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Le grand d�bat sur l’avenir de l’�cole
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mardi 9 décembre 2003

par Emanuel Haumant

L’actuel pr�sident de la r�publique a toujours r�v� d’un r�f�rendum sur l’�ducation. Il aurait enfin pu poser la question primordiale du syst�me �ducatif fran�ais : « ï¿½tes vous pour ou contre le port du string � l’�cole ? » ou bien « faut-il interdire la cigarette dans la cour des lyc�es ? » et rester dans l’histoire. Malheureusement, il devra se contenter du grand d�bat national sur l’avenir de l’�cole, organis� par M. Luc Ferry, sinistre h�ritier du fameux Jules du m�me nom.

Les modalit�s du d�bat

La commission Th�lot [1] est mise en place pour synth�tiser « 60 millions d’avis � partager : que vous soyez �l�ve ou ancien �l�ve, parent ou grand-parent d’�l�ves, membre ou non de l’Education nationale, vous avez des souvenirs, un point de vue sur l’Ecole, un souhait � exprimer, une exigence ou une id�e � faire valoir. C’est votre exp�rience personnelle qui nous int�resse ». Pour cela, 21 th�mes ont �t� pr�d�finis par la commission. Qui parle de d�magogie ?

L’objectif est de r�diger une nouvelle loi d’orientation en remplacement de celle compos�e en 1789 -pardon, en 1989- par Lionel Jospin, alors Ministre de l’Education. Comme l’annonce M. Th�lot dans le Monde de l’�ducation du mois d’octobre 2003, « c’est un effort de d�mocratie directe [...] La commission remettra un rapport prospectif �non�ant des sc�narios et des choix possibles. Au gouvernement ensuite de faire ses choix ». De la d�mocratie directe ?

Le mammouth

Dans le contexte actuel, ce d�bat ne s’annonce pas sereinement. Depuis de nombreuses ann�es, les orientations du minist�re de l’Education sont ind�pendantes des ministres successifs. Pour prendre le cas de M. Ferry, il est l’ancien pr�sident du Conseil National des Programmes (1993 � 2002), nomm� par M. Bayrou, il a activement collabor� avec M. Lang et M. All�gre lors de la mise en place de la derni�re r�forme [2] qui date de 1930 - oups, je voulais dire 2000.
Des derniers Ministres de l’Education, M. All�gre est celui qui a le plus contribu� � la vision n�gative du public concernant le monde �ducatif. Du mammouth au dinosaure, en passant par l’absent�isme des enseignants, le syst�me scolaire fran�ais, accus� d’archa�sme, en a pris pour son grade. On ne peut-�tre dupe : ce mode de communication qui a finalement abouti � la d�mission du ministre ne peut s’expliquer par sa seule maladresse. Qui veut tuer son chien l’accuse de la rage.
C’est dans ce contexte que le gouvernement actuel entend mettre les fonctionnaires au boulot, tout d’abord en ne rempla�ant qu’un d�part � la retraite sur deux [3] et en entrant dans une logique d’�valuation via la mise en place d’une nouvelle promotion au m�rite.

Vous pensez donc je suis

Le process communicationnel est �prouv�, nous en avons r�cemment fait l’experience avec les assises des libert�s locales et le conseil d’orientation des retraites qui ont cautionn� les derni�res r�formes sur la d�centralisation et les retraites. On consulte une commission d’expert qui r�dige un rapport �tablissant tous les sc�narios envisageables et le gouvernement en extrait les mesures qu’il souhaitait mettre en application bien avant que la consultation n’ait lieu.
C’est ce que M. Th�lot appelle un effort de d�mocratie directe, le gouvernement pr�f�rant parler de dialogue social sans autres partenaires sociaux que les repr�sentants du patronat.

Comme le dit M. Th�lot, « le processus du d�bat est aussi important que son r�sultat ». Apr�s avoir convaincu l’ensemble des fran�ais que le syst�me �ducatif �tait � la d�rive, c’est maintenant une grande th�rapie de groupe qui est propos�e afin de d�boucher sur un constat partag�. Le pompon est atteint lorsque M. Th�lot explique dans le Figaro comment seront synth�tis�es les 15000 contributions au d�bat : « Chaque d�bat donnera lieu a la r�daction de 3 phrases r�sumant les trois priorit�s qui se seront d�gag�es, ce qui fera 45000 phrases. Ce sont ensuite des logiciels informatiques qui devraient nous aider � faire une premi�re synth�se de ces 45000 phrases qui seront ramen�es � 500 ».
Apr�s tout, cela est en coh�rence avec l’entr�e massive des nouvelles technologies de l’information dans les classes qui, modernit� oblige, am�neront � travailler autrement qu’avec une craie, un tableau noir et un peu de mati�re grise. Le silicium vous va si bien.

Une privatisation en cours ?

