Entretien avec Jo�l Canapa : des id�es sans id�ologies ?

VOUS avez rassembl� autour de vous un grand nombre de sensibilit�s, du Parti Communiste au Modem. Ne craignez-vous pas que cette ouverture suscite un certain malaise dans votre �lectorat traditionnel — le Parti Communiste — et dans l’�lectorat des autres tendances ?

Ne pas oublier que c’est tout d’abord une �lection municipale et qu’ensuite, � La Garde, il y a une tradition d’ouverture d’esprit. Et je ne parle pas d’ouverture politique au sens sarkozien. J’ai constitu� un rassemblement autour de moi, ind�pendamment des �tiquettes de chacun. Beaucoup d’ailleurs sont issus de la vie associative et civile et n’ont aucun engagement politique au sens des partis. Ce qui les soude, c’est le projet pour la ville. On s’est mis d’accord pour qu’une fois l’�lection pass�e chacun reprenne sa totale libert� d’expression au plan politique. On a par exemple un adh�rent de l’UMP qui est l� en tant qu’homme apportant ses comp�tences et connaissances du tissu �conomique de La Garde. L’adh�rent du Modem a �t� pendant 10 ans commandant de la brigade de gendarmerie de La Garde et c’est � ce titre qu’il participe au projet. C’est un peu ce que faisait Maurice Delplace. Si le projet est fort et si on vise sa r�ussite, on peut rassembler des gens diff�rents au service de la ville.
Demain, il y aura des �lections l�gislatives, pr�sidentielles, des r�f�rendums ou autres, et chacun reprendra sa libert� et soutiendra l’id�e et le candidat de son choix. � la condition de faire attention de ne pas d�passer un certain nombre de limites, et de toujours se rappeler que les gens nous ont �lus pour qu’on r�alise le projet municipal. C’est ce que je vis � la R�gion. Je fais partie des 14 vices pr�sidents qui se r�unissent toutes les semaines autour de Michel Vauzelle et on a pass� tous ces caps — constitution, pr�sidentielle, l�gislatives — o� certains se sont retrouv�s les uns contre le autres. Mais � chaque r�union de l’ex�cutif, on travaille sur le projet 2004 sans dissension entre nous. C’est donc possible.
Cela ne veut pas dire qu’une �lection municipale est hors tout contexte politique mais � La Garde on a quand m�me une chance : les grands choix ont d�j� �t� faits. On a 27% de logements sociaux, on a cr�� un r�seau d’accueil pour la petite enfance, des �quipements sportifs, une zone d’activit� �conomique... Ces choix ne peuvent donc pas nous diviser puisqu’ils sont l�. Je crois qu’en politique il faut rechercher les points de convergence plut�t que les clivages et ce qui nous diff�rencie. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas de clivages, mais ils ne sont pas toujours l� o� on le croit. Il n’y a pas une diff�rence totale de pens�e entre la droite et la gauche. Il y a des sujets sur lesquels on peut se retrouver et un certain nombre sur lesquels on ne se retrouvera pas.

On constate en effet tous les jours les convergences de vue des personnels politiques. Des convergences qui flirtent avec la connivence.

Il y a des principes sur lesquels on ne peut pas d�roger. Les principes de la�cit� et de service public en font partie. Mais mettons du contenu derri�re ces mots. La la�cit�, ce n’est pas seulement ne pas financer les �coles priv�es ou marquer sur le fronton des �tablissements publics "Libert�, �galit�, Fraternit�". La la�cit�, c’est de tout faire pour que tous les enfants aient les m�mes chances. Ce n’est pas de l’�galitarisme. On a 3 �coles (sur 10) � La Garde qui ont des r�sultats catastrophiques vis-�-vis des �valuations acad�miques. Faire vivre la la�cit� c’est faire en sorte de mettre des moyens, l� plus qu’ailleurs, pour que ces enfants puissent b�n�ficier de soutiens scolaires, d’aides aux devoirs... La la�cit� c’est aussi la d�mocratie participative et faire en sorte que les gens soient associ�s � l’�laboration des d�cisions.
Je suis un grand d�fenseur du service public mais je suis convaincu que le meilleur d�fenseur du Service Public c’est le Service Public lui-m�me : quand il est adapt� aux besoins des gens, il n’est jamais remis en cause. Cela passe par la qualification du personnel, les horaires d’ouverture, et cela a bien s�r un lien direct avec la D�mocratie Participative. Comment doit-on d�terminer les horaires d’ouverture d’une cr�che ? En discutant avec les premiers concern�s. D�fendre le Service Public c’est aussi �viter qu’il s’occupe de tout. Cela ne me d�range pas de confier la gestion du p�le aquatique — si jamais il se fait sur la commune de La Garde — au priv�. La mairie n’a pas forc�ment vocation � g�rer une piscine.

