C’est l’histoire d’une universit� "provisoirement" administr�e depuis septembre 2009. Il �tait temps que �a s’arr�te, depuis longtemps. Mais ni les personnels de l’Universit� du Sud Toulon Var, ni la ministre de l’Enseignement sup�rieur ne voulaient mettre fin � cette situation � tout prix et de n’importe quelle mani�re. Clairement, et bien que les motivations des uns et de l’autre ne soient pas exactement les m�mes, personne ne voulait que l’ancienne �quipe dirigeante ne r�cup�re les cl�s du camion automatiquement, sans s’�tre confront�e � des �lections g�n�rales. Sauf l’ancienne �quipe dirigeante, bien entendu.
Philippe Tchamitchian, l’administrateur nomm� par Val�rie P�cresse, essayait en vain depuis septembre 2010 de convaincre le conseil d’administration de d�missionner, seule mani�re d’engager le processus �lectoral complet. Car tant que le CA fonctionne, tant que les �lus font quorum, ni la ministre ni personne ne peut dissoudre et donc susciter ces �lections. �videmment, les membres de l’ancienne �quipe refusaient de d�missionner.
Voil� qu’ils daignent enfin le faire apr�s que P�cresse a fix� le calendrier �lectoral comme ils l’exigeaient r�cemment dans un courrier collectif. Sans doute les anciens camarades de Laroussi Oueslati estiment-ils qu’ils ont d�sormais une chance d’�tre r��lus par la communaut� universitaire, parce que l’eau a coul� sous les ponts, et parce que l’hostilit� envers l’administration provisoire s’est cultiv�e sur le long terme.
Sans revenir sur le fond du dossier [1], il faut rappeler que jusqu’en 2009 et vu de loin, l’USTV semblait dirig�e par un homme de gauche. Comme P�cresse est de droite, on a vite fait de pointer la rivalit� politique. Pourtant, cette bipolarit� manich�enne n’a rien � voir avec la r�alit� des faits, dans la mesure o� Oueslati, du temps de sa splendeur, n’a jamais repr�sent� le moindre danger pour ses "adversaires" de droite, qui ne le furent, adversaires, que l’espace d’une ou deux campagnes �lectorales perdues par l’ancien pr�sident.
Bref. Tout �a pour �voquer le cas Jo�l Canapa.
Jo�l Canapa est lui aussi un homme de gauche, m�me s’il vient de d�chirer sa carte du parti communiste (c’est pas une question d’id�es, vous savez, c’est une histoire d’opportunit�s). Copain de Laroussi, nomm� par ce dernier au conseil d’administration de l’universit� en sa qualit� de vice pr�sident du Conseil r�gional, il a toujours soutenu son administration. Aujourd’hui, comme Var matin lui ouvre ses colonnes pour �quilibrer une interview de P�cresse, il �tale sa mauvaise foi et sa m�connaissance crasse du dossier universitaire sous l’intitul� « Inquiet pour l’avenir de l’universit� » :
« Il y a eu des erreurs de commises juste apr�s la d�mission de l’ancien pr�sident Laroussi Oueslati. Cette responsabilit�-l�, je la donne � Val�rie P�cresse.
Oui, on peut introduire le sujet comme �a. Si on oublie qu’avant de d�missionner, Laroussi Oueslati a �t� d�mis de ses fonctions. Ce qui permet de pointer d’hypoth�tiques erreurs de P�cresse pour �clipser d’autres erreurs, patentes celles-l�, relatives � l’aveuglement d’un conseil d’administration devenu chambre d’enregistrement docile et consentante, totalement incapable d’appr�cier les d�rives pr�sidentielles qui mettront l’USTV � genou.
Elle n’a pas fait d’�lections compl�mentaires apr�s la d�mission de Oueslati, alors que cela �tait possible. Il y a un an et demi, le CA �tait en mesure d’organiser ces �lections.
Ben voyons. Les �lections "compl�mentaires" auraient permis � l’ancienne �quipe de conserver un pouvoir acquis avec l’av�nement de Oueslati et jamais vraiment perdu depuis, il faut le dire et le r�p�ter : les camarades du pr�sident d�chu n’ont jamais cess� d’�tre majoritaires au sein du CA. Avec des �lections "compl�mentaires", le CA se serait auto-compl�t� pour remplacer deux exclus, sans que cela ne change rien � la majorit�.
Elle (la ministre) a cr�� une situation ubuesque et jamais vue. Aujourd’hui, elle demande � des administrateurs de d�missionner pour pallier son incurie.
N’importe quoi. Les personnels de l’universit� se sont tr�s largement prononc�s pour des �lections g�n�rales � la faveur d’un r�f�rendum organis� en juin 2010. Depuis, P�cresse cherche un moyen pour convaincre les �lus de l’ancienne �quipe de l�cher l’affaire, afin que l’USTV se dote d’une pr�sidence l�gitime. En refusant jusque-l�, sachant pertinemment que la ministre ne disposait d’aucun moyen l�gal pour dissoudre les conseils, les copains de Canapa ont accumul� les bras d’honneur � la collectivit� universitaire. O� est l’incurie ?
La situation est tr�s emb�tante. Ja m’associe � tous ceux qui disent que la situation est grave. M�me trop grave. »
Ah ouais c’est trop grave les boules. Bon. Et si on met de c�t� l’impr�cation, o� sont les arguments ?
[1] Plein de choses � lire dans ces pages si vous avez le temps : La r�vocation de Laroussi Oueslati, par exemple.