Métropole et l?histoire de la Rotonde  La prison est une machine à récidive  Toulon, port colonial 2004  Hubert Falco : « i have a dicrim ! »  Casinos à TPM : pour qui le jackpot ?  Bénin : la Financial Bank dans la tourmente  Moi technocrate. Moi urbaniser.  Requiem pour Quatre Saisons 

 

 


.:: TOULON VAR AGGLOMÉRATION ::.

 

 

 

 

 

Patrick Martinenq ou la constance
Version imprimable Envoyer à un(e) ami(e)

lundi 12 avril 2004

par Gilles Suchey

Conseiller g�n�ral de la Seyne-sur-Mer depuis le 28 mars 2004, Patrick Martinenq a v�cu son Petit soir. Pour l’av�nement du Grand, il devra attendre les Municipales de 2007, quand les damn�s de la terre bouteront le Grand Capital et la famille Paecht hors de l’H�tel de ville.

i vous dites � Patrick Martinenq qu’on peut dissocier bonheur humain et croissance �conomique, il gardera le silence en fron�ant le sourcil sur un oeil hagard, pas tr�s �loign� de celui du gobi qui d�couvre un sac en plastique au fond de la rade.
En mai 1995, il d�clarait � Var matin : "ouvrons la Seyne � l’�conomie de march� ! [...] Les politiques actuels nient l’�conomie de march� ! L’argent public profite � une nomenklatura �conomique qui se gave sur l’argent public (sic)".

Ardent lib�ral, pr�sident de la Soci�t� Anonyme d’Economie Mixte Mar�polis pendant quelques mois au d�but des ann�es quatre vingt dix, Patrick d�fend toujours son projet de "Futuroscope de la mer" qui "g�n�rera une croissance �conomique et des emplois durables" [1]. Si le nom lui a �t� sugg�r� par le parc d’attraction high-tech de la banlieue poitevine cher � Ren� Monory, la source d’inspiration principale de Patrick se situe sur les docks de Salford, pr�s de Manchester. Voil� une r�gion sinistr�e qui a su accueillir les investisseurs priv�s et b�tir de la croissance.

Car l’investissement priv� est la cl�. "Il faut se calmer sur l’investissement public et int�resser des entrepreneurs, que ce projet cr�e des emplois, soit dynamique". Et que se passe-t-il quand les projets ne sont pas � la hauteur de l’attente des investisseurs ? Ils s’en vont, tel le groupe Amaury qui a l�ch� un Futuroscope en perte de visiteurs. Et quand il n’y a plus d’investisseurs priv�s, qui �ponge les dettes ? Les collectivit�s locales, comme la R�gion Poitou-Charentes ou le Conseil g�n�ral de la Vienne dans le cas du Futuroscope. Mais Patrick n’a pas encore atteint ce stade de la r�flexion, lui qui s’engage "� r�aliser le Futuroscope de la Mer et de l’Environnement financ� par le secteur priv�. Les contribuables seynois ne seront pas l�s�s" [1].

Debout, les damn�s de la terre ! Depuis quelque temps, Patrick est socialiste. Notons que le PS local cherche une fois de plus � se distinguer, puisque ses dirigeants ont choisi d’int�grer l’�conomiste seynois apr�s que la population de gauche a sanctionn� le gouvernement Jospin pour ses exc�s de lib�ralisme.
Alors il a sa carte avec le tampon et tout. Au d�but c’�tait difficile, mais gr�ce aux cours de r��ducation populaire prodigu�s par les cadres du parti, Patrick d�veloppe une v�ritable empathie pour la cause sociale. Confront� � la mis�re de ses concitoyens, il �crit : "parfois, j’ai l’impression de relire du Zola. La m�chancet� et la perversion sociale ont atteint dans notre ville, de la part des �diles en place, un degr� in�gal�" [2].
Apprenti homme de gauche, Patrick soutient la motion A au congr�s du PS, celle de Hollande, Fabius et Strauss-Kahn, autres gobis bien connus.

Patrick ou la pers�v�rance. En exclusivit� pour vous, chers lecteurs qui ne visualisez pas encore tr�s bien l’itin�raire id�ologique de notre invit� du jour, Cuverville liste les scrutins pour lesquels Patrick a concouru sous son nom propre :

Année
Elections
Orientation politique de Patrick
Elu
1993
Législatives (La Seyne)
Divers
Arthur Paecht
1995
Municipales (La Seyne)
Divers
Maurice Paul (*)
1997
Législatives (La Seyne)
MDR
Arthur Paecht
1998
Cantonales (La Seyne)
Divers droite
Maurice Paul
2001
Cantonales (Saint Mandrier)
Divers
Arthur Paecht
2001
Municipales (La Seyne)
Divers gauche
Arthur Paecht (*)
2004
Cantonales (La Seyne)
PS
Patrick Martinenq !

