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LETTRE D'INFORMATION |

SCOT Toulonnais : le diagnostic officiel

La coh�rence territoriale pour les nuls (2/4)
jeudi 4 mars 2010
par Gilles Suchey

L’�laboration du Sch�ma de COh�rence Territoriale s’appuie forc�ment sur un �tat des lieux : comptabiliser les erreurs et nommer les atouts permet de mieux appr�hender l’avenir. Le diagnostic des experts de l’agglom�ration Toulon Provence M�diterran�e est sans appel.

� la fin du chapitre pr�c�dent, nous dressions un tableau fort peu �logieux du d�veloppement toulonnais depuis la seconde guerre mondiale. Esprit syst�matiquement critique des geeks anarcho-trotskystes s�vissant sur Cuverville ? Non. Il suffit de lire la partie la plus int�ressante des documents relatifs au SCOT, � savoir les 83 premi�res pages du rapport de pr�sentation (qui en comporte 374) pour s’en convaincre. Les sp�cialistes mandat�s par Robert « la prise de conscience est derri�re nous » Beneventi, pr�sident du syndicat mixte du SCOT, ont boss� en conscience. Il faut dire que la plupart des �lus si�geant au syndicat ne jouaient pas encore dans la cour des grands avant les ann�es 2000 et ne doivent donc pas se sentir concern�s par le d�sastre r�v�l�.

Les 83 pages de diagnostic s’ach�vent sur une conclusion int�gralement reproduite ci-dessous (termes soulign�s par nous) :

« - L’aire toulonnaise est une m�tropole m�diterran�enne qui conna�t un positionnement strat�gique entre Marseille et Nice et dispose de certains atouts importants : poids d�mographique (530.000 habitants et troisi�me p�le urbain de PACA), premi�re base navale de M�diterran�e, essor des industries et activit�s li�es � la mer, agriculture dynamique, pr�sence d’une forte activit� touristique et r�sidentielle... Cependant, elle peine � affirmer sa place dans le chapelet des villes de l’arc m�ditterann�en, notamment � travers de grands programmes g�n�rateurs de rayonnement.

puce La forte croissance d�mographique de l’aire toulonnaise trouve sa cause en grande partie dans l’attractivit� migratoire. Cette croissance se localise pour une trop grande part en dehors du coeur de l’agglom�ration et concerne de fa�on marqu�e les classes d’�ge de plus de 40 ans, ce qui a pour cons�quence un vieilliessement g�n�ral du territoire, plus marqu� qu’en moyenne en France.

puce Les surfaces artificialis�es ont doubl� entre 1972 et 2003, alors que la population a seulement �t� multipli�e par 1,67. Cette tendance est due au mode de d�veloppement extensif de l’aire toulonnaise depuis trente ans qui ne permet pas de pr�server durablement les espaces agricoles et naturels.

puce L’aire toulonnaise n’a jamais affich� de strat�gie en mati�re d’organisation de l’espace et de localisation pr�f�rentielle des �quipements et des services. Cette absence de strat�gie nuit � l’attractivit�, au rayonnement et � la compl�mentarit� des p�les majeurs et au renouveau des centralit�s urbaines et villageoises.

puce Le trafic automobile enregistre toujours une forte augmentation, faisant craindre, � terme, une saturation g�n�rale des grands axes de voirie. Cette tendance s’explique par un mode de d�veloppement bas� presque exclusivement sur les axes routiers et par l’insuffisance de l’offre de transports collectifs. De plus, l’aire toulonnaise n’offre qu’une tr�s faible part aux modes doux (v�los, marche) dans ses modes de d�placements.

puce L’aire toulonnaise ne produit pas assez de logements et cette offre est en d�calage croissant par rapport � la solvabilit� des m�nages. Cette tendance est aggrav�e par la faible optimisation du foncier, li�e en partie � l’absence de politique fonci�re coordonn�e et globale.

puce Les atouts �conomiques de l’aire toulonnaise reposent notamment sur des piliers forts en terme de nombre d’emplois, sur l’existence de niches embl�matiques et sur une baisse certaine du ch�mage jusqu’en 2007. Cependant, l’absence d’une strat�gie globale de d�veloppement �conomique n’a pas permis d’organiser correctement une armature d’espaces �conomiques, d’�viter ainsi les concurrences entre certains espaces (centre-ville et nouveaux p�les par exemple) et de conforter durablement l’activit� agricole.

puce Le littoral est l’espace le plus convoit� de l’aire toulonnaise et conna�t en m�me temps des espaces naturels relativement bien pr�serv�s. Dans ce contexte, il ne fait pourtant pas l’objet d’un projet global, � l’�chelle de l’aire toulonnaise, visant notamment � trouver un �quilibre entre pr�servation et d�veloppement.

puce Devant les �volutions sociales et les nouveaux rythmes de vie de nos soci�t�s, l’aire toulonnaise fait face � trois principaux enjeux, qui peuvent n�anmoins se transformer en opportunit� pour cr�er des emplois : la difficult� d’acc�s aux services pour les actifs, le manque de prise en compte du vieillissement et un d�veloppement culturel � encourager ».

R�sum� du r�sum� : b�tonnage (le mot vulgaire pour "artificialisation"), bagnole et absence chronique de strat�gies dans tous les domaines [1] sont les mamelles du d�veloppement toulonnais.

Forts de ce constat sans appel, les experts ont b�ti un SCOT qui d�chire sa race comme disent certains quand ils se laissent d�border par l’enthousiasme, et comme nous le verrons dans le prochain chapitre.

(� suivre)

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La coh�rence territoriale pour les nuls

Chapitre un : comprendre mon SCOT

Chapitre deux : SCOT toulonnais : le diagnostic officiel

Chapitre trois : un SCOT pour rien

Chapitre quatre : le technop�le de la Mer sera construit en plein champ

[1] Sauf � parler du sens des affaires, parfois, et des strat�gies �lectoralistes � court terme, toujours.

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