Des �tudiants et l’information

LES r�sultats et commentaires aff�rents, visant un �chantillon tr�s restreint de la population estudiantine, n’appellent �videmment aucune g�n�ralisation.
Le questionnaire a �t� remis � dix groupes successifs au cours des ann�es universitaires 2003-2004 et 2004-2005. Nombre de sond�s : 239. Tranche d’�ge : autour de 20 ans.

Question 1. A propos des moyens d’information suivants : t�l�vision, radio, presse �crite, internet, diriez-vous que vous leur faites totalement, assez, peu, ou pas du tout confiance ?

N.B. Certains calculs transversaux peuvent ne pas aboutir au total de 239, en raison de l’existence de quelques r�ponses incompl�tes. Toutefois les diff�rences demeurent marginales et n’affectent pas le r�sultat d’ensemble. (Observation valant �galement pour les questions suivantes).

On constate que la presse �crite devance largement les autres m�dias, pour la confiance qu’elle inspire. La radio, puis la t�l�vision inspirent �galement plus de confiance que de m�fiance, tandis que le recours � internet ne para�t pas constituer le meilleur moyen de suivre l’actualit�. Il est vrai que ce point aurait d� �tre pr�cis� au pr�alable, compte tenu des diverses formes que peut prendre la consultation du web (informations communiqu�es par les fournisseurs d’acc�s, sites des organes d’information, sites personnels...) Il serait cependant erron� d’en conclure � la supr�matie de la presse �crite aux yeux des consult�s, les r�ponses aux questions suivantes r�v�lant son faible impact sur ce public.

Question 2. Pour chacun des domaines de l’actualit� suivants : politique int�rieure, politique �trang�re, vie �conomique et sociale, nouvelles locales, faits divers, sports, arts et culture, vous sentez-vous tr�s, assez, peu, ou pas du tout int�ress� ?

On remarque un engouement certain pour les faits divers, les nouvelles locales, l’actualit� �conomique et sociale (ce qui est la moindre des choses pour un public se destinant en principe � devenir des cadres d’entreprises ou d’administrations), les sports. La politique �trang�re, les arts, et la politique int�rieure sont moins appr�ci�s.

Question 3. Parmi les journaux t�l�vis�s ou les bulletins d’informations suivants, lequel regardez-vous plus volontiers ? (Une seule r�ponse). TF1, France 2, France 3, Canal+, M6, LCI, I-T�l�, autres, aucun.

Ont la pr�f�rence, par ordre d�croissant : TF1 (cit� 93 fois), M6 (70), France2 (34), France3 (16), Canal+ (9), LCI (2), autres (2), aucune (3).
Ces r�ponses semblent conformes au tableau pr�c�dent dans la mesure o� elles confirment la pr��minence de deux t�l�visions commerciales (163 r�ponses sur 239 sond�s), dont les journaux font largement appel aux faits divers et assez peu � la politique, surtout �trang�re.

Question 4. En attribuant le num�ro 1 � la radio que vous �coutez le plus souvent, d�signez celle qui a votre pr�f�rence : France Inter, France Info, France Culture, France Musique, France Bleu, Europe 1, RTL, RMC, une radio essentiellement musicale du type Fun, Skyrock, etc. (Cette question ne concerne pas seulement l’information mais l’ensemble des programmes).

Ecoutent plut�t une radio musicale : 214 ; RTL : 5 ; RMC : 5 ; France Inter : 3 ; France Info : 2.
Sup�riorit� �crasante de radios aussi peu « informatives » que possible, et qui fait s’interroger sur le pourcentage favorable recueilli par la radio � la question 1.

Question 5. Citez 5 titres de quotidiens d’audience nationale ; donnez le(s) titre(s) de celui ou ceux que vous lisez : -au moins 4 fois par semaine, -1 � 3 fois par semaine, -exceptionnellement. Citez 5 titres d’hebdomadaires ; m�me question pour : -au moins 3 fois par mois, - 1 � 2 fois par mois, -exceptionnellement. Citez 5 titres de mensuels ; m�me question pour : -au moins 6 fois par an, -3 � 5 fois, -exceptionnellement.