Je voudrais revenir sur la D�mocratie Participative. C’est une notion qui fait souvent partie de la panoplie des campagnes �lectorales mais qui est rarement appliqu�e dans les faits. En effet, la D�mocratie Participative n�cessite des �lus qu’ils acceptent de co-g�rer la ville. Cela induit aussi des personnels charg�s de la faire vivre. La ville d’Aubagne a d’ailleurs tent� l’exp�rience...

C’est une grande question : une fois �lu a-t-on encore envie de demander leur avis aux gens ? Magali Giovannangeli, 1�re adjointe de la mairie d’Aubagne en charge de la D�mocratie Participative, est venue travailler avec nous � plusieurs reprises. Ce que je trouve int�ressant dans la D�mocratie Participative c’est qu’il n’y a pas de mod�le : on ne prend pas ce qu’il y a � Aubagne pour le faire ici. Ce que j’explique aussi � mes amis c’est que l’on ne va pas faire LA D�mocratie Participative. On va faire des choses et puis un jour on se retournera et on constatera que cela ressemble � de la D�mocratie Participative.
On va commencer par valoriser ce qui existe. Je pense aux conseils d’�cole, au tissu associatif, aux CIL (Comit� d’Int�r�t Local). Comment faire pour que ces organismes jouent un v�ritable r�le autre que celui de chambre d’enregistrement ? Cela suppose un budget participatif. Pourquoi, quand le directeur d’�cole doit changer une imprimante, il doit demander l’autorisation au Maire ? Pourquoi un pr�sident de CIL qui veut d�placer un banc, une poubelle ou un container � verre, doit-il demander l’autorisation au Maire ? On peut, en encadrant juridiquement les missions de chacun, commencer � responsabiliser les gens en leur confiant la gestion de leur p�rim�tre.
Je voudrais par exemple r�fl�chir avec les associations sportives et les autres � la mise en place de crit�res d’attribution des subventions et introduire ainsi une certaine lisibilit� dans le financement des associations.
Il y a des grandes questions qui doivent �tre trait�es par l’ensemble de la population. Je pense par exemple au budget et au PLU [1]. Ce que je trouve int�ressant dans la D�mocratie Participative, ce n’est pas simplement le fait que l’on construise des choses avec les gens, c’est qu’on va aussi montrer les limites. Tout n’est pas possible, il y a un budget, des r�glementations, et tous ces aspects seront aussi partag�s. Je reviens sur la la�cit�. L’id�e de la la�cit� c’est de faire en sorte que l’on passe de la personne qui a un directeur de conscience au citoyen qui pense par lui-m�me. Mais pour cela il faut qu’on lui explique, qu’il soit inform�. Si pour le budget il ram�ne cela � sa gestion familiale, il se rend compte qu’il doit aussi faire des choix.
Mais il faut une v�ritable volont� politique. Je l’ai car je me rends compte, notamment � travers mon 2�me mandat � la R�gion, que chaque fois que cela est fait, on ne perd pas de temps car au lieu de faire des b�tises que l’on est amen� � corriger a posteriori, on int�gre en amont les pr�occupations de tout le monde. J’aurai une adjointe qui s’occupera de D�mocratie Participative et de la vie associative et qui aura � coeur, avec une �quipe op�rationnelle, de faire vivre la transversalit� : elle ira chercher l’adjoint aux travaux, et l’adjoint � l’�ducation et demandera : « Tu veux faire �a ? Tu as demand� l’avis � qui ? Tes services ? Cela ne suffit pas. On prend 15 jours, on se pose ».
Je me m�fie des mots. "D�mocratie Participative" en fait partie, tout comme "d�veloppement durable". Quand on a rien � dire, on tartine l�-dessus.
Parlons du PLU. C’est un terme barbare et aujourd’hui tout est fait pour que vous n’y compreniez rien. Il y a une proc�dure de consultation l�gale qui dure 30 jours. Vous allez voir des panneaux o� vous lirez par exemple que la zone UA va passer en zone UAB2. Et on ne vous explique rien. Il y a certes la r�glementation mais il y a aussi une fa�on de pr�senter les enjeux.
Un exemple. La ville compte 26000 habitants. Si on d�cide que la ville doit passer de 26 � 28000 habitants, va-t-on favoriser l’�talement urbain ou la densification (les urbanistes pr�neraient la densification) ? Si on choisit la densification, o� va-t-on la pratiquer ? Dessiner la ville pour dans 5 ans, 10 ans ou plus, n�cessite de donner des explications aux citoyens. Mais cela provoque du d�bat car lorsque les gens comprennent, ils ne sont pas forc�ment d’accord et ont des choses � dire.

