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Lettre du premier Ministre au peuple de France
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mercredi 7 mai 2003

Comme la majorit� des quotidiens fran�ais, nous publions en ce jour un communiqu� de monsieur Raffarin.


Matignon, le 7 mai 2003

Madame, Mademoiselle, Monsieur,

Pour chacun d’entre nous la retraite doit �tre une chance : celle d’une nouvelle vie qui commence.

Mais, con�u il y a plus de 50 ans, notre syst�me de retraite ne correspond plus � la r�alit� d�mographique actuelle et � venir. En 1960, quatre actifs finan�aient la pension d’un retrait� ; en 2000, ils n’�taient plus que deux ; en 2020, chaque actif devra subvenir aux besoins d’un retrait� ; en 2040 chaque retrait� ne pourra faire autrement que se trouver un moyen de subsistance propre et enfin, en 2060, c’est le salaire de chaque actif qui sera financ� par un retrait�. Plus personne n’oserait d�sormais contester ces chiffres, fruits amers d’une expertise rigoureuse. En jargon scientifique, nous appelons cela une suite arithm�tique. Cela signifie que, si nous ne faisons rien aujourd’hui, nos r�gimes fond�s sur la solidarit� entre les g�n�rations seront alors condamn�s.

Le Gouvernement a pr�par� la r�forme qui va sauver notre syst�me de retraite : c’est la volont� du Pr�sident de la R�publique, pl�biscit� par 82% des Fran�ais en 2002, et dont l’action en faveur de la paix suscite une adh�sion unanime.

Je me suis engag� � vous dire la v�rit� : la solution, c’est un effort partag�. Un de mes pr�d�cesseurs le martelait � sa mani�re : il faut savoir faire des sacrifices -mais enfin, consid�rant l’�tat de sa carri�re politique, j’�viterai de syst�matiser le parall�le. L’effort partag�, disais-je, est tout le sens de la r�forme. Gr�ce � une harmonisation et un allongement progressifs des dur�es de cotisations, nous pr�serverons le niveau des pensions tout en obtenant :
- plus de s�curit�, en garantissant l’avenir de nos retraites ;
- plus de s�curit�, en permettant � ceux qui font le choix de travailler plus longtemps d’am�liorer leur retraite ;
- plus de s�curit�, pour ceux dont les montants de retraite sont les plus faibles.

Pourquoi ai-je employ� trois fois le mot s�curit� ? L’ignorer, c’est refuser de comprendre la teneur du message fort adress� � Jacques Chirac par 82% des Fran�ais en 2002.

Cette r�forme est juste. La retraite n’existant quasiment plus dans le secteur priv�, il �tait ind�cent qu’elle subsist�t dans le public. L’�quit� s’inscrit dans le respect des valeurs auxquelles nous croyons et auxquelles nous sommes tous attach�s.

Le Conseil des ministres va examiner aujourd’hui les orientations retenues au terme d’une concertation de plus de trois mois avec l’ensemble des organisations syndicales et patronales. Le 28 mai, apr�s avoir re�u l’ensemble des avis n�cessaires, le projet de loi sera soumis au Conseil des ministres. J’informerai chacun d’entre vous de son contenu d�taill�. Le d�bat parlementaire qui s’ouvrira en juin doit permettre l’adoption d�finitive de la loi en juillet, quand les fonctionnaires seront � la plage.

Je crois en une France solidaire qui permet � chaque famille de vivre sereinement � douze dans un 30 m�tres carr�s gr�ce aux efforts et au travail de tous.

Je sais qu’ensemble, nous r�ussirons cette r�forme n�cessaire pour l’avenir des Fran�ais.

Avec confiance,

Le premier ministre, votre humble et d�vou�, Jean-Pierre Raffarin.




> Lettre du premier Ministre au peuple de France
11 mai 2003, par   [retour au début des forums]

JPR, dans sa derni�re lettre de propagande, s’�vertue � nous ass�ner - ce qui vaut d�monstration comme chacun sait - l’�quation tant diffus�e sur nos ondes :

(de plus en plus de retrait�s) - (de moins en moins d’actifs) = de gros sacrifices en perspective !

Je me permettrai de rapporter un apologue, emprunt� � Bernard MARIS, qui me semble bien r�sumer la d�marche gouvernementale sur le sujet au combien d�licat des retraites.

