Non, je ne veux pas de services d’int�r�t �conomique g�n�ral, - oui, c’est ainsi que le trait� de constitution europ�enne parle du Service Public (pour moi, avec majuscules, siouplait !) auxquels nous sommes quelques irr�ductibles � attacher de la valeur ... Le mot y est, mais ne signifie pas la m�me chose. Ces services publics-l� n’ont pas pour objectifs d’�tre efficace et �galitaires : ils sont subordonn�s aux r�gles de la concurrence �conomique... ce qui revient exactement � l’inverse de ce qu’est un Service Public. Non, je ne souhaite pas de services d’int�r�t g�n�ral lucratifs : je ne veux pas que l’ado boutonneux de La Loubi�re paie 50 cts son timbre pour envoyer ses timides « je t’aime » � sa dulcin�e du B�arn, tandis que celle-ci devra payer deux fois plus pour lui rendre ses baisers �pistolaires ; je ne veux pas que les bureaux de La Poste disparaissent de nos petits villages, qu’il n’y ait plus de fleurs sur les terre-plein des banlieues et que les �coles de la R�publique d�sertent les zones rurales parce qu’elle n’est pas rentable ! L’Europe �conomique ne me fait pas r�ver. L’Am�rique, � la rigueur : Jazz, d�mesure, Steinbeck et Jim Harrisson, mais bon. L’Europe, presque un demi-milliard d’habitants, un demi-milliard d’incompr�hensions. Que va-t-il nous rester ? La rancœur des prolos anglais qui doivent renoncer � Rover pour cause de comp�titivit� japonaise, des chaussettes chinoises �chang�es contre des forfaits de t�l�phone (insup)portable, des services d’int�r�t g�n�ral dont la rentabilit� permettra aux actionnaires de bronzer en Floride parce que vous paierez plus cher le m�tre cube d’eau, une solidarit� nationale privatis�e. Un champ de ruine des certitudes et des valeurs.