Pour rebondir sur la question de l’urbanisme, un pharaonique projet de 300 villas est pr�vu � Ste Musse. Qu’en est-il et de qui d�pend cette implantation ?

Cela ne d�pend que du Maire. Je suis compl�tement oppos� depuis le d�but � la construction de 300 villas � Ste Musse. C’est une h�r�sie que de raser une colline pour construire 300 villas. On a vot� contre la modification du PLU, contre toutes les d�lib�rations et j’en ai attaqu� une au tribunal administratif parce qu’il y a selon moi une ill�galit� dans la proc�dure, o� la convention publique d’am�nagement pass�e avec la SEM aurait d� �tre mise en concurrence. C’est pass� vendredi dernier au tribunal administratif (le 18/01/08) : les conclusions du Commissaire du gouvernement vont dans mon sens. On attend maintenant les suites.
Si je suis �lu, je ne ferai pas 300 villas sur la colline de Ste Musse. Et je ne ferai pas non plus l’�nerie qu’ils veulent me pr�ter de faire la continuit� des Oeillets jusqu’� la Planquette. Qu’ils continuent comme �a, c’est tellement ridicule que cela fait beaucoup rire les gens : partout en France on d�molit des tours et des barres et moi � La Garde j’irais en construire ! Enfin bon...
Cette zone — la colline de Ste Musse — a toujours �t� constructible. Elle doit le rester mais avec un coefficient d’occupation des sols relativement faible pour que l’on ait plut�t de l’habitat diffus qu’un lotissement de 300 villas. Tout le monde y est oppos�. C’est le simple bon sens qui commande. On n’est pas dans le combat droite-gauche, l�. Je veux bien qu’il fasse des villas pour les riches et que les riches votent pour lui (Jean-Louis Masson) mais le probl�me n’est pas l�. Qu’il les fasse ailleurs ces villas ! Jamais je ne me suis oppos� � d’autres projets ailleurs. Mais la colline, c’est du patrimoine collectif visuel. Une ville, pour qu’elle soit agr�able � vivre, il faut un �quilibre entre les zones � faible densit�, des zones non construites, etc. Il ne faut pas faire n’importe quoi n’importe o�.

Vous �voquez la gestion du patrimoine communal. L’eau, ressource naturelle vitale en voie de rar�faction, fait aussi partie du patrimoine communal dont la ma�trise doit �tre de la comp�tence de la commune. Qu’en est-il exactement � La Garde et quels sont les projets de votre liste ? Parall�lement, que pensez-vous de la notion de d�veloppement durable, autre expression valise � la mode dans les discours �lectoraux ?

