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La R�volution, toujours !
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lundi 12 juillet 2004

par Saint-Just

Nous c�l�brons actuellement le 60�me anniversaire des d�barquements de Normandie et de Provence, ainsi que la Lib�ration du territoire national. Nous f�terons l’an prochain les 60 ans de la victoire sur le nazisme. Et loin des d�bats sur l’imp�rialisme am�ricain, une question franco-fran�aise reste en suspens : La Lib�ration est-elle un �pisode de la R�volution fran�aise ?

’effervescence qui accompagne la d�livrance des villes du joug nazi par les Forces Fran�aises Libres (l’arm�e r�guli�re, subordonn�e � de Gaulle) et les Forces Fran�aises de l’Int�rieur (les R�sistants, communistes ou chr�tiens, socialistes ou gaullistes, voire tout �a en m�me temps), rejoint par bien des aspects la turbulence des journ�es r�volutionnaires (1789 - 1799). Les autorit�s en place sont remplac�es, avec plus ou moins de violence, par des cadres plus jeunes qui souhaitent instaurer l’autorit� de la R�publique. Cette similitude se retrouve jusque dans la terminologie du Gouvernement Provisoire de la R�publique Fran�aise avec des organes tels les « Comit�s de Salut Public ».

On nous bassine avec les op�rations militaires, les g�n�raux glorieux et leurs �toiles de guide touristique, mais il ne faudrait pas oublier que dans la conduite de la Seconde Guerre Mondiale, la dimension politique est fondamentale. Comme dans toutes les guerres, d’ailleurs, et la sentence de Clemenceau est � ce propos d�finitive : « La guerre est une chose trop s�rieuse pour la confier � des militaires ». En ces jours de comm�morations, aussi �mouvantes soient-elles, le peuple et le d�bat politique sont laiss�s de c�t�. Les Jean-Claude Narcy de service pr�f�rent s’attarder sur la rudesse d’une poign�e de mains entre deux guignols dirigeant chacun une puissance qu’ils esp�rent la plus grande possible. Tout ceci n’est pas pour d�plaire � la communicante Claude Chirac, ni � l’excommuni� Raffarin.

Entre deux appontages du Charles-de-Gaulle au large de Toulon comment�s par un Thierry Ardisson se demandant si les marinettes prennent leur douche dans des bacs diff�rents de leurs homologues masculins, parlera-t-on de la R�sistance, de son programme social et des espoirs qu’elle portait ? Parlera-t-on des tra�tres qu’on a eu vite fait de recycler ? Parlera-t-on �galement des �checs de la soci�t� nouvelle que l’enthousiasme de la Lib�ration n’a pas r�ussi � d�passer, en particulier ceux de la libert� des peuples ?
En tout cas, chez Cuverville p�re et fils, on se frotte et on se pique au sujet par une collision volontaire des concepts : R�sistance, R�publique, R�volution, Presse, Lieux de sociabilit� (cercles, clubs, etc.), et Droits de l’Homme et du Citoyen.

Des R�sistants au point commun : la lib�ration du territoire national

Le vivier de la R�sistance de 1940 recouvre une quantit� de situations diverses concernant l’appartenance nationale (Fran�ais refusant la d�faite ; Italiens, Allemands, Espagnols et autres europ�ens anti-fascistes), religieuse (les Juifs bien entendu, les catholiques fran�ais �galement, les Protestants c�venols) ou communautaires (tziganes, homosexuels et autres « d�g�n�r�s » en tout genre). Le point de d�part commun serait le refus de la d�faite et la volont� de lib�ration du territoire fran�ais (pour l’�tendre � d’autres territoires, comme l’esp�raient nombre de R�publicains espagnols du Sud-ouest). L’objectif pourrait presque para�tre national dans une conception proche de celle de la guerre 14-18. Or l’�volution rapide de la R�sistance de 1940 (quatre ans pour une guerre de cette ampleur, sans compter la n�cessit� de renouveler les premiers r�sistants assassin�s ou en fuite) r�v�le un caract�re plus proche de la R�sistance au coup d’Etat de Louis Napol�on Bonaparte en 1851, c’est-�-dire une opposition � caract�re universaliste bas�e sur des valeurs r�publicaines comme la libert�, la justice ou l’honneur.

