R�gionales 2010 : un nouveau fauteuil pour le cumulard Hubert Falco

CELA ne lui suffit pas. Le d�j� maire de Toulon, pr�sident d’agglom�ration TPM, pr�sident honoraire du Conseil G�n�ral du Var, secr�taire d’�tat � la D�fense et aux anciens combattants, s�nateur du Var quand il quitte le gouvernement, brigue un nouveau mandat : celui de conseiller r�gional. Mandat qu’il obtiendra � coup s�r puisqu’il est t�te de liste dans le Var : s’il ne devait y en avoir qu’un, ce serait lui ! Hubert Falco — tout le monde l’aura reconnu — est d�cid�ment �bermensch. S’il avait �t� t�te de liste r�gionale et qu’il avait perdu contre Michel Vauzelle, il aurait connu sa premi�re d�faite. Mais l�, m�me une d�faite de l’UMP en PACA ne lui fera pas d’ombre. Un courage qu’il avait d�j� affich� en t-shirt et tongs.

Le commun des mortels ne disposant que de 24 heures dans une journ�e pour accomplir correctement ses t�ches — l’une d’entre elles �tant de se reposer —, Hubert ne pourra octroyer que moins de cinq heures de son temps quotidien � chacun de ses mandats [1], � condition de ne jamais dormir. Sachant que deux de ses fonctions n�cessitent une pr�sence � Paris, qu’il faut 4 heures pour faire Paris-Toulon en TGV, que M. Falco divise sa semaine en deux soit un aller-retour par semaine, combien de temps Hubert passe-t-il devant ses dossiers ? Ah mais oui, Hubert fait le voyage en avion ! Et puis il peut travailler pendant le voyage. Et puis conjuguer les mandats locaux et les mandats nationaux est un bon moyen pour le patron de rester au contact de la populace r�alit�. Et puis, il travaille m�me le dimanche. Et puis surtout il d�l�gue ses fonctions � des conseillers dont les trombines ne figurent pas toujours sur les affiches �lectorales.

D’apr�s M. Falco lui-m�me, son salaire est de 11.000 euros brut... ou net, tout �a c’est un peu la m�me chose. Devant les cam�ras de Canal+, il s’emm�le les pinceaux. Il faut dire qu’il n’a pas toujours avec lui ses cerveaux, le s�millant Patrick Heintz ou le discret Robert Cavanna, pour lui souffler les r�ponses. D�cortiquer tous les salaires (hors primes et indemnit�s) de toutes les fonctions d’Hubert prend de la bande passante : s�nateur (7.000 euros), maire (plus de 5.000 euros), pr�sident d’agglom�ration (plus de 5.000 euros), secr�taire d’Etat (13.000 euros), conseiller r�gional (plus de 2.000 euros). Travailler plus pour gagner plus. Alors bien entendu il ne touche pas tous les salaires li�s � ses mandats. Nous apprenons sur le site politique.net, qu’une loi de 1992 fixe une limite dans le cumul de salaires : en th�orie, un responsable politique ne peut cumuler plus de 8100 euros de salaires. Sauf que cette m�me loi pr�voit que « si un homme politique d�passe le plafond de 8.100 euros, il peut d�signer un de ses coll�gues pour lui reverser le trop plein per�u. C’est le principe du "reversement" : un �lu local peut verser le surplus de ses indemnit�s � un autre �lu local de son choix. La loi de 1992 n’est donc pas destin�e � faire des �conomies � l’Etat, mais � mieux r�partir la richesse entre �lus. Par cons�quent, un d�put�-maire qui cumule plus de 14.000 euros de revenus par mois, peut d�signer un autre �lu pour que celui-ci per�oive les 6.000 euros de surplus. Rien ne se perd donc, et tout se cumule de mani�re d�guis�e pour peu qu’on soit entour� d’un r�seau d’�lus de confiance. »

En tout cas devant tant de travail, tant de trajets, tant d’abn�gation, vous autres employ�s pr�caires de chez Ik�a, caissi�res � temps partiel de chez Auchan et autres ch�meurs en fin de droit feriez mieux de remballer vos complaintes et de prendre exemple. Enfin bon. Si vous vous contentez de voter pour lui, ce sera d�j� pas mal.

[1] nous ne retenons pas le poste au CG puisqu’il s’agit juste de la cantine petits-fours-inaugurations-chrysanth�mes, mais nous pourrions ajouter son poste de directeur du Conseil d’Administration du Centre Hospitalier Intercommunal de Toulon-La Seyne.