Je pr�f�re parler de protection active de l’environnement plut�t que de d�veloppement durable. Je sais ce qu’est le d�veloppement durable mais je ne suis pas s�r que cela soit le cas pour tout le monde, sans que cela soit p�joratif. Cela fait partie des tartes � la cr�me.
L’eau � La Garde a toujours �t� municipale et avec moi le restera. Et je suis tout � fait d’accord avec vous : on parle d’un monde sans p�trole mais les soci�t�s sauront vivre sans. En revanche, sans eau, elles ne savent pas. Il faut donc � tout prix �conomiser l’eau.
Un premier moyen serait relativement facile � mettre en oeuvre � La Garde. On a une usine de retraitement des eux us�es au Pouverel qui traite les eaux us�es de la moiti� de Toulon, de La Garde, de La Valette et du Pradet. Une fois trait�e, l’eau est rejet�e � la mer. Il "suffirait" que cette eau subisse un traitement de plus pour pouvoir �tre utilis�e pour l’arrosage des espaces verts, du golf, pour l’alimentation des v�hicules de secours et d’incendie, des balayeuses qui nettoient la ville, voire m�me pour recharger la nappe phr�atique. Cela repr�sente 5 millions de m3 d’eau par an.
Les b�tisseurs de cette ville ont eu l’intelligence de cr�er un r�seau d’eau double : une canalisation pour l’eau potable, une canalisation pour l’eau qui arrive directement du canal de Provence et de la nappe phr�atique. La chance que l’on a est que la canalisation s’arr�te � 500m de l’usine de retraitement des eaux. On raccorde l’usine et la canalisation et on �conomise 5 millions de m3 par an.
On ne changera pas la face du monde mais que tout le monde le fasse et on en reparlera, de la face du monde. C’est ce que j’aime dans la notion de protection de l’environnement : il y a certes les Etats Unis qui doivent ratifier les accords de Kyoto mais il y a ce que chacun peut faire � son niveau. Je pense qu’une commune doit �tre exemplaire pour participer � la p�dagogie. Si elle fait beaucoup, elle donnera envie au particulier de faire aussi. Si elle n’est l� que pour donner des le�ons, cela ne marche pas.
Un autre aspect que l’on veut promouvoir, c’est de d�velopper les moyens de d�placement doux � l’int�rieur de la commune. On s’engage � cr�er 10 km de pistes cyclables et/ou pi�tonni�res sur la dur�e du mandat, � d�velopper les transports en commun intra muros. On constate en effet qu’aujourd’hui, le r�seau est fait pour quitter La Garde. On aimerait d�velopper les d�placements La Garde/La Garde et particuli�rement les jours de march� mettre en place des navettes. On voudrait que les 3 �coles qui devront �tre reconstruites soient exemplaires, bioclimatiques, � �nergie positive. Cela permettrait aux enseignants de d�velopper du projet p�dagogique, de former � la citoyennet� : expliquer aux �l�ves pourquoi il y a des panneaux solaires sur les toits, pourquoi une pompe � chaleur, un puits canadien (ou proven�al)...
La commune doit �tre exemplaire et travailler sur les �conomies d’�nergie, travailler sur la r�cup�ration des eaux de pluie. Quand on regarde la surface de toit d’un gymnase, ou la surface de toit de la m�diath�que G�rard Philippe, il "suffit" de creuser une citerne... On peut me demander pourquoi je ne l’ai pas fait plus t�t ? Par exemple quand j’�tais 1er adjoint dans la pr�c�dente �quipe ? On ne peut pas tout faire, et il faut reconna�tre qu’heureusement il y a eu les �cologistes il y a 40 ans de cela... Je me rappelle Ren� Dumont que presque personne n’�coutait et qu’on r�habilite aujourd’hui. Ce n’est pas parce qu’on n’a rien fait avant qu’on n’est pas cr�dible. Ce que je revendique, c’est ce que je fais � la R�gion, par comparaison avec ce que fait le Maire sortant de La Garde � La Garde. Et le maire sortant de La Garde ne fait rien en la mati�re. Il a beau avoir le prix de je sais pas quoi dans Var-Matin [2]... � la R�gion on s’est engag� � ce que tous les nouveaux lyc�es soient aux normes HQE (Haute Qualit� Environnementale). On utilise des modes de chauffage alternatif. Le lyc�e du Muy est par exemple chauff� au bois. On n’utilise pas d’�nergie fossile et on rentabilise une partie de la for�t m�diterran�enne.
On a une vision syst�mique du d�veloppement durable et de la protection active de l’environnement : on peut chercher des terres � louer � de jeunes agriculteurs auxquels on assurerait par exemple 50% d’achat de leur r�colte, et ainsi proposer une alimentation issue de l’agriculture biologique � nos enfants. Le premier adjoint du maire sera en charge du d�veloppement durable parce qu’on estime que c’est fondamental et suffisamment transversal pour �tre plac� haut dans les d�l�gations.

