R�sum� des �pisodes pr�c�dents : les d�samiantage et d�montage du porte-avions Clemenceau avaient �t� confi�s � une entreprise espagnole coquine, la Gijonesa de Desquaces, un contrat « ï¿½conomiquement neutre » pour l’Etat.
Mais pour que l’op�ration soit rentable du point de vue de l’op�rateur priv�, il fallait qu’elle co�te moins cher que le prix de la ferraille, et que tout soit donc r�alis� par des petites mains dociles (pr�serv�es des consid�rations �cologiques et non prot�g�es par ces terribles conventions sociales qui nuisent � la Croissance), loin de l’Union europ�enne.
L’entreprise espagnole coquine envoya donc le Clem dans les eaux turques. Malheureusement pour elle, le porte-avions, faisant un peu plus de remous qu’un simple Optimist quand il se d�place, fut aper�u alors qu’il s’�loignait des c�tes de Sicile. Bien loin du port espagnol de Gijon o� il �tait officiellement convenu que les travaux de d�pollution se d�roulent.
La France d�non�a donc le march�, au b�n�fice du consortium allemand Ship Decomissioning Industries Corporation (SDI), invent� pour l’occasion par la multinationale Eckhart Marine GMBH, que le Gouvernement avait d’abord choisi d’ignorer... Peut-�tre parce qu’Eckhart a tr�s mauvaise r�putation en mati�re de refourgage de bateaux-poubelles aux pays pauvres. Les d�tails de l’aventure se trouvent dans l’article Le cadavre du Tigre flotte encore.

Depuis, le Clem �tait revenu au pays. Enfin, pas exactement dans la rade toulonnaise, mais pas loin. Mouill� au large de Hy�res, il avait rompu ses amarres en d�cembre 2003. Dans la temp�te, on dit que certains plaisanciers terrifi�s et perdus, ballot�s � proximit� sur leurs fr�les esquifs, entendirent le m�tal de la coque gigantesque se d�chirer et hurler au son de "ne m’appelez plus jamais Clem !", paroles de Michel Sardou et Pierre Delano�, musique de Jacques Revaux. On le rapatria finalement sur le quai Vauban de l’Arsenal.
Le 25 juin dernier, un communiqu� du Minist�re de la D�fense annon�ait que les travaux de d�samiantage allaient commencer trois jours plus tard pour durer environ six mois, avec la soci�t� Technopure comme ma�tre d’oeuvre diligent� par SDI.
Deux mois plus tard, le 18 ao�t pour �tre pr�cis, un nouveau communiqu� de presse �manant cette fois de SDI annonce que le d�samiantage va d�buter dans 30 � 40 jours, pour durer environ six mois.
Nous attendons avec confiance le nouveau nouveau communiqu� de presse qui annoncera le d�but imminent des travaux (qui dureront environ six mois) d’ici d�cembre.

Remarque : les analystes s’accordent � dire que le co�t du d�samiantage, s’il est r�alis� proprement et selon des normes respectueuses du technicien et de l’environnement, sera bien plus �lev� que la somme correspondant � la vente des parties m�talliques du navire (de plus en plus rouill�, d’ailleurs).
Aussi, une affirmation du communiqu� de presse du 28 juin dernier intrigue par son �tranget� (un communiqu� de presse qui s’appesantit sur l’aspect �cologique du d�montage, mais ne chiffre rien) : comment est-il possible que « le processus ainsi d�fini [reste] �conomiquement neutre pour l’�tat » ?