Cette « red�couverte d’une tradition r�publicaine » n’est pas le fruit du hasard. Elle est notamment due � la jeunesse des r�sistants. Elle na�t autant de la reconstruction d’une m�moire individuelle et collective dans laquelle les mythes et les folklores d�mocratiques sont renouvel�s (ce qui est en totale contradiction avec les folklores fig�s et r�actionnaires de Vichy), que de la r�affirmation de l’histoire r�volutionnaire en tant que d�terminisme historique.
Explications. La R�volution fran�aise a boulevers� la France de telle mani�re que la R�publique d�mocratique et la�que n’a pas pu �tre exclue du jeu politique, comme ce fut le cas en Grande-Bretagne, malgr� les r�actions royalistes et imp�riales. En effet, les Droits de l’Homme, la libert� de la presse (avec ce ph�nom�ne assez typique des p�riodes agit�es - 1789 ou 1940 -, celui des journaux quasi-anonymes, � tirage restreint, �pisodique et al�atoire mais vindicatif), la libert� de r�union (des confr�ries aux cercles en passant par les clubs, soci�t�s populaires et autres associations [1]) sont issus de la R�volution de 1789 et de celle de 1848. Seule la R�publique portait et porte encore un projet de d�fense de ces libert�s fondamentales. Ni les royalistes m�me mod�r�s, ni a fortiori les fascistes ne pouvaient d�velopper ces id�aux auxquels tant de Fran�ais, m�me x�nophobes [2], sont semble-t-il attach�s. Et c’est l’h�ritage de la R�volution.

C’est aussi ce qui a marqu� et singularis� le socialisme et le communisme fran�ais, notamment avec Jaur�s. L’h�ritage r�volutionnaire et r�publicain va plus loin que la m�moire. Pour certains, la gauche aurait souffert, avant guerre, de manque de patriotisme. C’est en majeure partie incorrect : la gauche n’a pas n�glig� l’id�e patriotique mais elle a effac� le travers nationaliste. La pouss�e des gauches au printemps 1934, jusqu’� la victoire du Front Populaire en 1936, s’est bas�e sur l’h�ritage r�volutionnaire, dont l’embl�me pourrait �tre La Marseillaise de Renoir. La gauche d�mocratique, surtout dans les ann�es 30-40, a d� naviguer entre l’internationalisme sovi�tique, le fascisme de ses voisins imm�diats, et la « gouvernance anglaise » [3]. Ainsi, pour les r�sistants de gauche, le d�terminisme r�volutionnaire et r�publicain appara�t aussi important que l’honneur national. Ce d�terminisme repr�sente une force �quivalente � la construction d’une m�moire avec son brin de farigoulette sur le veston, sa cocarde tricolore, son imagerie de voleur de grand chemin d�troussant les riches (tuant les fascistes) pour donner aux pauvres (lib�rer le pays). Ce m�me d�terminisme se retrouve chez les �trangers combattants en France, les FTP-MOI [4] : la France symbolise � leurs yeux, dans le mythe comme dans la r�alit�, la patrie des Droits de l’Homme et de la Libert� autant que le moyen de lib�rer leur propre pays.

Et les gens de droite ? Au d�but de la guerre, ils rejettent l’id�e de R�publique, notamment la Troisi�me. Ils luttent contre les communistes (ennemis de la France puisque d’abord alli�s de l’Allemagne, et ensuite adversaires de l’Allemagne). Ils participent avec des personnes de gauche � la mise en place de l’Etat fran�ais de Vichy et au programme de « R�volution nationale », avant de s’en d�tacher (1942-1943) lorsque le caract�re fascisant du r�gime prend trop le dessus, et que le vent de la victoire commence � tourner en faveur des Alli�s. Henri Frenay, cr�ateur du mouvement Combat, qu’on ne peut pas vraiment suspecter de collaborationnisme, a tent� de convaincre les responsables de Vichy. En vain. C’est peut-�tre chez eux, femmes et hommes de droite, que la part de reconstruction de m�moire, et donc de choix individuel, est la plus importante. Il reste que plus ou moins inconsciemment, la population de droite s’est rendue compte que seule la R�publique pouvait lui rendre la France - la R�volution a �t�, d�s 1792, une lutte d’ind�pendance � sa mani�re. De plus, le ph�nom�ne de R�sistance d�passe largement les clivages droite-gauche m�me s’ils ne disparaissent pas, loin de l�. N�anmoins, on retrouve chez les premiers R�sistants des personnes vraiment � droite de l’�chiquier politique tel que le c�l�bre d’Estienne d’Orves. Toujours de ce point de vue, il semblerait que la IVe R�publique, par son retour au parlementarisme, les ait d��us.

