Loulou et le doigt d’Hubert

JEAN Bombin est pass� proche de la correctionnelle, repris de justesse par Dieu le P�re. Qui est Jean Bombin ? Un concept �lectoral, une �ventualit�, quelqu’un dont on n’aura jamais autant parl� que lorsqu’il faillit ne pas �tre nomin�. Quant � Philippe Goetz, un orthodontiste n’�tant pas pr�s de pointer � l’ANPE, il peut bien retourner travailler plus pour gagner davantage, peut-�tre m�me en zone franche, rejoignant ainsi la cohorte des SDF (Sans Difficult�s Financi�res) qui ont transf�r� leur bureau au centre-ville de Toulon, o� les Porsche Cayenne des professions lib�rales ont pourtant du mal a stationner.

Le vrai drame, c’est la sortie de sc�ne de Loulou de la Loubi�re. Qu’un cul- terreux de Pignans lui signifie son �viction est encore plus cruel.

Cette ann�e, lors du gala des avocats, une chanson �tait consacr�e � Louis Bernardi : « Quelqu’un m’a dit qu’il plaidait encore ». Ce titre et l’air qui va avec montrent � quel point les professionnels du Droit s’y connaissent en chant sacr� [1]. L’hommage c�l�bre les 60 ans de barre de Loulou. Tout le monde sait que la vie commence � 60 ans, depuis qu’une autre gloire de la vari�t� fran�aise en fin de parcours l’a r�v�l� dans le transistor. Tout part de l� ? Et bien non : tout s’ach�ve au coeur de l’Assembl�e d�partementale que Loulou pratique depuis 35 ans ! Une honte !

Des couloirs du Palais de justice aux places de la Loubi�re, Bernardi crie au scandale. Il dit la v�rit� : Huberman s’est lamentablement d�gonfl� et, plut�t que l’affronter, pr�f�re lui envoyer une inconnue dans les pattes... Une femme ! Elle se nomme H�l�ne Audibert, est d�j� adjointe � la r�novation urbaine.

Mais au juste, que peut-on l�gitimement reprocher � Louis Bernardi ?

Son �ge ? Regardez Arthur Paecht : malgr� ses art�res, les mandats du maire de la Seyne ne sont pas contest�s (enfin, pas trop) ! Et si Arthur ne se d�place plus sans son chauffeur, Louis pilote sa Subaru au frein � main dans les �pingles du quartier. 83 ans au compteur ! Il les enterrera tous, � commencer par Fidel Castro, son cadet d’un an (mais des analyses scientifiques l’ont prouv� : le Toulonnais est physiquement sup�rieur au Cubain).

Son pass� arreckxien ? nombreux furent touch�s par le doigt de Maurice � l’�poque, et il n’est pas le seul encore en lice � avoir biberonn� � l’UDF anti-gaulliste (n’est ce pas Hubert ?). Vous l’apprendrez sans doute, mais Louis fut candidat aux l�gislatives le 2 janvier 1956 en qualit� de pr�sident des Jeunesses radicales socialistes varoises. Il avait 32 ans. Ou �tait-ce un homonyme ? Quoi qu’il en soit, une telle long�vit� force le respect, bordel !

Son sexe ? Si la parit� doit nous priver de nos plus verts anciens, c’est une r�gression sociale, je suis d�sol�.

Loulou a pris comme suppl�ante une certaine Florence Michel, �pouse d’un ancien adjoint FN de Jean-Marie Le Chevallier. Dans Var matin, le 22 janvier, Bernardi explique qu’elle « ne partage pas les convictions » de son mari, ce qui n’est pas vrai selon l’aveu m�me de l’int�ress�e (correction apport�e six jours plus tard dans le m�me journal), mais de toute fa�on on s’en fout, le plus important est que Bernardi lui-m�me partage les convictions politiques du mari de sa suppl�ante. Le radical-socialisme m�ne � tout.

C’est pourquoi nous lan�ons cette supplique : �lecteurs du septi�me canton, tenez bon ! Non au jeunisme ! Sachant que le PS envoie lui aussi une femme � l’assaut de la citadelle (Magali Denunzio), l’heure est vraiment grave. Est-ce que vous croyez vraiment que des repr�sentantes du sexe faible sont en mesure de payer des coups � la civette de la Loubi�re ?

[1] Le chant sacr� d’une femme de chanoine.