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.:: CULTURE ::.
Joann Sfar, entretien
(06/05/2004)

 

 

 

 

 

Sandrine Revel, entretien
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jeudi 6 mai 2004

par Iconophage

N�e en 1969, Sandrine Revel a publi� ses premi�res bandes dessin�es dans la r�gion Bordelaise (d’o� elle est originaire) en 1996. Elle se consacre aujourd’hui principalement � la s�rie enfantine un dr�le d’Ange Gardien, et assure parall�lement des travaux d’illustration, notamment pour le journal Sud ouest.

Entretien réalisé par Montag dans le cadre des onzièmes rencontres de la bande dessinée de Bastia, le 3 avril 2004.

Comment un adulte peut-il avoir envie de dessiner pour les enfants ?
Peut-�tre parce que ce n’est pas tout � fait un adulte fini. Je pense que j’ai encore un pied dans l’enfance et je crois que c’est ce qui me donne envie de continuer encore pendant un moment � rester dans cet �tat-l�.

Pourquoi de la BD et non pas de l’illustration ?
L’illustration et la BD sont deux choses diff�rentes : l’illustration concerne un dessin qui est cens� repr�senter un chapitre, un texte ; il y a une illustration, ou quelques-unes. Alors qu’une bande dessin�e ce sont des cases qui composent une histoire. Ca rejoint un petit peu le c�t� animation, cin�ma. C’est peut-�tre ce c�t�-l� que je recherche.

Un aspect cin�matique ?
Oui voil�, un aspect cin�matique. A vrai dire je ne me suis pas pos�e la question ; mais je fais les deux de toute fa�on. J’aime travailler aussi bien l’illustration que la BD.

Votre s�rie Dr�le d’Ange Gardien traite de l’abandon, de l’adoption, de l’amiti�. C’est une s�rie dans laquelle vos personnages principaux �voluent psychologiquement de tome en tome. Jusqu’o� comptez-vous les faire �voluer ?
C’est une question qu’il faudrait poser � Filippi, puisqu’il est le sc�nariste de la s�rie [1]. Je ne sais pas o� tout cela va nous mener. On essaie en tous cas � chaque fois d’aborder un th�me li� � l’enfance, qui peut �tre d�licat, comme le deuil ou la mort, un peu pour aider les parents � en parler � leurs enfants. Certaines grandes personnes n’arrivent pas � mettre des mots sur ces choses-l�. On a peut-�tre envie quelque part de les aider, envie que les enfants posent les bonnes questions � leurs parents et que leurs parents arr�tent d’avoir peur d’y r�pondre.

Les couleurs que vous utilisez dans votre s�rie phare sont tr�s lumineuses. Quelles sont vos techniques de mise en couleurs ?
J’utilise pour l’Ange Gardien l’aquarelle : c’est de la peinture � l’eau dilu�e. J’ai une palette, un certain nombre de couleurs que j’essaie de m�langer entre elles mais �a reste toujours dans les m�mes gammes. Ce sont les gammes qui correspondent le mieux � cet univers.

Le 11�me Jour [2] marque une rupture dans votre �uvre. Pensez-vous continuer dans cette veine autobiographique ? Peut-on parler d’autofiction pour ce volume ?
Je pense que le 11�me jour est une exp�rience de plus : c’est la premi�re fois que je r�alisais une BD toute seule, c’est la premi�re fois que je r�alisais une BD pour adultes, c’est la premi�re fois que je travaillais cette BD sur ordinateur. Elle est autobiographique puisque je parle de mon exp�rience, de mon v�cu au moment des attentats du 11 septembre. Mais je ne pense pas que je continuerai dans l’autobiographie ; l’id�e de m’enfermer dans l’autobiographie me fait tr�s peur. C’est une parenth�se. Il y en aura d’autres, qui seront tr�s diff�rentes � chaque fois. Quant � l’autofiction, oui il y a une part d’autofiction dans cette BD, je crois que je n’aurais pas pu la faire autrement. Elle reste tr�s proche de la r�alit�, m�me si parfois cela rejoint la fiction.

Quels sont vos projets ?
On travaille sur le tome 6 d’Un Dr�le d’Ange Gardien qui doit s’appeler Le d�mon chinois, sortie pr�vue septembre 2004. J’ai un projet que j’aimerais vraiment voir aboutir, � mi-chemin entre l’illustration et la BD. Je travaille avec un �crivain, auteur bordelais qui s’appelle Claude Bourgeyx. Et j’esp�re que cela sortira parce que c’est vraiment le livre que j’ai envie de faire en ce moment. Il s’agit d’un texte de Claude Bourgeyx, je pr�f�re parler de texte plut�t que de sc�nario : on est vraiment � mi-chemin entre illustration et BD. Il n’y a pas de sc�nario, c’est un texte qui va �tre illustr� par des cases. Il y aura une ou deux cases par page avec juste un texte au-dessus de chacune.

Cela se rapproche de ce qu’on appelle le roman graphique.
Oui, c’est �a.


[1] Un Dr�le d’Ange Gardien, avec Denis-Pierre Filippi, Delcourt G. Productions, Jeunesse, 4 tomes parus.

[2] Le 11�me Jour, Delcourt G. Productions, Hors Collection 2002.