� droite comme � gauche, les instruments et les symboles r�volutionnaires sont r�invent�s. Et si l’on ne ressort pas les piques ni les carmagnoles, il appara�t que les Fran�ais qui souhaitent la France libre (gaulliste ou non) ne pourront in fine choisir autre chose que la R�publique.

R�sistant aujourd’hui ?

Depuis 60 ans, les id�aux de la R�sistance ont �t� pris et repris ; ils participent aux m�mes luttes intellectuelles et de pouvoir politique que les id�aux de la R�volution dont nous avons vu qu’ils �taient les descendants. La R�sistance fait partie de la R�volution fran�aise ; elle en est la continuation. Cependant, si l’h�ritage r�sistant est commun�ment admis par la majorit� des Fran�ais, le combat est-il pour autant gagn� ?

La r�ponse est n�gative. Et nous serions tent�s de dire que ce combat ne sera jamais gagn�. Cela justement � cause du lien vital entre la R�sistance, la R�publique et la D�mocratie. Le d�bat aujourd’hui n’oppose plus la majorit� sur le concept r�publicain et nous pouvons discourir librement de ce sujet. Certes, mais le Front National (celui d’aujourd’hui, pas celui de la R�sistance) revendique la r�publique lui aussi. Le probl�me vient du fait que l’on peut mettre un peu n’importe quoi dans ce concept. A chaque �lection, le taux d’abstention fluctue sans jamais atteindre des scores suffisamment ridicules pour remettre en cause, de fa�on �vidente, la l�gitimit� de la formation politique « gagnante ». De ce point de vue, Jacques Chirac, Jean-Pierre Raffarin ou Fran�ois Hollande ne peuvent s’enorgueillir que d’une l�gitimit� tr�s douteuse. Et le doute subsistera tant que le peuple restera apathique. La pr�servation du pacte de la R�sistance a sans doute limit� les cassures - il faudrait �tudier la question de pr�s. Sa remise en cause, sous forme lente depuis vingt-cinq ans, et sous forme acc�l�r�e dans les prochaines ann�es, ouvrira-t-elle des perspectives plus conflictuelles que celles en cours ? Si la casse sociale se poursuit, nous esp�rons que oui. « Agir avant qu’il ne soit trop tard pour regretter », pour reprendre les mots de Willy Brandt.

Toulon, elle, a toujours �t� marqu�e, plus peut-�tre que d’autres villes, par les bouleversements politiques nationaux de ces deux derniers si�cles. « Boulevard des anarchistes » pour les royalistes, bastion jacobin pour les R�publicains sous la R�volution, la ville reste assez calme tout au long de la Restauration. Si au XIX�me si�cle Toulon n’appara�t pas aux yeux du grand public comme une commune � la pointe de l’�pop�e socialiste, elle n’en est pas moins une terre favorable aux mouvements progressistes. La forte concentration de troupes et la politique municipale des derni�res ann�es du XX�me si�cle ont distordu l’image de Toulon « rouge » par l’�touffement des r�voltes et la n�gativit� du vote FN. M�me en ce qui concerne la R�sistance, Toulon n’appara�t pas comme une place forte � l’�gale de sa turbulente voisine phoc�enne, son statut de port de guerre l’ayant mise sous coupe r�gl�e [5]. Pourtant, nombreux �taient les r�seaux de renseignement et les groupes r�sistants, ainsi que les maquis dans l’arri�re pays.

