Rapports de force à l?issue du 1er tour des élections régionales  Un caprice culturel de Falco  Le grand débat sur l?avenir de l?école  ToulonPlus : Var matin se paye un gratuit  Université du Sud : les étudiants risquent de perdre le Nord  La croissance : je croîs, tu croîs, nous croyons...  Huit ans de solitude au Parquet de Toulon  Mode d?emploi 

   



D�ception � Bandol
Version imprimable Envoyer à un(e) ami(e)

11 février 2004

 

 

 


.:: TOULON AGGLOMÉRATION ::.

 

 

 

 

 

La petite cit� baln�aire, nich�e dans son �crin de cam�ras de surveillance, attendait avec impatience les r�sultats de l’�dition 2003 des Big brother awards.

Nomin�e dans la cat�gorie "localit�s, politiques urbaines" pour sa d�termination � suivre les conseils du Conseil g�n�ral du Var en mati�re de lutte contre l’ins�curit�, elle vient malheureusement d’�chouer sur le fil, derri�re deux �coles catholiques d’Angers qui ont install� un syst�me d’analyse biom�trique pour accueillir leurs �l�ves � la cantine.
Le jury a manifestement d�cid� d’accorder un bonus aux candidats pratiquant l’innovation technologique. Un exemple � suivre pour nos communes menac�es par l’ins�curit� ostentatoire.

Note : Les BBA attribuent chaque ann�e les "orwell d’or", c�sars de la surveillance, destin�s � "d�noncer les d�rapages et les abus qui menacent l’int�grit� priv�e des citoyens ou limitent ses libert�s de parole et de circulation."




> Vid�o surveillance : Big Brother d�j� d�mod�
3 mars 2004   [retour au début des forums]

En 2002, la ville de Bandol �quipait les parkings du port d’un syst�me de t�l�vid�o surveillance sans fil, dernier cri. Fi�re de cette vitrine baln�aire s�curis�e, la soci�t� Scutum est venue � la mairie convaincre une dizaine d’�lus et repr�sentants de la r�gion Paca d’en faire autant. Outil dissuasif banalis� et rassurant pour tous, la vid�o reste floue sur la d�linquance. Parfois, elle la grossit, souvent elle la d�place.

Le d�bat sur les libert�s publiques et la vie priv�e est d�pass�. Oliver Weber, directeur g�n�ral adjoint du groupe Scutum, « coq gaulois des m�tiers de la s�curit� », le confirme : « Nous �tions invit�s en mars au S�nat avec Monique Teissier Jacquel (directeur des Services de la mairie de Bandol, ndlr), � un s�minaire sur l’usage des nouvelles technologies au service de la s�curit� dans les collectivit�s territoriales. La vid�o, oui ou non, n’est plus le probl�me. Tout est dans le d�ploiement ». Adieu l’id�ologie, bonjour l’opportunit� et l’efficacit�. Le principe des cam�ras dans les villes se banalise, la technologie se surpasse. On s’�quipe, de Lyon � N�mes, jusqu’aux rives de la M�diterran�e en passant par les villages de l’arri�re-pays varois. Au risque parfois d’exag�rer ladite ins�curit�, ou de ne pas en parler du tout, � d�faut, dans les deux cas, d’arguments �loquents et de chiffres pr�cis pour justifier un tel syst�me si rassurant. C’est du moins l’impression que laisse cette r�union. Pourtant, la vid�o surveillance est tr�s r�glement�e et exige un dossier b�ton pour �tre accept�e en Pr�fecture (voir encadr�).

Dissuasion Ma�tre mot du jour, plus agr�able � entendre que r�pression, la dissuasion de la cam�ra fait l’unanimit�. « Je n’ai pas d’obsession s�curitaire, ni de r�els probl�mes de d�linquance. Je cherche juste � s�curiser l’ambiance g�n�rale en intimidant les mal intentionn�s, et garantir des parkings payants fiables », dit Fran�ois Barois, maire de Bandol. Avec 27 interpellations en 2002, 34 en 2001 et 10 � ce jour, Bandol est loin du Bronx. « Les 13 cam�ras sont sur les parkings. Nous n’avons pas �t� au del� du souhait des habitants, concert�s en r�union publique l’an pass� », ajoute Monique Teissier. Techniquement, gr�ce au d�me sur le toit de la mairie, Bandol pourrait surveiller toute la ville, mais devrait alors faire une nouvelle demande en pr�fecture. Logique d’effet dissuasif, personne ne souhaite jouer � la cam�ra cach�e, bien au contraire. La loi veille et oblige � indiquer les zones surveill�es. A Ollioules, M. Thuilier, adjoint � la s�curit� a lui aussi des probl�mes de parkings � r�soudre, d�sert�s par les habitants. Souterrains et gratuits (ceux-l�), ils comptent environ cent voitures vandalis�es par an. « Je pr�f�re cette surveillance soft plut�t que rendre les parkings payants et ferm�s. La cam�ra permettra de cerner les �v�nements, de jour comme de nuit et aider �ducateurs et correspondants 24h/24 ». Adepte de la dissuasion, Ollioules a fait un test tr�s efficace en pla�ant une cam�ra devant une benne � ordures pour emp�cher le d�p�t sauvage.

