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LETTRE D'INFORMATION |

Vanyda, entretien

dimanche 3 juillet 2005
par Iconophage

Vanyda a un air d’adolescente un peu timide mais sa pr�sence aux Rencontres internationales de Bastia ne doit rien au hasard. Avec L’immeuble d’en face, elle a r�ussi un joli coup d’�clat. C’est avec assurance qu’elle parle de son travail, de ses inspirations, de ses projets. Comme quoi on peut �tre djeune et savoir ce qu’on veut.

ENTRETIEN réalisé par JMP [1] dans le cadre des douzi�mes rencontres de la bande dessinée de Bastia, le 2 avril 2005.

Nous allons beaucoup parler de L’immeuble d’en face [2]. Dans ce travail, quelle est la part du r�el et la part de l’imaginaire ?
C’est beaucoup d’observations. Il y a donc une grande part du r�el mais romanc�e et arrang�e. Ce n’est pas une autobiographie mais un ensemble d’anecdotes que je collecte consciemment ou non et qui prennent corps ensuite dans mes personnages.

C’est donc pour cela qu’il y a en face dans le titre ? C’est une prise de recul par rapport � ce que vous observez ?
L’architecture du b�timent est inspir�e d’un immeuble qui �tait en face de chez moi, mais c�t� cour. Des rideaux manquaient � un �tage, ce qui me permettait d’observer ce qu’il s’y passait. C’est ainsi qu’est apparue l’id�e de cette bande dessin�e.

Quelles sont vos sources ? Vous travaillez d’apr�s des croquis, des vues, ou � partir d’une documentation pr�cise et des photos ?
Quand je parle d’observation, je parle surtout d’observation de la vie. J’observe les gens, leurs relations, leurs r�actions. Pour les d�cors, tout vient de mon imaginaire. Je ne fais pas de photos et tr�s peu de croquis.

L’immeuble d’en face nous propose des tranches de vie de personnages d’�ges divers. On a ainsi des quadras, des jeunes gens, un b�b�... Expliqueriez-vous le succ�s de votre livre par le fait que tout lecteur peut se sentir concern� par l’un ou l’autre des protagonistes ?
C’est en effet un souci que j’ai eu d�s le d�part. Quand j’ai commenc� la bd, j’en faisais chez moi et pour moi, avec des personnages qui me ressemblaient. Puis aux Beaux-arts je me suis rendue compte que ceux qui jugeaient mes livres �taient mes professeurs qui avaient une quarantaine d’ann�es. Je me suis dit que le public pouvait �tre d’un �ge diff�rent du mien et en ayant observ� mes oncles, mes tantes, mes parents, je me suis dit qu’il y avait des choses � raconter sur une p�riode que je n’ai pas encore v�cue. Et du coup, en d�dicace, je me retrouve devant des �ges diff�rents et un public autant masculin que f�minin.

La sensualit� est tr�s pr�sente dans l’Immeuble d’en face. Tout en finesse et suggestion. Il �tait important pour vous d’aborder ce domaine sans trop de tabous ?
Cela fait partie des meilleures choses de la vie. Il �tait donc important de le raconter.

Quelle est l’influence de l’univers manga dans votre oeuvre et notamment dans le d�coupage ?
J’ai commenc� � dessiner d’apr�s les dessins anim�s japonais. Le trait est encore influenc� dans par exemple la fa�on de dessiner les cheveux. En revanche, les yeux ne sont plus aussi grands qu’avant. Cela se retrouve surtout dans la narration, dans la d�composition des mouvements... Le fait de faire des pages sans dialogue. On peut ainsi se permettre dans le manga de d�composer une action o� il ne se passe pas grand-chose.

Comme par exemple dans cette page o� le personnage se fait une tasse de th� : c’est quelque chose de tr�s prosa�que mais vous en faites un instant magnifique.
Ça c’�tait vraiment un plaisir de dessinateur. J’avais envie de dessiner l’int�rieur d’un placard et du coup, j’ai �crit cette histoire qui n’en est pas une mais qui cr�e une ambiance particuli�re.

Comment travaillez-vous ? Quels formats et quelles techniques utilisez-vous ?
L’immeuble d’en face a �t� commenc� il y a tr�s longtemps. Les premi�res pages ont �t� faites quand j’�tais encore aux Beaux-Arts. J’y ai exp�riment� la plume sur du calque ou le feutre sur l’arri�re des posters. Aujourd’hui je me suis stabilis�e sur du feutre sur papier machine format A4.

Comment rendez-vous les gris�s ?
C’est de la trame directement inspir�e des mangas que je fais sous Photoshop. Ce n’est pas de la trame comme on la faisait dans le temps avec une d�calcomanie d�coup�e et � gratter.

L’immeuble d’en face appelle-t-il un second volume ?
Le volume 2 est en pr�paration et devrait sortir en 2006. Il y en aura peut-�tre un troisi�me. Les personnages vivent un peu tout seuls au bout d’un moment...

On retrouvera les m�mes protagonistes qui vont vieillir, grandir et m�rir ?
Il ne se passait pas tant de temps que cela dans le premier volume. Je ne pense pas qu’ils vieilliront tant que �a mais on va continuer � les suivre dans leur vie de tous les jours.

Avez-vous d’autres projets en dehors de cette veine plut�t r�aliste ? Des projets plus port�s sur l’imaginaire ?
Je suis plut�t concentr�e sur le r�alisme. C’est l’histoire d’une adolescente. Une tranche de vie au coll�ge. Cela n’a pas encore de titre mais cela sortira en 2007 aux �ditions Dargaud et je termine actuellement le troisi�me tome de l’Ann�e du Dragon [3] avec Fran�ois Duprat.

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[1] Iconophage : cin�ma et BD tous les lundis de 19h � 20h30 sur RadioActive, 100 FM, aire toulonnaise.

[2] Editions La Bo�te � Bulle, Collection Contre-Jour, 2003.

[3] T.1 et 2, Editions Carabas, Collection Urban Collection, 2003 et 2004.

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