L’INSEE [1] publie r�guli�rement les comptes nationaux trimestriels. L’objectif est d’�valuer les variations du PIB [2] lors du trimestre �coul� � l’aide de mod�les statistiques complexes. On obtient ce que l’on appelle le taux de croissance trimestriel.
La r�f�rence de temps la plus commune en terme de croissance du PIB �tant l’ann�e, il faut bien se ramener � un taux annuel. Il existe plusieurs m�thodes pour calculer le taux de croissance annuel � partir d’un taux de croissance trimestriel.
Le taux de croissance trimestriel annualis�
Il est calcul� en consid�rant que le rythme de croissance va rester le m�me pendant les trois prochains trimestres. Si la croissance trimestrielle est de 0,5 %, le taux de croissance trimestriel annualis� est de 2 % [3].
C’est une projection qui plait au m�dias, simplicit� oblige, mais qui ne tient pas compte des sp�cificit�s propres � chaque trimestre (f�tes de fin d’ann�e propices � la consommation par exemple).
Le taux de croissance sur 4 trimestres (en glissement annuel)
Il est calcul� � partir du taux de croissance trimestriel des 4 derniers trimestres. De cette mani�re on fait abstraction de ce que l’on appelle les variations saisonni�res.
Le taux de croissance annuel moyen
On y est, c’est le pourcentage qui nous int�resse. On se dit qu’il suffit de le calculer � partir des croissances trimestrielles de l’ann�e.
C’est en fait la moyenne des taux de croissance en glissement annuel calcul�s pour chaque trimestre. La croissance 2004 d�pend donc de la croissance de 2004, mais aussi de celle de 2003 [4]. Il permet de lisser la courbe et de d�gager une tendance de fond.
Petit tableau r�capitulatif (source INSEE) :
Taux de croissance : |
2002 |
2003 |
2004 |
|||||||||
trimestriel | 0,7 | 0,7 | 0,3 | -0,3 | 0 | -0,4 | 0,4 | 0,5 | 0,5 | 0,5 | 0,5 | 0,5 |
annualis� | 2,8 | 2,8 | 1,2 | -1,2 | 0 | -1,6 | 1,6 | 2 | 2 | 2 | 2 | 2 |
glissement annuel | 0,8 | 1,5 | 1,4 | 1,4 | 0,7 | -0,4 | -0,3 | 0,5 | 1 | 1,9 | 2 | 2 |
annuel moyen | 1,2 | 0,2 | 1,7 |
Remarques
Une croissance de 0,5 % par trimestre en 2004 donnerait une croissance annuelle de 1,7 %, conform�ment aux pr�visions gouvernementales. Pour arriver aux 2,5 % esp�r�s par M. Cop� , il faudrait que la croissance trimestrielle soit stable � 0,8 %.
Ainsi, si on entend parler de taux de croissance trimestriel annualis� au quatri�me trimestre 2003 (2 %), il n’en �tait pas de m�me au deuxi�me trimestre 2003 o� cet indicateur �tait de -1,6 % : autant dire une r�cession. M�nageons la confiance du consommateur sacrebleu !
En ce qui concerne le taux de croissance en glissement annuel, la France �tait en r�cession au deuxi�me et troisi�me trimestre 2003 (-0,4 % et -0,3%) mais on n’en parlait � cette �poque que du bout des l�vres, la question �tait plut�t : �viterons nous la r�cession ? En effet, c’est le taux de croissance annuel moyen qui d�cide de �a et comme ce dernier � tendance � lisser la courbe, il est bien plus avantageux pour maintenir la confiance des investisseurs palsambleu !
Pour finir, une remarque sur le taux de croissance annuel car c’est r�ellement le meilleur de tous. Admettons que la croissance trimestrielle stagne � 0 % tout au long de l’ann�e 2004. Le taux de croissance annuel sera tout de m�me de 0,5 %. Comme le font remarquer � ce propos certains analystes financiers : « quoi qu’il en soit, avec un acquis de croissance de 0,5%, 2004 sera meilleure que 2003 ». R�tablissons la confiance des actionnaires ventrebleu !
Le difficile exercice d’un homme de pouvoir est donc de choisir parmi ces trois indicateurs, quel est le taux de croissance qui refl�te le mieux sa politique �conomique.
[1] Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques.
[2] Le Produit Int�rieur Brut (PIB) est la valeur marchande de tous les biens et services produits dans une ann�e � l’int�rieur des fronti�res de la France.
[3] Lorsqu’on multiplie 0,5 par 4 pour obtenir le taux de croissance annualis� on commet une erreur. Les pourcentages ne peuvent s’ajouter mais dans ce cas, comme les taux de croissance sont faibles, l’erreur commise est n�gligeable.
[4] Par exemple, le dernier trimestre 2003 compte autant que le second trimestre 2004.