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Les chantiers d’�t� de Rad.art
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vendredi 22 août 2003

par Rad.Art

ue ce soit dans le cadre d’�v�nements comme les festivals ou plus sauvagement sur les territoires urbains, le collectif Rad.art a fait de ses interventions plastiques contextuelles [1] une priorit�.
A la fronti�re de l’art et des sciences humaines, les actions et les r�flexions engag�es par l’association viennent questionner notre usage de l’espace. L’enjeu de ce type de dispositions, � travers une d�marche permanente d’attention aux lieux et � leur complexit�, conduit notamment � envisager des alternatives po�tiques d’habitation des territoires, vers une territorialisation plus juste et harmonieuse.
L’�t� 2003 fut marqu� par la mise en �uvre d’un des grands chantiers de Rad.art. Gr�ce � la mise en place de deux dispositifs artistiques successifs, il s’agissait d’imaginer des modes singuliers et originaux de repr�sentation, d’interpr�tation et de construction de la ville contemporaine. Ce chantier laissait une part importante � un public, en situation de participation, amen� au cours des deux interventions � interagir et r�agir en confrontant ses conceptions de l’am�nagement de l’espace � celles du collectif.

La premi�re intervention, Maquette pour une ville po�tique (Bras, festival Be’s art, 11, 12 et 13 Juillet), engageait une r�flexion � l’�chelle globale de la ville et de l’espace public.


A l’aide d’une maquette de ville imaginaire (4x2 m�tres) - contenant un habillage visuel (projections, �clairages,...) et sonore, des b�timents motoris�s et interactifs, des interfaces reli�es � des �crans d’ordinateur pilotables par les spectateurs et des circuits �lectriques - un paysage urbain po�tique se construit et vient soulever des th�mes tels que la s�gr�gation socio-spatiale, la crise de l’espace public, la place de l’automobile dans la cit�, ou encore la privatisation et la marchandisation de l’espace.

La seconde intervention, Un int�rieur en ext�rieur (St Julien le Montagnier, festival des collines, 31 Juillet, 1 et 2 ao�t). La r�flexion se poursuit � l’�chelle de l’espace intime de l’habitant, et propose d’ouvrir au public l’espace habituellement priv� d’un salon. Ce salon, partie d�taill�e de la ville po�tique, est r�alis� � l’�chelle 1:1 afin que les spectateurs puissent y circuler librement et se l’approprier. Des dispositifs interactifs sont �galement mis � disposition. Enfin, � l’aide d’un chariot, les membres du collectif parcourent l’ensemble du site du festival pour collecter des objets personnels, des images et du son qui, une fois introduits dans le salon, viendront parachever sa construction. Ce travail en cours prend donc forme avec la participation du public, au cours des trois soir�es cons�cutives.

Texte : Alexandre Telliez. Photos : Pauline L�onet et Beno�t Bottex.


Extraits des textes de l’exposition (Bras, festival Be’s art 2003) :

« Un b�timent circulaire et rotatif pour imaginer une habitation �quitable de la ville. Chaque habitant jouit ainsi d’un m�me point de vue et d’une m�me exposition � la lumi�re.

La maison mobile repr�sente l’aspect �volutif et non fig� de l’occupation de l’espace. S’y greffent les id�es de d�sordre et d’impr�visibilit� qui vont � l’encontre des planifications rigides.

Notre ville accueille les nomades et les gens de passage en son centre. L’�change et le partage des exp�riences sont favoris�s.

La ville a connu plusieurs phases urbanistiques (quartiers anciens, friches industrielles, grands ensembles d’habitation ...), mais son principe est de d�passer les formes et les attributs des constructions et d’�viter la s�gr�gation socio-spatiale et les fronti�res internes.

Le collectif propose un am�nagement non fig� de la ville. Parmi les proc�d�s interactifs propos�s au public, la composition d’un paysage virtuel s’impose comme une v�ritable participation � la cr�ation de ce territoire po�tique que constitue la maquette. A l’aide de plusieurs �l�ments (panorama, mobilier urbain, constructions, habitants, ...) chaque personne du public pourra � tour de r�le composer un paysage selon ses aspirations.

En pr�sentant des sc�nes d’int�rieur, au milieu de l’espace public de la ville, Rad .art entend rompre avec le paysage urbain usuel. Dans la r�alit�, lorsque l’on fl�ne dans la ville, notre regard a rarement acc�s � ce type d’espaces. Cette d�marche vient briser la barri�re entre l’espace priv� et l’espace public.

Des images � vocation non-marchande sont projet�es sur une fa�ade contribuant ainsi � l’habillage visuel et po�tique de la ville.

Les free parties sont autoris�es et pr�conis�es sur le site de la ville.

Les circuits �lectriques viennent subvenir aux besoins de d�placements des habitants de cette cit� imaginaire. Le spectateur remarquera l’absence de v�hicule motoris� (voiture, 2 roues...). »

Textes de Thomas Hakenholz et Alexandre Telliez.


[1] Selon l’expression de Paul Ardenne. Un art contextuel, Flammarion, 2002.