...Propos tenus le 11 novembre dernier par Jean-Jacques Bourdin sur RMC, en conclusion d’un entretien t�l�phonique avec le maire de Toulon qu’on imagine le doigt sur la couture du pantalon : pour un secr�taire d’�tat aux anciens combattants, c’est finalement la moindre des choses.
Hubert est donc champion : il peut rentrer au bercail avec une m�daille. Depuis ses d�buts au gouvernement, son attitude participe � la fois de calculs �lectoralistes (complaisance vis � vis des partisans de l’Alg�rie fran�aise) et d’un esprit de cour (lustrage des pompes pr�sidentielles).
Au minist�re, il a d�fendu puis install� une « Fondation pour la m�moire de la guerre d’Alg�rie » pourtant tr�s controvers�e depuis l’origine, car directement corr�l�e � la loi sur le "r�le positif de la colonisation fran�aise" du 23 f�vrier 2005. Le vice pr�sident du Conseil d’administration de cette fondation dirig�e par Claude B�b�ar se nomme Hamlaoui Mekachera, il est l’instigateur de la loi. Le CA compte cinq repr�sentants de l’�tat et un quarteron de g�n�raux, selon le terme fac�tieux employ� par la LDH, des g�n�raux niant l’implication de l’arm�e dans l’utilisation de la torture pendant la guerre d’Alg�rie. Hubert Falco a confi� au CA le soin de choisir « les chercheurs qui lui sembleront le plus � m�me d’apporter leur pierre singuli�re � l’�difice de la m�moire », autant dire que les voyants sont au vert pour r�viser l’Histoire [1].
Mais pour se soumettre aux nostalgiques de l’Alg�rie fran�aise comme l’ont fait avant lui, avec go�t et m�thode, tous les maires de Toulon depuis les ann�es soixante (Maurice Arreckx, Fran�ois Trucy, Jean-marie Le Chevallier) Hubert Falco doit utiliser le mensonge. Il faut dire que les temps ont chang� et qu’il est important de savoir se montrer pudibond et hypocrite en mati�re de mochet� r�actionnaire. Alors Hubert Falco ment, effrontement, quand il fait mine de ne pas conna�tre la st�le en hommage � l’OAS �rig�e � Marignane. Il conna�t �videmment son existence, comme il conna�t celle d’un monument semblable � Toulon construit bien plus t�t et illumin� chaque nuit aux couleurs du drapeau fran�ais [2]. Son mensonge se double d’une f�lonie car il lui permet de cautionner � mots couverts les actes de l’OAS. En cette p�riode o� on nous bourre le mou avec les 40 ans de la mort de De Gaulle, continuer de se taire sur l’OAS, c’est tirer encore une fois sur la voiture du g�n�ral [3].
Verbe l�che, pens�e fuyante. Path�tiquement dr�le ou dr�lement path�tique, c’est selon. En conclusion, Bourdin pose � Falco une question dont tout le monde se fout, mais sa r�ponse... Ah ! Sa r�ponse !
« — � titre personnel, est-ce que vous pensez qu’il faut garder Fillon ?
— Moi � titre personnel, je crois qu’il faut garder le Pr�sident de la R�publique ».
Apr�s sa performance sur RMC, on l’entendra sur RFI �nonner les notes que ses conseillers ont r�dig�es sur Maurice Schumann et les larmes vers�es par De Gaulle — toujours lui —, un entretien qui s’ach�vera sur un ultime bottage en touche � propos des attentats de Karachi et du blocage de certaines pi�ces par le pr�sident de l’Assembl�e nationale. Champion du monde.
[1] pour en savoir plus, se reporter � la tribune de Fran�ois G�ze et Gilles Manceron dans Le Monde.
[2] Voir en particulier la lettre ouverte de la LDH datant de mars 2006. Peut-�tre Hubert ne lit-il pas son courrier ?
[3] Hubert est un sacr� tireur : il avait d�j� tir� sur les fusill�s de la Premi�re Guerre mondiale.