Cette question jette une lumi�re crue sur la m�connaissance absolue de la presse �crite. Ici encore on rencontre une contradiction flagrante avec la question 1 : les sond�s accordent une large confiance � la presse �crite... mais ne la lisent pas. Et ne la connaissent pas. Sur, rappelons-le, 239 interrog�s, 3 seulement ont �t� en mesure de citer cinq titres de quotidiens d’audience nationale. Beaucoup ont d� se limiter � 2 ou 3, et plusieurs aucun ! Le quotidien d’audience nationale avait �t� auparavant d�fini comme un quotidien paraissant sur l’ensemble du territoire m�tropolitain, ce qui excluait �videmment les r�gionaux, mais aussi les gratuits diffus�s seulement dans quelques villes (et d’ailleurs pas encore diffus�s � Toulon lors des toutes premi�res vagues de questionnaires).
Parmi les aberrations relev�es � cette occasion, un « m�lange » entre les titres consistant � indiquer comme quotidiens des hebdomadaires ou des mensuels (aberration existant aussi dans ces deux autres cat�gories). Toutefois, une sorte de record est atteint par Le canard encha�n�, cit� 58 fois comme un quotidien, ce qui pose une autre question sur la compr�hension de la langue fran�aise. En effet, pour certains, le terme de « quotidien » ne semble pas viser une p�riodicit� mais plut�t un aspect physique. Et cette erreur figure dans pr�s du quart des r�ponses !
Les quotidiens les plus cit�s sont : Le Monde (189), Le Figaro (114), Lib�ration (31), Aujourd’hui/Le Parisien (27). Lisent r�guli�rement un quotidien (c’est � dire 3 � 4 fois par semaine), 27 personnes. Il faut pr�ciser que dans la grande majorit� des cas, c’est le quotidien local. Sur les derni�res vagues de questionnaires, faisant suite � l’arriv�e des gratuits sur Toulon, il n’est pas rare de trouver �galement ce type de presse.
Pour les hebdomadaires, 7 sond�s seulement ont �t� en mesure de citer 5 titres g�n�ralistes. Il faut pr�ciser que cette enqu�te ayant pour but de savoir comment la lecture de la presse pouvait concourir � l’enrichissement de la culture g�n�rale, il a �t� syst�matiquement ignor� les titres sp�cialis�s se limitant � un domaine bien pr�cis : sport, automobile, informatique, etc. Ainsi un sond� a bien cit� 5 titres, mais il ne s’agissait que de journaux de programmes de t�l�vision... Un ou deux ont cit� des feuilles gratuites d’annonce, ou encore le Journal de Mickey, toutes publications qui ne paraissent pas forc�ment donner des bases utiles � un �tudiant en GEA [2]. Les hebdos les plus cit�s sont : Courrier International (23), Le canard encha�n� (29, pris en compte seulement quand il �tait class� parmi les hebdos), Le Nouvel Observateur (23), Paris Match (22). D�clarent lire r�guli�rement (au moins 3 fois par mois) un hebdomadaire : 23 personnes.
Enfin, en ce qui concerne les mensuels : en raison de la multiplicit� des titres, du caract�re encore plus souvent sp�cialis� que pour les hebdomadaires, les r�ponses donn�es ne pouvaient �tre consid�r�es comme repr�sentatives et de ce fait, cette partie n’a pas �t� d�pouill�e.

Autres exemples d’aberration traduisant une connaissance approximative de la presse : - �vocation de titres disparus : Le Quotidien de Paris, le Matin ; - d�formation de titres existants : ainsi l’Express devient l’Expert, et Alternatives Economiques Alternances Economiques ; cr�ation de « nouveaux » titres : le Monde magazine...

Question 6. En trois ou quatre lignes, dites pourquoi il vous para�t important d’�tre bien inform�s.

Les r�ponses confirment la « d�sesp�rance » qu’on peut �prouver � la lecture de ce qui pr�c�de. D�fil� de lieux communs (« pour savoir ce qui se passe autour de moi »), entassement de clich�s, pas une seule r�ponse ne d�voile la moindre trace d’originalit�. Aucun ne semble avoir conscience de l’utilit� d’�tre bien inform� pour l’accomplissement de la carri�re � laquelle il se destine, ou tout simplement pour �tre un citoyen averti. Quelques-uns, on les remercierait presque, ont la franchise de dire qu’ils se moquent royalement d’�tre bien inform�s.

[1] Gestion des Entreprises et Administrations, une sp�cialit� de l’IUT.

[2] NDLR : des bases utiles ? Il faut bien se d�lasser de temps en temps ! Avec une petite queue et des grandes oreilles, pourquoi pas ?