TOUT commen�a le matin du mardi 28 octobre 2003 par l’annonce, aussit�t d�mentie, que le Premier ministre du Medef Raffarin avait fait le choix de supprimer le lundi de Pentec�te comme jour f�ri� pour financer l’aide aux personnes �g�es. L’apr�s-midi, notre Hubert national (puisqu’il faut bien lui conc�der l’envergure prise depuis plus d’un an), secr�taire d’Etat aux personnes �g�es qui, normalement, devrait �tre au courant de la d�cision de son patron poitevin, affirmait � l’Assembl�e qu’il ne s’agissait que d’une « hypoth�se de travail ». Huberman, avec un accent � cultiver de l’authentique et un cheveu sur la langue d�cid�ment tr�s encombrant, dut batailler ferme pour repousser les assauts de l’opposition. Son courage fut, avouons-le, grand, surtout qu’il s’agissait l� d’un v�ritable abandon de ses coll�gues du gouvernement : qu’il se d�patouille avec une histoire sur laquelle Matignon n’a pas pr�vu de discuter. On imagine les Fillon (� prononcer � toute vitesse) et Matt�i planqu�s sous leur pupitre, et Ferry, regard narquois et bras crois�s de suffisance.
C’�tait peut-�tre de la part de ces ministres une vengeance, un bizutage envers un trop bon �l�ve du gouvernement. Parce que notre Hubert sait en avaler, des couleuvres : sucrage des fonds r�serv�s � l’Allocation d’Autonomie pour les Personnes Ag�es, cr�dits qui se font attendre pour la ville de Toulon. Par contre, il avait pr�venu que la canicule tuerait cet �t� plus que les pr�c�dents. On le reconna�t dans les couloirs de Matignon : « Hubert Falco s’en est beaucoup mieux sorti » (que Matt�i).
Toujours est-il que le temps ne suffit point au Secr�taire d’Etat pour combattre la furia gauchiste, et qu’il d�passa le temps de parole imparti. Le pr�sident de l’Assembl�e, Jean-Louis Debr�, lui coupa le sifflet en m�me temps que le micro. En col�re, Falco protesta ainsi que plusieurs membres du gouvernement. Ce � quoi Jean-Louis r�pondit : « M. Falco, je vous ai coup� la parole. Je vous ai pr�venu trois fois de suite. A la quatri�me, j’ai interrompu ». Le pr�sident de l’Assembl�e avait d�j� donn� quelques sueurs froides � la majorit� UMP lorsqu’il avait d�clar�, fin ao�t sur l’antenne d’Europe 1, qu’il �tait « favorable � la constitution d’une commission d’enqu�te parlementaire sur les causes et les cons�quences de la canicule » et que l’Assembl�e devait « la v�rit� aux Fran�ais », expliquant que cette « v�rit� n’est ni de droite ni de gauche, elle est normale ».
Aujourd’hui, apr�s le coup de force de Bayrou et l’abstention de l’UDF sur le vote de la partie recettes du budget 2004, et apr�s cette interruption volontaire de parole par un des siens, Hubert Falco doit se dire qu’on est finalement vraiment mieux loti avec le Conseil municipal toulonnais.
Saint-Just