Balayage La pr�vention est certes une d�marche constructive et honorable. Mais personne ne se bouscule pour r�pondre � la question du d�placement de la population dite ind�sirable, qui fuit les cam�ras et reporte donc incivilit�s, agressions, vols et vandalisme chez le voisin non �quip�. Ce ballet amuse presque. « S’ils peuvent aller faire �� ailleurs... Je ne peux pas r�soudre tous les probl�mes de soci�t� », confie le maire de Bandol. La cam�ra balaye donc devant chez elle, repoussant la poussi�re plus loin, et ne s’attardant pas sur les raisons de cette d�linquance qui se colle �videmment l� o� se trouve l’or au cou et l’argent dans les sacs, ostensiblement. Sans incriminer les gens du voyage, (souvent cit�s), la ville pr�voit pour eux fin 2004 une zone r�serv�e, sur la route de Marseille, loin de la mer. L’effet pervers risqu� : transformer villes ou quartiers en vitrines, avec des commerces, des touristes, et une population ais�e nettoy�e de sa partie la plus fragile, pauvres, ch�meurs, �migr�s et pr�caires. M�me silence quand on sugg�re un budget vid�o (100.000 euros Bandol) transf�r� vers des projets de pr�vention �ducatifs et sociaux, plut�t que dissuasifs. Certains n’y croient pas ou plus. « Il n’y a que 15% de jeunes de moins de 19 ans ici. Les n�tres, m�me les plus durs, on les conna�t depuis la maternelle. Le probl�me vient d’ailleurs » souligne le maire.

March� porteur Scutum d�marche les institutions sur le terrain des Contrats Locaux S�curit� (CLS) en brandissant l’ins�curit� en vogue, cheval de bataille des derni�res �lections pr�sidentielles. C’est de bonne guerre pour un commer�ant dont la mission est trouver des clients et vendre ; encore faut-il ne pas cr�er la demande pour rien. « Notre syst�me est adaptable, mobile, �volutif et �conomique. Il r�pond donc aux besoins tr�s contrast�s en mati�re de s�curit� d’une ville � l’autre » pr�cise le directeur. Parole de citoyen cette fois, il ajoute qu’il « pr�f�re une police nationale et municipale soutenue par cet outil, qu’une police priv�e incontr�l�e ». Fran�ois Barois ne cache pas que la vid�o surveillance s’inscrivait dans sa campagne �lectorale, en r�ponse � la demande des habitants et des commer�ants de Bandol. « 60% de la population a plus de 60 ans et nous passons de 7900 habitants � 40000 en �t�. Je veux s�curiser les personnes �g�es et les touristes, sans transformer non plus la ville en Monaco ou Orange.... Il y a des bandes bruyantes tra�nant le soir pr�s des baraques � sandwiches, que j’ai fait fermer � 1h. Des jeunes secouent les voitures qui passent, ce n’est pas tr�s plaisant. » Politique et �conomie sont au rendez-vous de la vid�o surveillance. L’adjoint � l’urbanisme de St Andr� de la Roche pr�s de Nice, qui lui, regrette qu’on vole les fleurs dans les cimeti�res pour les revendre, n’est pas dupe et le dit.

Avant la visite du PC, les questions cl�turent la pr�sentation high tech et tournent plus sur la location bail, la qualit� de vision nocturne, la dur�e de vie, le d�lai d’installation, la protection de l’environnement, les d�marches administratives, l’entretien. Peu de d�bat sur l’ins�curit� r�elle, comme si le syst�me �tait bien normalis�. Toutefois, le maire de Bandol est presque g�n� de servir d’exemple et ne voudrait pas qu’on utilise cette image s�curis�e � outrance. Elle a pourtant fait du chemin. Sur internet, la cit� baln�aire appara�t d�j� sur le site d’un fournisseur am�ricain, sp�cialiste de la s�curit� � la Maison Blanche.


Une surveillance surveill�e

L’installation d’un syst�me vid�o doit �tre conforme au d�cret 96-926 du 17/10/96 portant application de l’article 10 de la loi du 21/1/95 sur la s�curit�, droit fondamental des libert�s individuelles et collectives. Elle doit faire l’objet d’une demande d’autorisation pr�alable d�pos�e en Pr�fecture et instruite par une Commission d�partementale : dossier justifiant l’installation (bilan, analyse ins�curit�) Plan d’installation d�taill�, dispositif technique, consigne d’exploitation, s�curit� de l’�quipement et des enregistrements, modalit�s d’information au public et d’acc�s aux images... la liste des syst�mes de surveillance autoris�s est disponible en mairie. Hormis le cadre d’une enqu�te de flagrant d�lit, les images ne peuvent �tre conserv�es plus d’1 mois. L’acc�s aux images est un droit, qui peut �tre refus� pour raison d’Etat, secret d�fense ou droit des tiers. (La Marseillaise, 16/6/2003)

[Répondre à ce message]

> D�ception � Bandol
14 février 2004, par   [retour au début des forums]
y a de la concurrence

A Toulon, la vid�osurveillance est un outil dissuasif. "Actuellement c’est la zone du centre-ville qui est encours d’�quipement pour un montant de 400 000 euros. [...] En fonction du bilan tir� de cette premi�re exp�rience, d’autres secteurs de Toulon pourront �tre �quip�s � leur tour." (Toulon M�diterran�e, f�vrier-mars 2004) Il est aussi pr�ciser que le PC vid�o sera mis sous le contr�le d’agents asserment�s... comme la stasi.

Outil dissuasif pour la personne qui voudrait croire en l’intelligence de la majorit� municipale ?

[Répondre à ce message]