Si le "non" de droite est r�actionnaire, le "oui" de gauche l’est tout autant.

C’est finalement, sans doute, ce qui oppose les partisans du oui se d�clarant de gauche et les partisans du non se r�clamant de la gauche itou : cette capacit� � toujours supporter le moins bon pour �viter le pire. J’ai quarante ans. Depuis que je suis en �ge de voter, je vote "contre". Comprenez bien : ce n’est pas une histoire d’esprit de contradiction, c’est juste que parmi les options propos�es, il a toujours fallu que je choisisse la moins pire. Et beaucoup de blaireaux dans mon cas ont touch� la queue du mickey lors de la derni�re pr�sidentielle en date. Voter le moins pire.
Aujourd’hui, toujours le m�me discours. En d’autres lieux, d’autres forums, il arrive m�me que des cr�tins avancent l’�quation "non = Le Pen" pour justifier leur vote en faveur du oui.
Et si, pour la premi�re fois depuis des lustres, en refusant les raisonnements du type "approuvons cette constitution pour ensuite changer les choses de l’int�rieur" (comme on nous l’a serin� � l’�poque de Maastricht, comme on nous le serine depuis que les socialistes ont rompu avec le socialisme, en fait), en refusant cette constitution que m�me ses partisans de gauche jugent "insatisfaisante", on changeait la donne ? Voil� l’enjeu. Voil� pourquoi le non de gauche existe. Pas pour la r�action, mais pour le changement. Voil� pourquoi la strat�gie de gagne-petit qui consiste � �crire "au pire, le oui est neutre" comme vous l’avez fait � l’occasion d’un pr�c�dent message, ou aligner des phrases du genre "signalons seulement qu’en France le gouvernement dispose d’un quasi-monopole de l’initiative des lois" pour �vacuer la contradiction (tout est dans le quasi), ou ergoter avec une certaine suffisance sur les "vieux �tats" ou la "vieille r�publique", a peu de chance de convertir les partisans du non. Mais vous avez raison de tenter le coup avec les ind�cis.