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(11/04/2004)
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(13/11/2003)
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(04/11/2003)
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Les annonceurs aiment l’universit�, ce formidable vivier de consommateurs presque autonomes. 18-20 ans, la post-adolescence : le fruit n’est pas encore tout � fait m�r, mais d�j� bien juteux. Si l’universit� n’aime traditionnellement pas les annonceurs, elle ne r�siste plus gu�re aux sir�nes publicitaires. Les marques s’invitaient d�j� aux soir�es �tudiantes, elles s’assoient d�sormais aux tables des caf�t�rias, collent aux murs des couloirs, et, d’une mani�re g�n�rale, profitent de chaque d�mission de l’administration pour envahir le syst�me. avez-vous qu’il est interdit de nommer un salon de l’�tudiant "salon de l’�tudiant", sous peine de convocation au tribunal ? En effet, la marque "l’Etudiant", �ditrice de la revue du m�me nom, organise des manifestations de ce type et le logo lui appartient. Il est heureux qu’elle ne taxe pas encore les jeunes titulaires de la carte justifiant de leur appartenance � la grande famille universitaire. La soci�t� Studyrama, concurrente de l’Etudiant, a donc intitul� "carrefour des formations" le salon de l’�tudiant toulonnais qu’elle a r�cup�r�. Jusque-l�, une bo�te locale animait ce traditionnel rassemblement des formations post-bac, parce qu’en g�n�ral, les collectivit�s n’interviennent que tr�s peu : juste une petite subvention, ou la mise � disposition d’un lieu d’accueil, ou rien du tout. Studyrama, � l’instar de ses pr�d�cesseurs, offre aux �coles sup�rieures motiv�es de quoi tenir un stand... moyennant une contribution financi�re. L’universit� est sans doute la seule � obtenir une repr�sentation gratuite [1], comme "produit d’appel" de l’�v�nement sans lequel il perdrait toute cr�dibilit�. Pour ses premiers faits d’armes toulonnais, l’op�rateur a voulu am�liorer les r�gles de fonctionnement : si les �coles crachent au bassinet, les visiteurs devront faire de m�me... 3 euros de droits d’entr�e au Palais Neptune. En bon professionnel du marketing, Studyrama a bien s�r inond� les lyc�es "d’invitations" permettant d’�chapper au racket. Les jeunes gens �taient toutefois nombreux, en ce samedi 8 f�vrier, � ouvrir leur porte-monnaie pour un droit � l’information. Payer pour d�couvrir que la formation Pigier est payante. Mais payer pour acc�der aux offres du service public, payer pour demander aux exposants de la CAF [2] comment obtenir une bourse ou des facilit�s de logement... Argument sarkozien avanc� par les organisateurs, qui nient vouloir faire de l’argent � tout prix : gr�ce � cette s�lection, seuls les plus motiv�s visitent les stands. Les exposants �chappent aux ind�sirables � casquette ne venant l� que pour draguer la minette. Hum. Le salon aurait-il, au cours des ann�es pr�c�dentes, connu des d�bordements ? Pas la moindre incivilit�, comme dirait l’autre. Tous vendeursOrganisatrice de carrefours des formations un peu partout en France, la soci�t� Studyrama varie les plaisirs. Toujours en parasite de l’Education nationale. Toujours en faveur d’int�r�ts priv�s. Elle avoue fi�rement la propri�t� de nombreux titres de presse �tudiante (distribu�s dans les lyc�es, les restos-U, etc.), et d�veloppe une activit� d’�dition (guides pour la poursuite d’�tudes, etc.). Son r�le est aussi de permettre aux marques d’investir directement les campus, via l’agence Studyrama direct, le marketing op�rationnel des 12-25. Un exemple. De mars � avril 2003, Studyrama direct propose une "animation" aux associations �tudiantes [3] de l’universit� de Toulon. Proposition d’animation, jargon technico-commercial qui signifie "campagne de pub" : au b�n�fice exclusif de Studyrama et de son annonceur du moment, la soci�t� Herta, bien connue pour ses saucisses tr�s calibr�es. Libell� de l’offre : "nous vous proposons de faire go�ter aux �tudiants les recettes Max (Panini, hot dog et sandwichs chauds) et leur distribuer des cartes � gratter permettant de jouer pour gagner des t-shirts collector et de gagner d’autres lots par tirage au sort". Remarque destin�e � ceux qui d�barquent apr�s un long s�jour chez les indiens d’Amazonie : un tee-shirt "collector" est un tricot sur lequel une soci�t� a appos� sa marque. Ainsi, des jeunes gens peuvent se promener � la campagne, dans les magasins, sur la plage, en faisant la promotion d’une marque sous le simple pr�texte d’�tre habill�s, d’�tre tendance ou d�cal�s. Parce qu’avouons-le : seuls les plus furieusement d�cal�s osent se balader dans la rue avec des knackies Herta en bandouli�re. Evidemment, pour �tre efficace, l’animation doit se tenir sur le campus. Les associations �tudiantes joueront le r�le du cheval de Troie : "l’association partenaire se charge de : l’obtention de l’autorisation ; le respect des contraintes techniques ; la pr�sence du logo Herta Max sur les supports de communication dans le cas d’une soir�e." Qui d�cide de l’autorisation ? Logiquement, l’autorit� administrative, mais aussi les directeurs d’UFR [4], les profs. Les premiers pr�venus, en somme. Certains refusent, d’autres s’en foutent. D’autres encore sont contents pour les �tudiants : une belle id�e, que de permettre � des jeunes gens un peu d�munis d’obtenir une gratification sans avoir � d�bourser le moindre euro. L’universit� conna�t de toutes fa�ons des pr�occupations plus importantes. Savoir attirer les lyc�ens dans son giron ; redorer le blason de formations � la fr�quentation d�ficitaire. Et si, pour en revenir � ce samedi 8 f�vrier, une soci�t� priv�e organise un salon de l’�tudiant comme elle organiserait une foire � la brocante, ne cillons point, allons-y quand m�me. C’est le seul � Toulon, ne prenons pas le risque de rater des clients. Remarque en forme de moralit�. Certains membres (tr�s minoritaires) de l’administration universitaire se sont �mus du racket impos� par l’op�rateur. En cons�quence, l’apr�s-midi, il lib�rait l’acc�s au palais Neptune... Comme quoi, on peut imposer des limites � la fatalit�. Studyrama : 800 panneaux d’affichage publicitaire r�partis sur 600 sites �tudiants. Chiffre d’affaires d’environ 70 millions de francs pour l’ann�e 2002. Croissance moyenne de 34 % sur les 5 derni�res ann�es. Esp�rons que le manque � gagner inh�rent � la gratuit� finalement conc�d�e ne ralentira pas cette superbe progression. [1] Il y a toutefois des limites � la gratuit� : les organisateurs facturent 170 euros hors taxe l’utilisation d’une prise �lectrique, pour la journ�e, que vous repr�sentiez une �cole priv�e ou publique. 170 euros la prise, �a fait 85 euros le trou. [2] Caisse d’Allocations Familiales. [3] Il y a en moyenne une association loi 1901 par section, � la charge des �l�ves. La plupart du temps, l’objet est d’animer la vie universitaire hors du cadre strictement p�dagogique : gestion de la machine � caf�, soir�es, s�jours touristiques, challenges sportifs, etc. [4] Unit� de Formation et de Recherche.
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