Toulon  Var agglomération Qualité France Média Economie Culture Justice et injustices Cuverville sans frontière Cuverweb pratique
Maison fondée à Toulon en 1995

LETTRE D'INFORMATION |

Nicolas taille patron

samedi 15 décembre 2007
par Saint-Just

Le nez dans la neige, l’ogre m�diatique avance, s�r de lui, pi�tinant le tapis rouge et les doigts qui le d�roulent.
Cet ogre est petit, vorace, naus�abond.

LE mouvement populaire est bel et bien l�, pr�sent. Le parti socialiste l’oublie, trop content de rafler les circonscriptions autrefois estampill�es communistes. Les m�dias � la botte du pouvoir pr�f�rent, eux, essuyer les larmes r�currentes d’un pauvre usager pris en otage par des gr�ves dites ill�gitimes ou le petit commer�ant qui a perdu son magasin saccag� durant des �meutes de banlieue. « Les citoyens timides (...) ne redoutent rien tant que les �meutes populaires. Or le peuple ne se soul�ve que lorsqu’il est pouss� au d�sespoir par la tyrannie. Et sa vengeance est toujours juste dans son principe, quoiqu’elle ne soit pas toujours �clair�e dans ses effets. (...) Or � quoi devons-nous la libert� ? Aux �meutes populaires ». (D’apr�s J.-P. Marat, L’Ami du Peuple, 10 novembre 1789)

Et les fadaises ros�tres d’�lus pr�tendument de gauche apposent la vaseline sur le manche fi�rement brandi par un gouvernement de charognards et de bras cass�s. D’aucuns disent que le clivage gauche-droite a disparu. Une chose est s�re, c’est que le PS et l’UMP se retrouvent gaiement dans des soir�es sado-masochistes, se distribuant les cartes �lectorales sur les genoux des uns des autres. Si la gauche n’existe plus au niveau institutionnel, tant pis ! Qu’elle meure seule dans les poubelles qu’elle s’est grandes ouvertes ! Une gauche h�t�roclite, disparate, dispers�e reprendra des couleurs � la chaleur de quelques flamb�es spontan�es. Le 30 novembre dernier, au gymnase du Port Marchand, un combat professionnel de boxe opposait un sportif toulonnais � un homologue parisien. Le premier magistrat de la ville �tait pr�sent. Avant le d�but du match, le speaker annon�a sa pr�sence. Des hu�es s’�lev�rent du public. Cela fait r�fl�chir pour un homme qui sera r��lu les doigts dans le nez en mars avec un score togolais. Le lendemain, l’�quipe de France de handball f�minin affrontait au palais des sports de Pau l’�quipe d’Argentine. Assistait � la rencontre Bernard Laporte, secr�taire d’Etat aux sports, et ancien homme-sandwich du rugby national. L� aussi des hu�es se firent entendre � l’annonce de son nom. Nous ne parlons pas de la col�re des magistrats et avocats face � la politique de Mme Dati, ni de la "grogne" �tudiante contre P�cresse et Julliard. Le mouvement des cheminots et autres r�gimes sp�ciaux fut gentiment �teint par les leaders des conf�d�rations syndicales. Lagarde, ministre de la bourse, propose de faire du v�lo face � la mont�e du cours du p�trole. D’autres n’ont fait qu’un court s�jour � la Conciergerie pour avoir ironis� sur des brioches. L’incomp�tence des ministres refl�te les courants d’air c�r�braux de leur chef.

Nicolas Sarkozy clame � la t�l�vision qu’il n’est pas le p�re No�l. Qu’il se rassure le bougre : il n’est m�me pas le nain qui fabrique les cadeaux et les cornes qu’il porte ne sont pas les bois d’un renne de Laponie. Sarkozy est un laquais ; il prom�ne le carrosse des capitaines d’industries, il �poussette le canap� des rentiers, il raconte des histoires populistes aux retrait�s amateurs de sensations fortes. Il justifie l’ouverture pour s’entourer soit disant des meilleurs. Or le gouvernement des meilleurs, cela porte un nom : c’est l’aristocratie. Le pouvoir de Sarkozy est aussi bancal qu’un Directoire � l’aube du Consulat. Nicolas Ier tire une apparente grandeur � offrir des remises gracieuses � des hommes gav�s d’argent et qui, « poss�dant une propri�t�, sont attach�s au pays qui la contient, aux lois qui la prot�gent, � la tranquillit� qui la conserve » (Boissy d’Anglas, discours pr�liminaire au projet de Constitution, 23 juin 1795). Pour la majorit� des Fran�ais, Sarkozy se r�v�lera rien de plus qu’un bonimenteur, un fier-�-bras, qui injurie les petites gens, roule des m�caniques entour�s de ses gardes du corps et m�prise tel un seigneur en sa r�serve la pr�somption d’innocence. En guise de politique ext�rieure, notre laquais national re�oit Omar Bongo � l’Elys�e, cire les pompes d’un George Bush en fin de r�gne, applaudit chaleureusement � la dictature de Poutine, et se fait ridiculiser par un Kadhafi au meilleur de sa forme. Sarkozy, comme Bonaparte, parle d’une « R�publique ciment�e par le sang de tant de h�ros et tant de victimes » et occulte de dire que ses h�ros et ses victimes ont une autre m�moire que la sienne. Sarkozy est versaillais : le sang des h�ros et des victimes est celui de sa r�pression.

Alors pour la Saint Nicolas, pas de cadeaux, soufflons sur les braises et r�chauffons-nous car l’hiver sera rude et long.

Imprimer Imprimer

Logo de l’article : Josep Renau

R�pondre � ce message

  • Nicolas taille patron 1er janvier 2008, par


Copyright | 2020 | cuverville.org
<span style='text-transform: uppercase;'>Editos</span>
Dans la m�me rubrique
2011 : Toulon entre en phase terminale
(25/01/2011)
Le canon fran�ais
(28/04/2010) (3 messages)
R�ponse sanitaire �volutive
(31/12/2009)
Agla� et Sidonie et tous leurs amis
(01/09/2009) (2 messages)
Cuverville solidaire : “nen pendran mai”
(17/03/2009) (2 messages)
Le retour du Kermocco
(14/09/2008) (3 messages)
Un peu gauche, un peu maladroit
(19/03/2008) (5 messages)
Lettre ouverte des Amis de La P�rouse au Pr�sident du Rugby Club Toulonnais
(21/01/2008) (7 messages)
Le nouveau dictionnaire de la R�forme
(14/10/2007) (2 messages)
Les donneurs de le�on
(01/09/2007) (5 messages)