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La dure loi du chiffre
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mardi 7 octobre 2003

par Emanuel Haumant

ous ne sommes pas sans ignorer qu’un euro s’�changeait hier 1,1566 dollars, que l’Europe des 15 passe � 25, qu’en France il y a 60 millions d’habitants, que la croissance sera presque nulle et le d�ficit d’environ 4%, que l’on d�plore environ 10% de ch�meurs, que les fran�ais travaillent 35 heures, que l’esp�rance de vie moyenne atteint les 79 ans, que les toulonnais repr�sentent 0,3% de la population fran�aise, que le RCT a perdu � domicile 15-25 contre Dax le week-end dernier et que le tunnel qui passe sous la ville n’a toujours qu’un tube.

Les chiffres, quelle belle invention !

On compte, on calcule, on d�chiffre, on d�nombre, on estime, on nous inonde de chiffres du soir au matin. Le matraquage est tel que les nombres eux-m�mes finissent par perdre leur signification. N’appara�t plus derri�re eux que le seul message d’importance : on est bien pauvre et tout cela co�te bien cher.
Car derri�re tous ces chiffres livr�s en p�ture se trouve toujours un objectif politique, et les math�matiques sont l� pour en assurer la justification.
L’illustration ultime de la bonne utilisation du chiffre concerne les sciences �conomiques. Elles servent aujourd’hui � l�gitimer tout choix politique. Ne dit-on pas des experts qu’ils m�nent une bataille de chiffres ?

Pourtant, dans la m�me logique, on pourrait calculer d’autres pourcentages que ceux que l’on nous sert. Par exemple : l’�volution du PIB [1] de la France en dollars constants [2] entre 1989 et 2002 (source OCDE) nous permet d’�tablir que la France produit en 2002 environ 30% de richesses suppl�mentaires qu’en 1989 (plus de 300 milliards de dollars). Une �volution faramineuse aux yeux du citoyen lambda que l’on persuade de supporter une moins bonne retraite, une moins bonne s�curit� sociale, et qui devra, un jour peut-�tre, payer vraiment pour scolariser ses enfants.
Ramen�s � une croissance annuelle, ces 30% de croissance sur 13 ans repr�sentent � peine 1,7%, autant dire une mis�re, beaucoup plus pr�sentable.

Il ne faut pas croire

Plus �a se complique, moins on comprend ce qu’il se passe vraiment. Le probl�me est que l’agent rationnel doit quand m�me consommer. Certains ont bien compris le m�canisme et utilisent un autre vocabulaire.
Les supermarch�s Champion affichent sur leurs sacs en plastique que « le client est sacr� ». Les �conomistes affirment que le march� du travail aux Etats-Unis a r�serv� une divine surprise en septembre en cr�ant des emplois pour la premi�re fois en huit mois, ce qui tendrait � montrer que rien ne p�se plus sur la reprise. L’�conomiste ind�pendant Joel Naroff a m�me d�clar� « Miracle des miracles, des emplois sont vraiment recr��s. Cela semble �tre le point de retournement ».
Les �glises cathodiques sont d�j� l�, il ne reste plus qu’� retourner � la messe.


[1] Produit Int�rieur Brut, valeur cens�e �valuer les richesses produite par un pays

[2] C’est � dire sans tenir compte de l’inflation



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et le bonheur est il possible de le quantifier ?....