Tu seras chasseur, mon fils !
Il �tait une fois de g�n�reux propri�taires qui louaient fort cher leurs vastes espaces forestiers situ�s au pied du Mont Caume (qui a de tr�s tr�s grands pieds). Ils conc�d�rent un droit d’usage de leurs for�ts � ce qu’il est convenu d’appeler "chasseurs" ; �ventuellement quelques �preuves d’endurance pour sportifs avertis furent n�gociables et n�goci�s. Par ailleurs, deux jeunes nobliaux en goguette, adeptes de jogging � fort d�nivel� comme peut l’�tre le trail, s’entra�naient dans ces contr�es pour une future �preuve qui devait emprunter ce secteur. Le samedi tout est permis et nous avions pris soin d’uriner au Col de Garde, espace neutre entre Le Broussan et chez Hub (pour ne pas polluer le sol r�serv� aux douilles richement color�es et imputr�cibles, g�n�reusement tomb�es de cartouchi�res non identifi�es via un tr�s bref s�jour contre une culasse). La rencontre des deux mondes se traduisit par une image sur laquelle trois personnages paisibles et repus apr�s un petit d�jeuner bien arros�, assis sur un tabouret fait d’empilement de pierres, manifestent leur surprise de voir arriver d�bouler deux jeunes faunes sans que les chiens - auxiliaires incontournables du chasseur sans lequel il pourrait passer � autre chose - n’eussent pouss� cri cod� [ouaaaaaaaaaaffouaffoafff], tout simplement en restant assis et fermement assis malgr� la pr�carit� de l’ass�ti. Peut-�tre n’avaient-ils pas d’ordre de bouger de la part du chef de battue et cela n’�tait pas consign� sur le fameux carnet [de battue].Quant aux nouveaux arrivants,courts v�tus mais forts agiles dans ce sentier encombr� de racines et d’orni�res laiss�es par les exploitants forestiers et autres vrais amateurs de vrais 16 (4x4), ils ne purent que manifester leur surprise par cette succession de phrases qu’ils durent subir : "Vous �tes sur une chasse priv�e" - "Nous on paye un million la part" "Vous repartez tout de suite d’o� vous venez" "On ne veut rien savoir" et de casser le fusil - terme usit� dans l’univers du chasseur converti � l’arme � feu pour trouver l’arc et les fl�ches trop obsol�tes - pour appuyer le dernier message : "C’est du vingt-deux." "Et � balle ;..." Courageusement, comme non convenu avec ces personnages d’une autre �poque puisqu’aucun dialogue n’a �t� possible, nous avons pris le chemin du retour. Pourtant, � Toulon, lorsque l’on �voque d’Estienne d’Orves c’est sur un autre registre que l’on porte son respect. Son successeur(seuse)n’a pas song� � faire �tablir une charte entre tout les occupants d’un espace qui se voudrait accessible au plus grand nombre, avec l’accord des deux parties en pr�sence, propri�taires et usagers. Une for�t est une ressource malheureusement confisqu�e par un lobby de chasseurs qui ne font que reproduire les comportements fachistes des milieux dans lesquels ils ont �volu�.
Le mode p�remtoire, soutenu par une arme pr�te � servir et conduite par une personne avis�e, renforc�e par la solidarit� d’un groupe qui n’ose m�me pas se redresser lorsque des h�tes parviennent jusqu’� eux, ce n’est pas de la n�gociation. Ce n’est pas non plus de la police des eaux et for�ts. Ce n’est pas acceptable. C’est du facisme � l’�tat pur. Et le subir ... en passant , �a c’est innaceptable.
NDLR : �v�nement v�cu pendant l’hiver 2000, ce qui justifie au recours � la devise "francs" - � propos du million �voqu� ci devant. Le million ...