Aujourd’hui, rien ne semble exister autour du d�veloppement durable...

Il n’y a rien et je dirai m�me qu’ils sont all�s plus loin que rien : sur le r�glement de ZAC de Ste Musse, ils interdisent les panneaux solaires sur les toits pour des raisons esth�tiques... C’est du p�tainisme, la vision petit village, la France, le clocher [3]... Il y a des �lus qui se permettent de donner la d�finition du beau et du pas beau !
Pour �tre synth�tique, je dirai : �tre une commune exemplaire et favoriser le conseil aux particuliers. En effet, le principal obstacle que rencontrent les particuliers est l’absence de conseil. � part les installateurs, personne ne peut vous conseiller, et l’installateur ne pourra vous parler que de ce qu’il conna�t. On aidera un bureau d’�tude local � s’installer et � se d�velopper pour qu’il puisse venir chez vous pour apporter une r�ponse adapt�e � vos besoins. Et on ne cr�era plus aucun nouveau b�timent sans int�grer la d�marche environnementale. Il est par exemple aberrant que la derni�re r�sidence universitaire construite au dessus des r�sidences du Faron et livr�e en septembre 2007, avec des toits plats et orient�s plein sud, n’ait aucun panneau solaire... On est chez les fous l� !

Il n’est pas contradictoire de parler d’�conomie d’eau et de vouloir construire un p�le aquatique ? Surtout que Hy�res vient de terminer la construction d’une base nautique importante et que Toulon poss�de aussi un complexe aquatique au Port Marchand.

Si l’on se place sur le plan de l’�tude de march�, Toulon est compl�tement satur�e. Et aujourd’hui on parlera plus d’un p�le aquatique que d’une piscine, car les gens ne veulent pas simplement nager mais aussi pouvoir pratiquer des activit�s ludiques...

Mais pourquoi ne pas am�nager la piscine qui se trouve en face de la patinoire ?

La couvrir serait tr�s complexe et tr�s co�teux et aucune solution satisfaisante n’existe pour pallier le probl�me r�current de stationnement des v�hicules.
Et puis je crois beaucoup plus aujourd’hui � l’�quipement de loisir qu’� l’�quipement sportif. La Seyne et Hy�res montrent bien qu’il faut un bassin pour le nageur mais aussi par exemple de la gymnastique douce pour des personnes plus �g�es. On ne peut pas dire que l’on concurrence Hy�res. Quand on regarde les bassins de vie, on constate que le premier bassin de d�veloppement est Hy�res, puis toutes les communes du littoral. Nous toucherons plus une client�le qui viendra de l’Est de Toulon et de l’Est de l’agglom�ration, des gens qui n’iront pas � Hy�res mais qui s’arr�teront � La Garde. Cela fait un nombre de personnes important, plus l’universit� — vous savez bien que les STAPS doivent aller � Hy�res ou � Toulon pour nager, ce qui est aberrant — plus les gens de la zone d’activit� �conomique qui entre midi et deux ont besoin de d�compresser et destresser et venir nager — c’est le gros de la client�le de La Seyne. On ne concurrencera personne et on sera compl�mentaire. D’ailleurs, ni Hy�res ni Toulon ne sont inqui�t�es par ce p�le aquatique. En ce qui concerne la gestion de l’eau, une piscine ne se vide pas tous les jours... Ce n’est pas elle qui va vider la nappe phr�atique. Il vaut mieux faire en sorte que les arrosages publics arrosent l’herbe et pas la route.
Ce que je regrette, c’est qu’une id�e que je pousse depuis 2004 au conseil municipal, une id�e coh�rente parce que le terrain appartient � la ville via sa SEM, se voie refus�e parce que c’est moi qui la propose. Du coup on n’est pas d’accord et on veut le faire � La Valette. Je trouve que c’est une fa�on lamentable de faire de la politique que de consid�rer que les mauvaises id�es sont d’un c�t� et les bonnes de l’autre, et que le maire de La Garde se glorifie de ne pas r�aliser le p�le sur sa commune mais dans la ville d’� c�t�. C’est une fa�on compl�tement p�rim�e de faire de la politique. Et l�, il ferait bien de s’inspirer de la D�mocratie Participative et de demander l’avis aux gens.

