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L’ins�curit� persiste dans le Var
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18 juin 2003

 

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Le vendredi 13 juin 2003 s’est tenue l’Assembl�e G�n�rale annuelle de l’UPV [1].

Bienvenus en ces temps troubl�s, une dizaine de CRS prot�geaient l’entr�e du b�timent de la place de la Libert� contre tout individu n’ayant pas de serviette en cuir noir. Notre journaliste ne disposait malheureusement pas de serviette de cuir noir. Tout au plus une serviette �ponge � l’effigie de Mickey nonchalamment jet�e sur l’�paule. Il est donc rest� dehors.

Extraits d’un article de Lib�ration pour se mettre dans l’ambiance [2] : « Dans le cadre du programme de vie locale, le conseil g�n�ral du Var aide les communes � financer l’installation de syst�mes de vid�osurveillance. Cette aide peut atteindre jusqu’� 80 % de subventions pour les villes de moins de 3 500 habitants, jusqu’� 50 % au-del� de 3 500 habitants. Selon le conseil g�n�ral, les villes disposent leurs cam�ras sur les parkings, les sorties des �coles, ou les b�timents publics qui ont �t� d�grad�s. Certaines communes en installent m�me autour des sources et points d’eau. En trois ans, dix communes du d�partement se sont �quip�es. [...] Dans les Alpes-Maritimes, vingt-huit communes ont �t� subventionn�es. Ce chiffre regroupe les municipalit�s qui se dotent de vid�osurveillance et de police municipale (20 % de subvention pour les communes urbaines, et un plafond de 80 % pour les petites communes). D’apr�s le minist�re de l’Int�rieur, 388 collectivit�s sont munies d’installation de vid�osurveillance en France, dont 185 sur la voie publique ».

Petite r�flexion qui demande � �tre poursuivie

La d�linquance de voie publique est, depuis quelque temps, combattue avec beaucoup de violences et de d�magogie. Le gouvernement pr�c�dent avait quelque peu lanc� la machine mais force est de constater que l’actuel frappe bien plus fort. Les cages d’escaliers interdites aux jeunes, la confiscation du scooter pour les fumeurs de haschisch, l’enfermement pour les prostitu�es... Les policiers ont toujours plus de taf mais ne s’en plaignent pas trop. Ils avouent m�me aimer leur ministre.
L’objectif des �lus de proximit� (qu’on pourrait surnommer les proxos si l’appellation n’�tait pas d�j� brevet�e) est aussi de se faire aimer. De la majorit� de la population votante. Il leur faut donc miser sur du visible. La t�l�surveillance, de ce point de vue, obtient des r�sultats probants. Cependant, elle s’av�re totalement inefficace contre la violence de rue [3]. Tout le monde politique le sait, mais peu importe, cela permet de caresser m�m�re dans le sens du poil, et de virer du fric sur des fonds de bo�tes priv�es plus ou moins opaques.

Le d�linquant en col blanc, lui, a moins de souci � se faire que le voleur de portables. D’ailleurs, la d�linquance en col blanc n’existe pas. Seul existe l’Etat, qui ponctionne encore et toujours les honn�tes chefs d’entreprise. Accul�s par tant de charges, ceux-ci s’en remettent � des combines que le bon sens appellerait « syst�me D ». Les patrons l’ont si bien compris que vendredi, � l’Assembl�e G�n�rale de l’Union Patronale du Var, ils ont demand� � leurs membres les plus �minents, � savoir Mme L�vy ainsi que MM. Falco, Trucy (le S�nat est un puissant conservateur) et Vitel [4] de prendre exemple sur les initiatives italiennes pour r�nover une l�gislation « inefficace » et supprimer des imp�ts « archa�ques ».

La corruption en entreprises n’est certainement pas le sujet favori de Mme de Menthon qui pr�side la soci�t� ETHIC [5]. Quoique. Cette ch�re entrepreneuse, qui malgr� son nom n’est pas parente de Balladur, pr�f�re causer « cynisme et investissement ». Il faut de ce point de vue envisager son action comme la promotion de l’« ï¿½tiquette » et non de la « morale » en entreprise [6]. C’est ainsi qu’elle peut expliquer qu’il « est �thique de cr�er des emplois � l’ext�rieur » [7], c’est-�-dire, pour son cas personnel, en Tunisie, un pays dirig� par le c�l�bre dictateur Ben Ali [8]. A ce compte, la firme Total, qui cr�e des emplois en Birmanie, est elle aussi « ï¿½thique ». Mais le but de Mme de Menthon n’est pas tellement d’exploiter les travailleurs des pays pauvres, apr�s tout, ce ne sont que des travailleurs comme les autres. Sa tactique rel�ve du billard, avec coup � deux bandes. En d�localisant, « on donne une chance en France, � la r�forme ». Entendons : il est tout � fait moral de mettre au ch�mage des dizaines de milliers de personnes si cela peut se traduire par une pr�carisation du statut salarial dans notre beau pays.

Augmenter le taux de ch�mage pour faire pression sur les salaires : c’est du pur discours marxiste ; l’UPV en est rest�e bouche b�e.

St Just


[1] Union Patronale du Var.

[2] « Une vid�osurveillance tr�s bien subventionn�e », par Didier Arnaud, samedi 14 juin 2003.

[3] D’apr�s un sp�cialiste cit� par Lib�, « la vid�o surveillance est « sans effets » sur les atteintes aux personnes et exerce diverses influences sur les atteintes aux biens [...] En r�alit�, le principal inconv�nient, c’est que la d�linquance se d�place hors champ. Du coup, la commune d’� c�t� risque d’h�riter des ennuis de sa voisine qui vient de s’�quiper ».

[4] Voir aussi Bienvenue au Genevi�ve L�vy show.

[5] Entreprises de Taille Humaine Ind�pendantes et de Croissance.

[6] Voir plut�t le site ethique sur �tiquette.

[7] Var Matin, samedi 14 juin 2003.

[8] Rappelons au passage que le rallye de Tunisie 2003 est parti de Toulon. Pour f�ter le deuxi�me anniversaire de la chute du FN local ?