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Alerte � Matignon
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mardi 2 septembre 2003

par Gilles Suchey

e serait un sous-produit m�diatique hors d’�ge destin� � d�c�r�brer les t�l�spectateurs. Ce serait un peu Alerte � Malibu, avec Jean-pierre Raffarin dans le r�le de Pamela Anderson. Le parall�le semblera os�, car en observant attentivement les deux vedettes, on peut discerner de subtiles diff�rences. Elles partagent toutefois un certain go�t pour les objectifs photographiques, d�veloppent le m�me sourire artificiel, c�l�brent le kitsch et vont chez le m�me coiffeur.
Ce serait un gouvernement qui jouerait pour d�lasser l’auditoire qui bosse, lui masser le cortex en attendant le sommeil. On simulerait la modernit�, on emploierait un mot pour un autre, on reculerait en feignant d’avancer. Un jeu de dupes comme le sont la plupart des produits t�l�visuels.
Le leitmotiv de ce gouvernement pour rire serait le sauvetage. Pas le sauvetage des noy�s pour de faux comme dans Alerte � Malibu, non, mais le faux sauvetage du ciment social comme dans une soci�t� vraiment lib�rale.

Tout a commenc� � l’�t� 2002, avec les mots du sous-ministre aux vieux gr�ements Hubert Falco. A cette �poque, le pr�sident de l’agglom�ration toulonnaise promettait de sauver l’APA (Allocation Personnelle d’Autonomie, destin�e � soulager les personnes �g�es d�pendantes) : « la situation nous impose de rectifier, de mettre en place les mesures r�alistes, de trouver les financements », martelait-il � l’occasion d’une tribune dans Lib�ration. Citer Falco nous affranchit d’autres guillemets. Ses mots sont adaptables � l’infini. Car le ciment social, dont l’APA est une composante moderne, se noie toujours dans l’irr�alisme des utopistes fondateurs (vaguement bolcheviques) et le manque de financements. Heureusement, les secouristes de l’UMP veillent au grain. Et c’est gr�ce au r�alisme du gouvernement Raffarin que les crit�res d’attribution de l’APA sont devenus cette ann�e plus rigoureux, et que le plan de modernisation des maisons de retraite destin� � financer l’embauche et la prise en charge des personnels soignants a diminu� de moiti�. Les pompes fun�bres remercient la canicule et le coup de pouce r�aliste de l’UMP, voil� au moins une corporation qui aura �t� sauv�e. De l’ennui.
En mati�re de sauvetage, puisque c’est le th�me du feuilleton, le gouvernement ne ch�me pas. En 2003, il multiplie les massages cardiaques et le bouche-�-bouche. Et les soirs d’�t� au Macumba, en sirotant une caipirinha, on pouvait �couter les secouristes vanter leurs exploits pour �pater la galerie en string. On entendait Fran�ois Fillon expliquer comment il avait sauv� la retraite par r�partition, comment Jean-Jacques Aillagon avait sauv� le r�gime ch�mage des intermittents du spectacle, comment Luc Ferry et Jean-Fran�ois Mattei allaient sauver l’�cole et la sant� publique, ou comment Pamela/Jean-Pierre avait sauv� le futur gr�ce � la d�centralisation. De l’autre cot� de l’�cran, la France d’en bas soupirait, s’�ventait, s’endormait. Ceux qui n’�taient pas devant la t�l�vision trimaient, ou manifestaient pour une modification de la grille des programmes.

Une nouvelle saison d’Alerte � Matignon d�bute. Les producteurs tentent de ranimer le public en distillant humour et suspense. Episode attendu : celui o� Jean-Pierre/Pamela essaie de sauver les �lections r�gionales.



> Alerte � Matignon
5 septembre 2003, par   [retour au début des forums]

Des hommes, nettement plus discrets, nettement moins m�diatiques, oeuvrent CONCRETEMENT aupr�s de ces fameux petits vieux qu’on "d�couvre" parcequ’ils meurent (loi �ternel de la gloire post mortem).

Ils bossent, b�n�volement en plus, � l’Association des Petits Fr�res des Pauvres � Toulon et ailleurs. Je les ai rencontr�s � l’occasion d’une belle expo photo en juin sur l’habitat des personnes �g�es les plus d�munies. (Ah, les doux yeux de petite souris d’une des mamies dans son salon, cuisine, sdb, wc � tout faire...) Juste pour dire que cette assoc m�riterait bien plus qu’on parle d’elle, tout en gardant sa modestie et sa simple humanit�.

  • > Alerte � Matignon
    5 septembre 2003, par   [retour au début des forums]

    Notons que la politique a pour objet de g�rer les affaires publiques, d’anticiper, d’organiser le bien-�tre d’une soci�t�.

    Mais quand l’Etat n�glige ses missions sociales les plus �l�mentaires, les associations et autres organisations humanitaires prosp�rent (fa�on de parler) pour lutter contre l’inacceptable.

    Effet pervers : en assumant une partie du travail, les ONG d�livrent le gouvernement, et donc la soci�t� qu’il repr�sente, de sa responsabilit�. C’est la prise de conscience individuelle contre la prise de conscience collective.

    En fait, L’humanitaire sied parfaitement au lib�ralisme le plus cynique.

    Derni�re illustration de ce principe en date : les d�clarations du premier ministre, dont les actes t�moignent du plus grand m�pris de la chose publique (voir la derni�re baisse annonc�e des imp�ts sur le revenu), mais qui apr�s le massacre estival, en appelle � la "solidarit�" et la "fraternit�" des Fran�ais. En gros : "que les petits fr�res des pauvres continuent leur magnifique action, bravo les gars d’arriver � un si beau r�sultat avec une poign�e de figues, et pendant ce temps, je vais voir comment relancer la consommation des m�nages en faisant un cadeau suppl�mentaire au M�def."

  • > Alerte � Matignon
    29 septembre 2003, par   [retour au début des forums]
    Je suis b�n�vole aux Petits Fr�res des Pauvres de Plaisir depuis plus de quatre ans. J’avais une adoration et une grande passion pour ma grand-m�re avec qui j’avais des rapports tr�s proches. Je trouve les personnes �g�es formidables. Elles ont en chacune d’entre elle cette richesse que la jeunesse n’a pas. On ne doit jamais oublier qu’elles existent, car elles repr�sentent la sagesse et l’exp�rience et nous rappellent qu’avant de devenir �g�es, elles �taient jeunes. J’ai eu l’occasion de reprendre mes �tudes et je finalise actuellement mon m�moire sur la communication externe des Petits Fr�res des Pauvres. Je trouve cette association formidable... j’aurais �t� tr�s honor�e de rencontrer son fondateur, Armand Marquiset...je rejoins votre t�moignage et trouve qu’elle m�rite vraiment d’�tre d’avantage connue tout en conservant une discr�tion ...tout de m�me pas trop. Alors je trouve cela bien triste de r�agir seulement maintenant, apr�s la canicule et de parler autant de solidarit� et des personnes �g�es. Nous, les b�n�voles, nous n’avons pas attendus pour nous manifester et aider comme chaque �t� nos "vieux amis"...