Il est particuli�rement inqui�tant de constater que lorsque Messieurs Darcos et Ferry sont auditionn�s � l’Assembl�e Nationale ou au S�nat, c’est devant la commission des finances qu’ils s’expriment. Toutes les mesures pseudo p�dagogiques invoqu�es, le sont uniquement pour justifier des mesures �conomiques ou des modes de gestion du capital humain plus rentables. C’est la n�gation de l’int�r�t des �l�ves et donc de l’ensemble de la population. Ces orientations sont souvent des cons�quences de l’Accord G�n�ral sur le Commerce des Services (AGCS) [4] qui se donne pour objectif de lib�raliser progressivement l’ensemble de ce qui peut �tre commercialisable, y compris l’�ducation depuis 1994.
Il n’est donc pas fortuit d’entendre le Pr�sident de la R�publique utiliser le vocabulaire des entreprises pour parler de l’�ducation. Lors du lancement m�diatique du grand d�bat, il a �bauch� la future loi d’orientation. M. Chirac a invit� coll�ges et lyc�es � faire preuve de plus de souplesse et � �tre plus autonomes, et a pr�conis� de s’engager dans une culture d’objectifs, de contrats, avec une obligation de r�sultats et une �valuation digne de ce nom. Il s’est prononc� pour une rationalisation du budget de l’Education, qui repr�sente plus de 100 milliards d’euros par an [5]- dont 66 milliards financ�s par l’Etat -, soit plus de 7% du produit int�rieur brut (PIB), estimant que « des marges de manoeuvre existent, beaucoup plus importantes qu’on le croit ».

La messe est dite. Sachant que 77 % de ces d�penses repr�sentent les salaires, charges et pensions des personnels, il ne faut pas �tre grand clerc pour deviner quels seront les prochains axes de la r�forme.
Du rendement que diable ! De la motivation ! Heureusement pour nous, toute d�localisation est impossible...
En France, ce sont 15 millions d’�l�ves et d’�tudiants [6] pour environ 1,326 million de personnels employ�s par le minist�re de l’�ducation nationale [7] qui participent au syst�me �ducatif soit plus d’un quart de la population.
Il n’est pas ind�cent pour un pays dit d�velopp� de d�penser 7 % de ses richesses � la formation de ses futurs citoyens. Certains pensent m�me que ce n’est pas suffisant.

Cette campagne d’affichage vous est propos�e par
le Minist�re de l’Education et du Bon sens pr�s de chez vous.


[1] Conseiller ma�tre � la Cour des Comptes, Claude Th�lot est un ing�nieur polytechnicien dipl�m� de l’Ecole nationale de la statistique et de l’administration �conomique (ENSAE). Ses nombreuses responsabilit�s l’ont amen� plusieurs fois � agir au sein du syst�me �ducatif fran�ais notamment, de 1990 � 1997, comme directeur de l’�valuation et de la prospective au Minist�re de l’Education, puis, de janvier 2001 � f�vrier 2003, comme pr�sident du Haut Conseil de l’�valuation de l’�cole.

[2] La r�forme des lyc�es a mis en place une nouvelle r�duction des horaires et des programmes pour financer les Travaux Pluridisciplinaires Encadr�s (TPE), les Itin�raires De D�couverte (IDD) et les Projets P�dagogiques � Caract�re P�dagogique (PPCP).
Le coll�ge de l’an 2000... L’�cole du XXIe si�cle... La r�forme de l’�ducation nationale c’est un peu comme les ann�es bissextiles, on en a une tous les 4 ans.

[3] Environ un enseignant sur deux partira � la retraite d’ici 10 ans.

[4] L’AGCS fait partie du trait� de Marrakech sign� en 1994 par plus de 130 Etats du monde. C’est ce m�me trait� qui a cr�� l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). L’anc�tre des accords commerciaux est le GATT (General Agreement on Tariffs and Trades) sign� en 1947. Depuis cette date ont eu lieu 8 cycles de n�gociations, augmentant progressivement la libre concurrence au niveau plan�taire au b�n�fice des entreprises des pays les plus puissants.

[5] En 2002, 103 milliards ont �t� d�pens�s pour l’�ducation :
Etat - 67 milliards !
Collectivit�s territoriales - 21 milliards ;
m�nages - 6,5 milliards ;
entreprises - 6,5 milliards ;
autres administrations - 2 milliards.
On constate que l’�tat centralisateur ne finance actuellement que 65 % de la d�pense totale...
La d�pense moyenne des pays de l’OCDE dans le domaine de l’�ducation est de 5,5 %. C’est un des arguments qui justifie le fameux le quantitatif c’est fini, maintenant on veut du qualitatif.

[6] 6,5 millions pour le premier degr�, 5,7 millions pour le second degr� et 2,2 millions pour le sup�rieur

[7] Au premier janvier 2003, le minist�re de l’Education nationale r�mun�re 1.326.000 personnes, soit 13% de plus qu’en 1990, r�parties entre 1.000.000 d’enseignants (76.5%, proportion stable) et 300.000 personnels non enseignants ; 1.182.000 appartiennent au secteur public et 144.000 au secteur priv� sous contrat. Deux personnes sur trois sont des femmes Tous niveaux d’enseignement confondus, on compte environ 15 �l�ves ou �tudiants par enseignant. Au total, c’est 5% de la population active qui �marge au budget de l’Education nationale.
Beaucoup plus d’informations croustillantes dans le rapport d’experts command� par la commission Th�lot et dressant l’�tat des lieux du syst�me �ducatif : ici.



> Le grand d�bat sur l’avenir de l’�cole
29 décembre 2003, par   [retour au début des forums]
Le gouvernement s’auto-analyse

http://www.education.gouv.fr/handiscol/ap_autisme.htm

"explique l’autisme � ton copain" :
-  mon copain, il est diff�rent, il reste souvent tout seul dans son coin et il fait des dr�les de gestes avec ses bras
-  mon copain, il est diff�rent, il ne parle pas, il prend la ma�tresse par le bras pour lui montrer ce qu’il veut
-  mon copain, il est diff�rent, parfois il parle, il r�p�te ce que dit la ma�tresse mais il ne r�pond pas toujours aux questions
-  mon copain, il est diff�rent, parfois il se met en col�re et on ne sait pas pourquoi
-  mon copain, il est diff�rent, je ne sais pas comment lui faire plaisir