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Le Toulon du sous-sol
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ZOOM SUR SAINTE-MUSSE 1/
samedi 9 novembre 2002

par Lamitrange

La r�alit� des cit�s dans l’agglom�ration toulonnaise. Plein phare sur une cit� t�moin.

epuis le s�isme du 21 avril, la France d’en haut sait. Que gouverner, c’est d’abord �couter la France d’en bas, r�agir, plut�t que pr�voir et anticiper. Aux innocents les mains pleines, les ministres s’agitent, entrent � grands fracas m�diatiques et policiers dans les cit�s, visitent les villes, encouragent la consommation des budgets municipaux, histoire de faire savoir qu’il y a urgence !

Alors, ces images de no man’s land qui nous arrivent des minguettes, des quartiers nord, de montfermeil ou d’ailleurs : r�al TV ou vraie fiction d’horreur ?

Cuverville a d�cid� d’en avoir le c�ur net. Zoom sur Sainte Musse. Coup de frein sur le boulevard, braquage droite toute vers les �illets, un des plus importants ghettos toulonnais � 90% maghr�bin, 10% gitan, sur le chemin des plages.

Avec une qualit� essentielle : une cit� en plein c�ur de la ville dont l’architecture, dans le plus pur pompier urbain des ann�es 70, ne d�borde pas vraiment ou si peu. Le long boulevard des Armaris, entre la tranquille banlieue valettoise et le sud de la ville, est le plus formidable mur antibruit qui soit. Quel toulonnais en effet jette plus d’un coup d’oeil vers ces pudiques fa�ades �maill�es de paraboles et assez r�guli�rement rafra�chies selon le bon vieux dicton militaire peinture sur merde �gale propret� ?

...D�j� pas mal de les accepter en ville, loin des faubourgs, ces pauvres-l�, si r�fractaires � l’int�gration, ni noirs ni blancs, � peine gris, alourdissant si dramatiquement nos chiffres d�partementaux de la d�linquance !

L’�ducation nationale, elle, propose une solution : la diss�mination. Soit une carte scolaire judicieusement �labor�e qui r�partit sur plusieurs coll�ges la « charge �ducative » de cette population immigr�e, histoire de maintenir la paix sociale et de ne pas plomber le niveau de nos charmantes t�tes blondes ou immigr�es de plus de deux g�n�rations. C�t� politiques, depuis le d�part du FN, tout le monde s’int�resse au secteur : pour cause de futur tramway et de Font Pr� 2000, l’endroit est strat�gique.

Qui croirait donc � l’immobilisme qui saisit en y entrant ?

Sit�t l’entr�e franchie, tout d�borde. Un monde � l’abandon.

Le silence, ponctu� des sifflements hargneux de jeunes d�soeuvr�s rep�rant un v�hicule de « l’autre rive ». Les carcasses de voitures d�soss�es. La salet� envahissant les abords d’immeubles et la naus�e qui la suit. Les bo�tes aux lettres arrach�es par dizaines dans les halls. L’urine et autres d�jections balisant les couloirs. Les poubelles, qui d�bordent elles aussi. Au m�pris des trop propres et discrets vide-ordures en colonne, c’est de leurs fen�tres, et dans une provocante ostentation, que les familles du ghetto crient leur d�go�t. T�moins de leur vie et de leurs d�chets, bouteilles, couches, conserves et autres r�sidus de consommation jonchent une terrasse goudronn�e. Hallucinant tableau d’immondices, lendemain d’un pop’art d�senchant� sur lequel des ronces, survivance parasite, prosp�rent.

Au centre de ce camp retranch�, l’Ob�lisque Grande Tour. Un centre social, petit village peupl� d’irr�ductibles, a choisi d’y installer ses locaux. Quelques associations avec lui r�sistent encore et toujours, tentant de faire entendre aux "gens du dehors" une autre parole des habitants que celle rageuse de leurs adod�linquants. Et la vie n’est pas facile pour les garnisons de ces camps retranch�s des �illets, de La Beaucaire, de Guynemer ou d’ailleurs...

Non, d�cid�ment, avant l’explosion d’une bombe de l’Axe du mal, c’est bien d’implosion que notre monde est menac�.



> Le Toulon du sous-sol
4 décembre 2002, par   [retour au début des forums]

salut l’ami �trange, j’ai beaucoup aim� ton article et en plus j’ai d�couvert que j’appliquais depuis longtemps chez moi le dicton militaire : peinture sur merde = propret�... ! Annie B.