Aujourd’hui, toutes ces histoires sont bien vieilles, except� l’�pisode Front National, mais le pass� a du mal � passer. Toulon n’est pas une ville dynamique ni prosp�re. Alors certains �lus majoritaires r�vent, pour sortir la ville de l’orni�re, de la travestir en riviera. Des t�tes pensantes voudraient lui servir un folklore r�chauff� tandis que d’autres jouent au monopoly sur les pages d’un journal subventionn�. De nouveaux lieux de sociabilit� et de nouvelles r�sistances sur lesquelles les mouvements progressistes pourraient s’appuyer sont en train de se construire. Car, « apr�s s’�tre vainement insurg�s contre une telle usurpation de leurs valeurs [par les n�o-lib�raux], les artisans du renouveau strat�gique de la gauche radicale ont progressivement compris le parti qu’ils pouvaient tirer du renversement des r�les qui leur �tait impos�. Ainsi, puisant � leur tour dans le r�pertoire de leurs adversaires, ils leur ont emprunt� l’antienne du totalitarisme auquel conduit n�cessairement la r�alisation des utopies » [6].

En attendant, les Toulonnais, mi-fatalistes, mi-vindicatifs, pourront contempler � la jumelle les c�r�monies du 60�me anniversaire du d�barquement de Provence. La « France d’en bas », comme d’habitude, restera � quai [7]... Question de s�curit�.


[1] M. Agulhon, La R�publique au Village, Paris, Plon, 1970.

[2] La d�fense des libert�s chez soi n’a malheureusement pas pour corollaire la d�fense des libert�s d’autrui. L’exemple de G. Bidault, rempla�ant Jean Moulin � la t�te du Conseil National de la R�sistance, mais plus tard ultra de l’Alg�rie fran�aise, est de ce point de vue frappant.

[3] Lire � ce sujet J.-B. Duroselle, Histoire des relations internationales, Tome 1, De 1919 � 1945, Paris. A. Colin.

[4] Francs Tireurs Partisans de la Main d’�uvre Immigr�e. Cf. le livre de Gr�goire Georges-Picot, L’innocence et la ruse : des �trangers dans la R�sistance en Provence, 1940-1944, Paris, Tir�sias, 2000.

[5] Ch. Galfre, Histoire sociale de l’Arsenal de Toulon, Ollioules, La Nerthe, 2003.

[6] http://vacarme.eu.org/article208.html

[7] « De 17h � 19h, la revue navale visible de la terre dans la grande rade de Toulon sera l’un des �v�nements de cette journ�e. Les b�timents dont le Charles de Gaulle, seront survol�s par un d�fil� a�rien regroupant avions de la Marine nationale et de l’Arm�e de l’air. Les c�r�monies comm�moratives se d�rouleront � bord du porte-avions avec plusieurs d�tachements des diff�rentes arm�es ainsi que leurs ensembles musicaux. Une d�monstration de la Patrouille de France cl�turera la manifestation. » Voir ici.



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6 octobre 2004, par   [retour au début des forums]

Toulon et r�volution... mais pas trop quand m�me...

Le sabordage de la "Royale" � Toulon, alors que les navires auraient �t� plus utiles contre les Allemands qu’au fond de la rade, renvoie au fait que sous la R�volution, la ville de Toulon s’est plus ou moins livr�e aux royalistes et aux Anglais. Pas les habitants, sans doute, mais les "�lites". Bon, tout le monde sait que c’est Napol�on qui a lib�r� ce qui allait du coup devenir "Port la Montagne" (comment s’appelaient les habitants ?? des" Montagnards Portuaires ??"). Episode un peu oubli�, sauf... qu’il en reste une trace : une st�le longtemps situ�e (et peut �tre encore ?) dans le jardin du Champ de mars au Boulevard Cl�menceau, st�le �lev�e en D�cembre 1994 qui porte l’inscription suivante "En 1793, en cet endroit des touloannais furent ex�cut�s, d’autres p�rirent noy�s ou dans les flammes. Ce monument a �t� elev� � leur m�moire"

St�le qui parle �videmment des victimes qui moururent lors de la reprise de la ville par les r�volutionnaires...les vilains rouges de l’�poque.

