L’�change qui suit, et qui se passe de commentaires, est extrait d’un compte rendu de d�bat parlementaire. L’action se passe au Palais Bourbon, le 12 mai 2004. L’heure est � la s�ance traditionnelle des questions au Gouvernement.
Protagonistes : Jean-Louis Debr�, d�put� UMP de l’Eure et pr�sident de l’Assembl�e ; Serge Janquin, d�put� PS du Pas-de-Calais ; Fran�ois Hollande, d�put� PS de Corr�ze ; Jean-Marie Le Guen, d�put� PS de Paris ; et enfin pour le Gouvernement : Hubert Falco, ministre d�l�gu� aux personnes �g�es.
« Jean-Louis Debr�. La parole est � M. Serge Janquin, pour le groupe socialiste.
- Serge Janquin. Ma question, qui s’adresse � M. le ministre de la sant� et de la protection sociale, est provoqu�e par le plan canicule et, plus particuli�rement, par les recommandations pour lutter contre la canicule dans les �tablissements d’accueil des personnes �g�es, qui viennent d’�tre adress�es � tous les d�put�s.
Ces recommandations m’ont stup�fait, r�volt� et, pour tout dire, glac� les sangs. (Exclamations sur les bancs du groupe de l’Union pour un mouvement populaire.) Voil� au moins un rafra�chissement, peut-�tre le seul, que vous aurez r�ussi. Dans ces recommandations, on trouve les pr�conisations suivantes, que chacun doit conna�tre : "installer les personnes �g�es dans des pi�ces rafra�chies naturellement, telles que les caves et autres locaux sains et accueillants" (Rires sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des d�put�-e-s communistes et r�publicains), "utiliser les espaces rafra�chis naturellement : les centres commerciaux, les �glises anciennes en pierre (M�mes mouvements), les cin�mas, les m�tros et les mus�es." »
- Fran�ois Hollande. Et Matignon ?
- Serge Janquin. Ou encore : "L’installation d’une climatisation est une mesure compl�mentaire qui ne doit �tre envisag�e que si les mesures prioritaires semblent insuffisantes." Je vous cite, monsieur le ministre. Cela doit faire longtemps que vous n’avez pas pris le m�tro au mois d’ao�t ! Quant aux mus�es et aux �glises en pierre, s’agit-il d’une nouvelle journ�e du patrimoine pour les personnes �g�es ? Nous avons d�j� soulign� la curieuse conception que le Gouvernement se fait de la solidarit� entre les g�n�rations � l’�gard des plus faibles en faisant financer ce plan par les seuls salari�s. Travailler une journ�e suppl�mentaire non pay�e pour en arriver l� ! Apr�s 15000 morts l’�t� dernier, la d�rision de vos propositions s’ajoute � l’outrage. D�savouez-vous, monsieur le ministre ? (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et sur plusieurs bancs du groupe des d�put�-e-s communistes et r�publicains.)
- Jean-Louis Debr�. La parole est � M. le ministre d�l�gu� aux personnes �g�es. ("Dans le m�tro !" sur les bancs du groupe socialiste.) Cela suffit. M. Janquin s’est exprim�. Vous avez la parole, monsieur le ministre. ("A Toulon !" sur les m�mes bancs.)
- Hubert Falco. Monsieur le d�put�, les pr�conisations les plus simples sont parfois les meilleures. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.) En juin 2002, j’ai r�dig� une circulaire disant que l’�t�, il fallait donner � boire aux personnes �g�es et les rafra�chir. (M�mes mouvements.) Or, en septembre 2003, apr�s le terrible �lectrochoc de la canicule...
- Jean-Marie Le Guen. Electrochoc !
- Hubert Falco. ...Tous les plus grands g�rontologues se sont accord�s pour dire qu’il s’agissait l� de la meilleure des pr�conisations en p�riode estivale. ("A la cave !" sur les bancs du groupe socialiste.) Une fois de plus, monsieur le d�put�, vous caricaturez ! ("C’est le texte !" sur les bancs du groupe socialiste.) Ces recommandations simples sont indispensables si l’on veut anticiper et accompagner la v�ritable r�volution sociale qu’est le vieillissement. Oui, il faut cr�er, dans les maisons de retraite, toutes les conditions qui permettent aux personnes �g�es de r�cup�rer, car c’est ce qui a manqu� durant le terrible mois d’ao�t 2003. Un peu de dignit�, monsieur le d�put�, face � un tel drame ! Nous parlons de vies humaines et de nos anciens. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l’Union pour un mouvement populaire. - Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.) »
L’int�gralit� de ce texte est disponible sur le site de l’Assembl�e Nationale.