"Un tract sign� d’un comit� de soutien de Val�rie [Paecht] m’affuble du qualificatif de girouette ! Je n’ai rien � r�pondre � cet argument sans contenu." "On me dit opportuniste. Si je l’avais �t�, je me serais vendu au premier t�nor venu, d’un c�t� ou de l’autre. Cela n’a jamais �t� le cas" [2] plaide Patrick. Il ne faut effectivement pas confondre opportunisme et onanisme. Le seul visage de t�nor qui tourneboule Patrick est celui dans le miroir de sa salle de bain.
Les ast�risques du tableau correspondent � un scrutin de liste gr�ce auquel Patrick est parvenu au Conseil municipal. Elu une premi�re fois en 1995, il d�missionna rapidement car il avait mieux � faire : se consacrer au relookage d’un bus qui, sous le nom "martinencomobile", sillonnerait les rues de la Seyne pour sa promotion personnelle - bien plus excitante que les dossiers seynois.
Mais sa strat�gie a chang�. Il estime d�sormais avoir des comptes � rendre � ses concitoyens et fayote sur les bancs du Conseil municipal depuis 2001, ne perdant pas une occasion pour d�noncer le "client�lisme politique" dont la ville doit s’affranchir pour "retrouver le chemin du Droit et des Devoirs pour tous" [2].
Avant que la bonne f�e du socialisme fabiusien ne s’int�resse � son cas, Patrick se revendiquait d’un seul parti : le sien, � savoir le mouvement PRESS [3]. Or il est cr�dit� en 1997 de l’investiture du groupuscule MDR, Mouvement des R�formateurs dirig� par Jean-Pierre Soisson. Voil� un homme qui pourrait �tre son mentor en militantisme giratoire [4]. En fait, � chaque nouvelle candidature, Patrick se positionne plut�t � droite si son adversaire principal �marge � gauche, et vice versa. L’important n’�tant pas de participer en d�fendant des id�es politiques mais de gagner � tout prix. Le paroxysme a �t� atteint � l’occasion des municipales de 2001 : apr�s avoir d�clar� qu’il fallait "reconstruire la gauche", Patrick s’acoquina avec le candidat RPF Capobianco pour "reconstruire la Seyne" [5].

Patrick et tous ses amis. "Le silence est le plus grand des m�pris � l’�gard de la bassesse et de la b�tise" [2]. Patrick a bien raison. Malheureusement, il peine lui-m�me � prendre cette hauteur qui t�moigne de la dignit� d’un �lu conscient de sa mission �lective. Il voudrait faire de son blog de campagne un site d’information, en invitant les seynois � savourer sa pens�e quotidienne et surtout go�ter ses nouvelles d�nonciations. Car Patrick n’a que des amis. Ils se nomment aujourd’hui Toussaint Codaccioni, Jean-Luc Bruno, Marc Vuillemot, Francisque Luminet ou Marcel Barbero, militants de gauche dont le d�faut principal est de bouder l’irr�sistible ascension de leur camarade. Dans un entretien accord� � Cuverville en f�vrier 2001, Patrick avait pass� une demi-heure � lister les trahisons dont il s’estimait l’objet. A l’�poque, les tra�tres se trouvaient aussi � droite, ainsi qu’� la t�te du parti socialiste (sans compter Cuverville - cela ne va pas s’arranger) : le secr�taire f�d�ral Robert Alfonsi h�sitait en effet � l’int�grer dans la grande famille. Puis vint l’heure de la reconnaissance et du grand Pardon.

