IL nous a fallu attendre un peu. Les vœux de nos �diles pass�s, reste la r�alit�. Les bulldozers et autres pelles m�caniques rayent l’identit� de notre ville, la broient, la martyrisent, pour son plus grand bien para�t-il.
Le bien de qui ? Pour le savoir, Il faudra encore attendre le r�sultat d’un pari lanc� par nos �lus avec l’argent commun. Dans quelques temps nous dit-on ! Ne soyez pas press�s, tout vient � point… Vieux proverbe bien connu des Seynois.
Alors en attendant, les promoteurs b�tonneurs � qui l’on c�de avec facilit� notre patrimoine foncier ont d�j� fait, eux, le pari gagnant.
Pari perdu pour la plupart des Seynois et leurs enfants qui devant les tarifs immobiliers ont de plus en plus de difficult�s � se loger par l’achat ou la location.
Faites place ! Laissez venir � nous ces gens aux poches bien garnies, pleines de fer, vous qui n’en avez prou, l’ayant perdu avec cette verrue qui nous emp�chait de voir la mer.
Ne pleurez pas nous vous rendons l’espace ! Vous le partagerez avec les nouveaux venus qui de leurs balcons fleuris regarderont vos enfants s’�battre dans l’herbe tendre et sal�e, sous les pins, dans la lavande. Bah ! Il faudra bien mettre la main � la poche solidaire pour les accueillir. Enfin que voulez-vous, plus d’assainissement, plus de s�curit�, plus d’�cole, plus d’administration communale ! Vous ne croyez tout de m�me pas que la seule taxe fonci�re suppl�mentaire y suffira ?
Vous r�lez ? Comment faut-il vous le dire ? Le tourisme d’affaires, friqu�, hupp�, c’est la solution, ce sera irr�versible !
Quoi le centre de conf�rence ? Cela vous para�t hasardeux ? Il y en a d�j� un � Toulon ?
Comment �a couci-cou�a ! Vous �tes d’un pessimisme ! Sans cela � quoi servirait l’h�tel trois �toiles !
Et le pole th��tral alors ? Il ne vous convient pas… Ha ! Tout de m�me ! Mais oui, nous ferons attention � ce que les troupes amateurs et peu fortun�es y aient leur place. Pour qui nous prenez-vous ?
Je sais, vous allez me dire que nous avons supprim� le mus�e de la construction navale. Vous croyez que les gens y sont tant attach�s que cela ?
Quoi ? La ville a v�cu de cette activit� plus de cent cinquante ans et s’est construite autour… Et alors ?
Le patrimoine industriel et social ? C’est d’un ringard ! Et puis, entre nous, plut�t nous oublierons ces gr�ves � r�p�titions et ce climat de contestation permanent, mieux nous nous porterons…
Vous n’�tes pas d’accord ? Vous auriez pr�f�r� voir les gros tonnages continuer d’accoster sur les quais en eaux profondes des anciens chantiers ? Qu’est ce que vous �tes vieux jeu, l’emploi industriel ici c’est fini, ouf… ! D’ailleurs je vous r�p�te qu’il y a davantage d’emploi ici, aujourd’hui, qu’il y a vingt ans. De quoi ? Il y a pourtant plus de ch�meurs ? Ha bon !
Tout ceci est injuste ? Mais, nous n’avons pas plant� de ch�ne sur le site, pour vous croire sous St Louis !
Nous allons vous construire un port superbe l�-bas au bout, six cent anneaux ! C’est magnifique non ?
Je vous vois sceptique… Les bateaux de moins de sept m�tres, les petites unit�s, Les beaux pointus ? Ils resteront l� o� ils sont. L’aire de car�nage supprim�e ? Vous ne voulez tout de m�me pas que les clients de l’h�tel en ouvrant leurs fen�tres voient et entendent cette aire de travail. Les soci�t�s nautiques trouveront bien une solution… Bon, c’est vrai, nous les avons expuls�es de la Rotonde avec d’autres, et d’autres seront encore expuls�es d’autres lieux qu’il nous faut supprimer…
En fait, que nous reprochez-vous ? De modeler la ville comme nous l’entendons,
au d�triment des associations, des Seynois les plus d�munis et peu fortun�s ? Vous contestez le pari financier que cela repr�sente ? Vous auriez pr�f�r� une autre orientation �conomique vers l’emploi stable et durable ? Mais voyons � quelle �poque vivez-vous ? Regardez-nous, tourn�s vers l’avenir dor� et ensoleill�… Personne ne nous arr�tera… Non personne.
Quoi ? Qu’est ce que vous dites, de nombreux Seynois pensent le contraire ?
Quels idiots !
Momo, Cissou, G�, et les autres de la Seyne.