fondamentaux relatifs � notre habitation du monde. Cela fait du bien d’entendre de temps en temps ce genre de discours humaniste et engag� face aux logiques consum�ristes et au marasme ambiant.

Encore bravo !...

  • > Serions nous devenus �trangers � notre propre ville ?
    5 juillet 2003   [retour au début des forums]

    RAd ART, y a t’il des repr�sentations pr�vues ? quand ? et pourriez vous les afficher sur le site ?

    Si l’engagement dans leur actes et repr�sentations artistiques et � la hauteur du discours cela doit valoir le coup !!!