Votre position sur la LGV (Ligne � Grande Vitesse) et sur le tramway ?

Je suis tout � fait favorable � une LGV [4] Il est important que l’on puisse partir de Hy�res et de Toulon en TGV mais quand on a une vision r�gionale et pas clochemerlesque de la chose, il reste � r�aliser la connexion avec Nice. Et ce n’est certainement pas en passant par Marseille, Toulon, La Garde, Cuers etc. qu’on la r�alisera dans de bonnes conditions.
La LGV doit prendre depuis Aix tout droit jusqu’� Nice. Nous avons une desserte � conserver et si jamais il y a des arguments en faveur d’une LGV souterraine ou sur viaduc, je demande � ce que le d�bat s’instaure. Je l’attends depuis 2004 au sein du conseil municipal de La Garde. J’ai toujours eu un �lu en face de moi qui refusait de d�battre de l’avenir de sa ville. S’il a des arguments pour, qu’il les d�veloppe.
Au-del� de la n�cessit� de relier Nice et l’arc latin au nord de l’Europe, si on veut d�velopper l’�conomie dans notre r�gion, il est imp�ratif que l’on puisse se d�placer facilement au sein de la r�gion avec les TER. Si on veut cela, il faut que les trains nationaux empruntent une autre ligne que les trains r�gionaux. Ainsi on aura un r�seau de TER sur toute la fa�ade m�diterran�enne et on pourra travailler � Nice ou � Marseille sans que cela soit le parcours du combattant.

En ce qui concerne le tramway, je commencerai par dire que nous sommes dans une agglom�ration qui manque d’ambition. Quand j’entends dire que l’on veut finir le 2�me tube, et qu’apr�s seulement on se posera la question des roues ou du rail, et que les roues c’est moins cher que le rail et que c’est certainement mieux... Ce qui est mieux c’est de ne rien faire, et effectivement c’est ce qui est fait dans cette agglom�ration depuis 40 ans : on ne fait rien, on ne la d�veloppe pas. Toutes les m�tropoles d’Europe ont choisi le tramway sur rail. Sauf � consid�rer que nous sommes les seuls intelligents et que tous les autres sont des idiots...
C’est tout de m�me du transport en commun et la capacit� d’une rame sur rail est 2 fois plus importante que celle sur pneu. C’est aussi une op�ration d’urbanisation et aujourd’hui, on est sur rien du tout. Les entreprises de transport paient une taxe major�e et tr�s �lev�e pour financer les travaux du tram dont on ne voit toujours pas le d�but. On est sur un trac� qui date des ann�es 70, qui consiste � relier la gare de La Seyne � la gare de La Garde centre, ce qui ne correspond plus du tout aux logiques de d�placement urbain. Dire aux gens Solli�s-Pont de prendre leur voiture, de venir dans le centre ville de La Garde pour se garer et prendre le tramway et repartir dans l’autre sens pour aller � Toulon, c’est une idiotie. Donc oui il faut un tramway, que des �tudes rapides r�actualisent le trac� — le p�le multimodal serait s�rement mieux situ� � la Pauline qu’� La Garde centre, en achetant les emprises n�cessaires pour faire des parkings — et qu’on arr�te de parler pour faire quelque chose.

Un nouveau candidat, Kamel Amraoui, se d�clare � La Garde. Qu’en pensez-vous ?

C’est d�solant car nous partageons pour l’essentiel les m�mes id�es et il n’a pas voulu nous rejoindre malgr� les propositions que je lui ai faites.

Que vous a-t-il oppos� ?

