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Un �lu toulonnais pris en flagrant d�lit d’incivilit�
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mardi 15 avril 2003

par Gilles Suchey

Dimanche 9 mars 2003 � l’heure de la messe, quartier du Mourillon.

Depuis son poste d’observation, notre photographe s’interroge : � quel handicap� peut bien appartenir cette Subaru WRC gar�e sur un emplacement r�serv� ?

Un homme descend d’un pas alerte la rue Castel, un sac d’emplettes � la main. Malgr� la mauvaise qualit� de l’image (c’est la loi du paparazzitage), cette tignasse blanche semble famili�re... Mais oui, bien s�r ! C’est le conseiller g�n�ral... L’avocat... Louis Bernardi !

Mais... Mais...

Nous tenons l’immatriculation de la voiture, dont le pare-brise n’atteste aucune invalidit� de son propri�taire, � la disposition des forces de l’ordre. En paraphrasant le m�me Louis Bernardi quand il d�fendait deux gendarmes victimes d’incivilit�s (voir "Racailles !"), exclamons-nous en le pointant du doigt : "Connaissant la profession de notre homme -avocat-, et sa charge politique -pr�sident de la commission contentieux et affaires juridiques au Conseil G�n�ral du Var-, on reste interloqu� de la mani�re dont il se comporte !"

Qu’en pensera Philippe Vitel, d�put� membre d’un groupe d’�tudes visant � moderniser le code de la route [1] ? Vitel approuve l’id�e d’une limitation de vitesse � 150km/h sur autoroute, dans la mesure o� personne ne respecte celle de 130 ; selon une logique similaire, il pourrait soutenir son acolyte : tout le monde se gare sur les emplacements r�serv�s aux handicap�s, r�servons ces emplacements � tout le monde !

Louis Bernardi, alias "le maire de la Loubi�re", tant sa popularit� en ce quartier est (fut ?) grande, alias "Loulou l’accidento", surnom donn� par ses coll�gues du palais de justice [2], Louis Bernardi, donc, est pourtant un serviteur z�l� du civisme et de la morale. Ce n’est pas pour rien qu’il se mit � soutenir ostensiblement un autre parangon de vertu, Jean-Charles Marchiani, � l’�poque o� la droite classique peinait � sortir de l’orni�re. Le FN tr�nait alors � la mairie de Toulon. Il s’en accommodait fort bien, c’est ce qu’on appelle l’adaptabilit�. Pour durer en politique, il faut savoir d�passer certains clivages. Ses compagnons du RPR l’avaient mauvaise, peu importe. Le temps de la r�conciliation venu, l’UMP l’accueillit en son sein.

Louis Bernardi a d�but� sa carri�re aux c�t�s de Maurice "parrain du Var" Arreckx. Elu au Conseil g�n�ral depuis 1973, il fait partie des meubles. Une armoire proven�ale tr�s rustique, un h�ritage dont on a un peu honte, bient�t remis� au profit d’un mobilier plus design.

Il pratique l’exercice politique � l’ancienne, sur les march�s, le long des coursives d’immeuble, dans les comit�s d’int�r�t local, mais appr�hende la position assise : d�formation professionnelle du tribun, sans doute. Les commissions, les conseils... Quel ennui ! Heureusement, quelqu’un a invent� les fonctionnaires. A chacun sa mission : certains planchent sur les dossiers, d’autres payent l’ap�ro � la Civette de la Loubi�re.

On se souvient de Bernardi sondant les poubelles des isoloirs pour mesurer les tendances, lors d’�lections dans son canton. Une initiative parfaitement ill�gale, bien s�r. Jet� du bureau comme un malpropre, il s’en �tait all� en sifflotant. Pour durer en politique, il faut savoir ignorer les contempteurs.

L’avocat affectionne les voitures de rallye et le panache des hommes d’action. Defendre les voyous � flingue et les flics participe de la m�me tradition culturelle. Sans doute aime-t-il les films d’Alain Delon. Plus mince sera sa motivation � plaider pour un gamin qui, apr�s avoir jet� un oeuf sur la vitrine d’un McDo au cours d’une manif, s’est rebell� contre les agents de la Brigade Anti Criminalit� qui le menottaient (voir un compte-rendu de l’�v�nement et Vitel et Bernardi � l’assembl�e g�n�rale du CIL des trois quartiers).

Bernardi est r�actionnaire, mais avec l’accent proven�al, �a passe tr�s bien.

Il n’assumera sans doute pas de nouveau mandat. On l’oubliera. Il continuera � faire ses courses dominicales chez les commer�ants de la rue Lamalgue. De jeunes flics ignorants de l’Histoire lui foutront des contredanses, personne ne les fera sauter. Tant de tramways construits, et si peu de places de parking !


[1] Il est par ailleurs vice-pr�sident UMP du m�me Conseil g�n�ral.

[2] Selon la l�gende, des amiti�s polici�res lui permettent de r�cup�rer, dans le cadre de son activit� professionnelle, les dossiers de nombreux accident�s de la route.