C’est l’histoire de JPR qui, voyant se profiler l’�t�, d�sire perdre quelques kilos. Deux solutions s’offrent � lui :

1) voir un m�decin di�t�ticien, faire un bilan complet - hormonal, s�rologique, ... - associer son environnement familial, voire professionnel, mettre en place une strat�gie � moyen et long terme - hygi�ne alimentaire, sport, traitements parall�les et compl�mentaires, ... toutes ces choses qui n�cessitent du temps, de la r�flexion, un investissement personnel important sachant que si r�sultat il y a, il sera pas spectaculaire.

2) acheter une scie, se couper un membre. C’est rapide, l’investissement financier et c�r�bral est faible, et le r�sultat est assez spectaculaire pour faire la une du JT20.

A votre avis, quelle solution JPR a-t-il choisie ? La plus simple �videmment ! Pourquoi se lancer dans une quelconque r�flexion quand Ernest est l� pour tout expliquer ? Pourquoi prendre du temps quand l’Europe demande instamment � la France de respecter les crit�res de convergence ? Le simplisme des assertions qui nous cernent ne laissent pas de d�concerter !

Et dire qu’il s’�tait lanc� en politique pour d�fendre des id�es !!

Afin d’�viter � JPR de se fourvoyer plus avant dans la candeur et la na�vet�, je lui poserai quelques questions comme autant d’axes de r�flexion qui, je l’esp�re, l’�claireront dans l’exercice difficile du pouvoir. Ainsi :

Que deviendront les �tudiants qui entrent dans la vie active de plus en plus tard ?

Que toucheront les quinquag�naires qui auront �t� " d�barqu�s " au nom de la rentabilit� ?

Comment r�agira une �conomie de march� bas�e je vous le rappelle, sur la consommation des biens et des services, si le pouvoir d’achat d’une grande partie de la population - les fameux retrait�s - est r�duite � la portion congrue ?

Pourquoi ne sont jamais pris en compte les gains de productivit� qui font qu’un salari� d’apr�s demain produira plus de richesse - et donc pourra " payer " les pensions de plusieurs retrait�s - qu’un salari� d’aujourd’hui ?

Pourquoi ces cris d’orfraies - d�j� pouss�s il y a 40 ans - � la seule �vocation d’une augmentation de la part des retraites dans le PIB ?

Pourquoi l’Homme doit-il toujours se plier � l’�conomie ? Pourquoi �tre syst�matiquement sacrifi� sur l’autel du bilan financier ?

> Lettre du premier Ministre au peuple de France
10 mai 2003, par   [retour au début des forums]

Cher M. Raffarin,

Ah qu’ils sont doux les mots "effort partag�" et qu’il est bon de les entendre...dans le ronronnement de sa radio, de sa t�l�, articul�s par des centaines de voix et repris en ch�ur dans le m�me instant.

Rassurez-vous, nous avons bien compris qu’un salari� (fonctionnaire ou pas) en col�re aujourd’hui sera un retrait� pauvre mais heureux dans quelques ann�es, quand il aura permis � son pays de sauvegarder puis d’augmenter son PIB.

Mais vous avez oubli� de parler de votre grand projet de d�centralisation ! ! Et �a, c’est quelque chose ! ! Oui, tous ces fonctionnaires qui croyaient dans un Service Public National vont maintenant servir leur R�gion, leur Collectivit� Territoriale.

Prenons l’Education : � r�gion riche, �ducation privil�gi�e, � r�gion pauvre, �ducation oubli�e...Et tant pis pour les autres, pas de chance...Pour l’instant vous ne le dites pas comme �a, bien s�r. Dans les m�dias vous jurez m�me le contraire, mais j’ai bien saisi votre message.

Bref, nous avons bien compris que l’avenir de la France passe par le retrait� : pauvre mais heureux, mal soign� mais bient�t mort. Et j’ajouterais : toujours utile ! ! Car non content d’avoir servi son pays jusqu’� 65 ans pour les plus dynamiques, de partir sans sa retraite compl�te s’il aura �t� moins vaillant, il pourra rempiler ...dans les cours d’�cole o� il " surveillera " des " jeunes " � qui il pourra expliquer la notion du Sacrifice, pardon de " l’effort partag� " ! !

Je propose donc un petit changement : finies " Libert�- Egalit�- Fraternit� ", adoptons " R�forme- Sacrifice- Capitalisation ".

Votre bient�t retrait�e mais pas tout � fait encore d�vou�e,

R�gine Deretrette

PS : pour manifester leur soutien � votre politique et � votre �quipe les fonctionnaires se rassemblent dans la rue le mardi 13 mai, et d’autres, s�rement encore plus contents, les jours qui pr�c�dent.