C’est � lui de le dire... Mais rien. Il a certainement de tr�s bonnes id�es et j’�tais tout � fait pr�t � travailler avec lui. On en discute depuis l’�t� 2007, il n’y avait pas de raison qu’il ne rejoigne pas ce large rassemblement. Je ne sais pas si Kamel se r�clame de la gauche ou pas, je ne sais pas, mais sur les th�mes de la D�mocratie Participative, de l’environnement, du lien interg�n�rationnel, des actions en direction des jeunes, etc. il n’y a aucune diff�rence entre nous. Donc c’est dommage. Je ne ferai pas plus de commentaire. Il fait son choix...

C’est cela aussi la d�mocratie ?

Oui et je n’ai jamais �t� de ceux qui lui ont dit, « Si on perd c’est de ta faute », mais cela sera quand m�me de sa faute. C’est dommage, il aurait fait un bon adjoint. Je ne comprends pas ses raisons, ou alors un probl�me d’ego ...

C’est ce qu’il y peut-�tre de plus compliqu� � g�rer dans une liste...

Je reste tr�s attentif � cette question-l� : le plus compliqu� n’est pas de faire le rassemblement, c’est de le faire fonctionner apr�s. J’ai toujours voulu garder mes distances par rapport � la politique : je suis vice-pr�sident de la R�gion, je suis �lu � La Garde, mais je continue � avoir une activit� professionnelle pour rester le plus possible les pieds sur terre et surtout ne pas me prendre pour quelqu’un d’autre. Dans ce domaine-l� je ne pardonne rien aux autres. J’essaie de ne pas me regarder marcher, de ne pas me prendre pour quelqu’un d’autre parce que j’ai des titres etc. Et je ne supporte pas quand les autres le font. Et celui qui m’a dit qu’il avait bac+12, il me l’a dit une fois et il n’aura plus jamais envie de me le dire. J’ai annonc� la liste lundi dernier au comit� de campagne (le 21/01) et je leur ai dit qu’il faut rester humble, on n’est rien, juste des �lus. C’est difficile mais il faut avoir une certaine hygi�ne de vie comme une famille et des amis pour lesquels vous continuez � �tre le m�me. Il faut en �tre p�n�tr� : on est au service des gens, on essaie de r�gler leur probl�me, on les �coute. C’est pr�pond�rant. J’avais un grand-p�re pour lequel j’avais beaucoup de respect et qui avait fait des choses beaucoup plus importantes que celles que l’on fait nous, � des �poques o� ils ont risqu� leur vie, et si il revenait, je n’aurais pas envie qu’il me donne des coups de pied au cul... On est des �lus ? Et alors ? Le jour o� on ne l’est plus ? Ben plus personne ne vous parle, ce n’est donc pas la peine de se prendre au s�rieux.
J’ai fait le choix de continuer � travailler pour ne pas d�pendre de la politique pour vivre. Cela permet un peu de recul par rapport � tout �a.

�tre un professionnel de la politique ne vous permettrait pas d’�tre plus efficace ?

M�me pas. On n’en fait pas plus. On perd plus de temps, c’est tout. J’ai un copain de tr�s longue date qui, en cumulant ses indemnit�s, arrive � 4500€/mois, alors que son m�tier le r�mun�re � hauteur de 1700€/mois. Cela pose probl�me car le jour o� cela s’arr�te, on n’est pas forc�ment pr�t � revenir � 1700€. On est donc pr�t � faire n’importe quoi pour garder les indemnit�s. Ce n’est pas sain. Il y a en m�me temps pas assez et trop d’argent en politique.
Quand je vois que le maire de La Garde touche une indemnit� de 2300€/mois, ce n’est pas assez s’il doit arr�ter de travailler pour g�rer la commune, mais c’est trop s’il la cumule � des retraites et 36 indemnit�s. Il faudrait changer beaucoup de choses. En fait, il faudrait refaire le monde.

Propos recueillis le 26 janvier 2008

[1] Plan Local d’Urbanisme.

[2] La ville de La Garde a re�u le 17�me troph�e "Eco-Actions" le 15 janvier 2008, �v�nement aussit�t rapport� dans le n°934 de La Garde Hebdo, la feuille de com’ de la municipalit�.

[3] Je vous conseille la vision iconoclaste de l’architecte Riccioti qui parle des bombardements de maisons proven�ales dans le Sud-Est.

[4] Lire le dossier r�alis� par l’association Ensemble.