Patrick et Val�rie. En 1995, Val�rie Paecht se pr�sentait aux Municipales sous l’�tiquette UDF et passait le cap du premier tour derri�re le communiste Maurice Paul, arriv� en t�te, le candidat frontiste de service arriv� second, et le jeune Patrick arriv� troisi�me. Celui-ci d�clarait � Var matin (13 juin 95) : "Val�rie ne veut plus de cette g�n�ration de politiques comme Fran�ois H�risson [6] ou Maurice Paul, elle aurait tout int�r�t � se d�sister en notre faveur. Dans les ann�es � venir, il y a suffisamment d’�ch�ances �lectorales pour que son �quipe en collaboration avec la notre brigue de nouveaux mandats." Deux jours plus tard, Paecht jetait l’�ponge sans consigne de vote. Mais Patrick appr�ciait le geste : "merci � Val�rie pour sa compr�hension car elle n’a pas d�pos� sa liste. Je regrette qu’elle n’ait pas accept� le projet d’accord que je lui ai fait : prendre la troisi�me place sur ma liste [...] elle donne une chance � la Seyne de ne pas perdre de temps en ramenant les communistes".
Depuis, le Capital est devenu le livre de chevet de Patrick, qui a d�couvert par ailleurs la filiation entre Val�rie et Arthur Paecht (pontife honni, de la m�me g�n�ration politique que Fran�ois H�risson et Maurice Paul).

Terminons sur un aspect cach� de la personnalit� de Patrick. Notre homme aime la po�sie. Voici une ode chant�e par ses laudateurs dans le premier num�ro du bulletin du mouvement PRESS, sorti pendant le mandat de Paul :

Notre maire est trop vieux
Il craint que sa retraite vienne
Que son nom soit substitué
Par celui dont les idées
Inlassablement répétées
Fassent qu’enfin la Seyne se requinque
J’ai nommé : Patrick Martinenq


[1] Programme pour les municipales 2001.

[2] A lire sur le site Martinenq.net. Connectez-vous, �a lui fera plaisir !

[3] Pour la Relance Economique et Sociale de la Seyne-sur-Mer.

[4] Soisson a toujours pr�n� l’ouverture, surtout pour son bien-�tre personnel : ministre de Giscard, puis de Mitterrand, il avait conserv� la pr�sidence de la r�gion Bourgogne en 1998 gr�ce � l’appoint des voix FN.

[5] Voir Cuverville n°59. Rappelons que le Rassemblement Pour la France est l’invention des tr�s progressistes Charles Pasqua et Philippe de Villiers.

[6] Candidat RPR arriv� quatri�me, juste devant Val�rie.



> Patrick Martinenq ou la constance
14 avril 2004, par   [retour au début des forums]

Quinze jours apr�s la fin des �lections (7 avril), les logos du PRG (Parti Radical de Gauche), du PS et du MJS (Mouvement des Jeunes Socialistes) figurent toujours au fronton du site web de Patrick. De quelle mani�re participent-ils � l’�laboration du blog ?

Patrick Martinenq encore trahi !
12 avril 2004, par   [retour au début des forums]

Apr�s la fine fleur de la gauche socialisante seynoise et les officines plus ou moins droiti�res du coin, Patrick Martinenq, que l’on aurait d�cid�ment tort de prendre pour un parano�aque, est � pr�sent trahi ... par son orthographe :
"Pour tomber aussi bas, c’est qu’ils ont vraiment peur de perdre dimance prochain. Elle n’a porter aucun attaque contre le FN. Pourtant se parti politique prosp�re dans notre ville."
A lire dans Les militants de Val�rie Paecht seraient-ils des employ�s communaux ?, article o� l’esprit de d�lation tout sarkozyste du social-entrepreneur seynois le dispute � la profondeur de sa vision politique .

Trahison d’autant plus surprenante, pour notre ami Patrick, lorsque l’on prend connaissance de son cursus universitaire, que sa modestie proverbiale a pouss� � publier sur son dispensable Carnet de Campagne .

  • Patrick Martinenq dit merci � Cuverville.
    14 avril 2004, par   [retour au début des forums]

    Ou plut�t, on le lui fait dire, � ce grand timide, ses nouvelles responsabilit�s d�partementales ne lui laissant visiblement pas le temps de remercier Cuverville et ses fid�les lecteurs.
    Ceux-ci ont eu la d�licatesse de signaler sur cette page les quelques fantaisies orthographiques de monsieur le conseiller g�n�ral. Et ces derni�res ont �t� promptement corrig�es, dans une discr�tion remarquable, ce qui est dommage, car il y avait mati�re � relancer son blog citoyen o� Patrick dialogue avec Martinenq et qui marque malheureusement un peu le pas.

    Ernesto.

> Patrick Martinenq ou la constance
12 avril 2004   [retour au début des forums]

Pourquoi, dans le tableau, M. Paul "divers droite" et M. Paecht "divers gauche" ... Y aurait-il pas une erreur de frappe ?