D�j�...

D�cidemment....

> La R�volution, toujours !
29 juillet 2004, par   [retour au début des forums]

Je trouve cet article bien ecrit et tres plaisant dans son ensemble. Un seul passage m’a pousse a me poser des questions, c’est l’avant-dernier paragraphe concernant l’etat de la ville de Toulon. Le constat est vrai et dur, Toulon est une ville endettee sans reel projet ou on a l’impression que tout est fait avec les moyens du bord et une semi-improvisation, le "semi" est peut-etre meme superflu. Et je me pose souvent cette question, vers ou peut aller Toulon ? L’arsenal ? Sa sante n’est que fonction du bon vouloir du ministere de la Defense et donc de l’etat, donc peu de possibilites de controler ce levier a l’echelle locale. Transformer la rade en baie avenante pour les touristes de tous bord, que certains appelleraient le bronze-cul de la France, personnellement j’ai beaucoup de mal a m’y resoudre et Toulon n’a jamais ete Nice. Le folklore ? Je reste dubitatif sur la possibilite de creer des emplois avec l’association la Farigoulete de la Garde ou tout autre mouvement identitaire et/ou regionaliste. Bref, je pose la question, qu’est ce qu’on peut faire de Toulon et de l’agglomeration pour redonner une dynamique a la ville ? Que peut-on faire pour que ce soit agreable d’y vivre et que Toulon ne soit plus seulement une etape entre Marseille et Nice sur la route des vacances ?

> La R�volution, toujours !
19 juillet 2004   [retour au début des forums]

Lorsque, �voquant la R�sistance des fran�ais � l’occupant et � ses valets du gouvernement de VICHY, Fran�ois MAURIAC, cet �crivain et bourgeois �crivit :

“Seule, dans son ensemble, la classe ouvri�re est rest�e fid�le � la Patrie profan�e”,

il avait, sans aucun doute, bien pes� des mots.

Profond�ment antifascistes, attach�s aux principes d�mocratiques, les travailleurs ne pouvaient voir dans la capitulation devant HITLER et, avec l’arriv�e au pouvoir de l’homme d’extr�me droite PETAIN, qu’une revanche de la pire r�action sur le Front Populaire. Si les conditions dans lesquelles s’�tait d�clench�e la guerre, avec l’arrestation des dirigeants ouvriers les plus appr�ci�s de la grande majorit� des travailleurs, devaient semer le doute et le d�sarroi, tr�s vite la classe ouvri�re s’est ressaisie, d’autant plus qu’elle fut la principale victime des dures cons�quences de la capitulation et de la politique de collaboration du gouvernement de VICHY.

Voici un fait racont� par un t�moin, qui situe l’�tat d’esprit des ouvriers de l’Arsenal de TOULON vis � vis de PETAIN :

“Lors d’une allocution prononc�e par PETAIN � l’adresse des fran�ais, la direction de l’Arsenal avait fait installer des hauts parleurs dans tous les ateliers. A l’atelier des machines, qui comptait � cette �poque environ 500 ouvriers et employ�s - raconte ce t�moin - les ouvriers avaient �t� rassembl�s devant les hauts parleurs et la d�bauche devait avoir lieu sit�t termin�e l’allocution radio-diffus�e de PETAIN. Pour �viter que les ouvriers “se d�filent”, le casier, o� chaque ouvrier devait quitter son “marron” de pr�sence, avait �t� tenu ferm�. L’allocution fut �cout�e en silence, mais avec un manque �vident d’attention. A peine le dernier mot fut-il prononc� que les travailleurs se ru�rent vers le casier � “marrons” en exprimant leur hostilit� par des “hou-hou” et divers autres cris d’hostilit�. Arriv�s devant le casier ferm�, ils jet�rent leurs “marrons” qui roul�rent dans toutes les directions et l’Agent technique de service ce soir l� dut les ramasser et les ranger lui-m�me dans les casiers car il ne tenait pas � faire un esclandre sur cette manifestation qui jaugeait de la popularit� de PETAIN alors au d�but de son r�gime”.

http://resistance.ftp.free.fr/resvar1.htm