Cuverville
Toulon Var agglom�ration
Article mis en ligne le le 19 /09 /2007
Alg�rie Fran�aise : Falco maintient le cap
par Saint-Just

Certaines comm�morations nous rappellent que la r�gion PACA, c’est un peu le Texas fran�ais, et que Toulon n’a rien � envier � une vraie ville de bons vieux rednecks.

Les journ�es du patrimoine sont toujours une bonne occasion pour inaugurer une multitude d’expositions et de lieux r�nov�s. � La Seyne, samedi 15 au matin, on coupait le ruban et d�couvrait des camions poubelles tout bien astiqu�s.

Pendant ce temps-l�, � la chapelle du cap Falcon, Sieur Falco astiquait son �lectorat nostalgique de l’Alg�rie fran�aise. Le soleil brillait (aussi) sur les cheveux blancs des grands-m�res et le cr�ne d�garni des grands-p�res. Les porte-drapeaux avaient, quant � eux, pr�vu le coup : un bon b�ret rouge de para et des gants blancs pour pr�venir les �ventuelles ampoules provoqu�es par les va-et-vient sur le manche. C’est au milieu de cette engeance que notre maire ador� avait l’honneur de pr�sider la c�r�monie inaugurale de r�habilitation de la chapelle "Notre Dame du Cap Falcon".

Ce fut l’occasion de m�langer un peu tous les genres.

Ainsi Mme Ghislaine Ruvira n’�tait pas pr�sente � la c�r�monie en tant que Maire-adjointe, mais comme pr�sidente du Cercle Alg�rianiste de Toulon, pr�sidente de l’UAVFROM (Union des Amicales Varoises des Fran�ais Rapatri�s d’Outre-Mer). Cette charmante dame, au beau brushing qui nous rappelle quelques adjointes au maire des temps pass�s, avait d�j� organis�, les deux casquettes sur la t�te, l’anniversaire des 45 ans de l’arriv�e des rapatri�s d’Alg�rie en juin dernier. « Il s’agit de la transmission aux futures g�n�rations de ce qu’a �t� l’œuvre civilisatrice et humanitaire de la France en Alg�rie. », affirmait-elle en 2002. En cinq ans, les sentiments n’ont pas chang�. Samedi, qu’est-ce qu’on �tait bien dans ce petit coin d’Alg�rie, sans tous les Arabes. Et dimanche, tandis que les jeunes g�n�rations se pr�lassaient sur les plages de M�jean, les nostalgiques faisaient bombance entre deux paso doble.

Deuxi�me m�lange des genres : la collaboration de la Marine nationale. Le big band � pompons �tait lui aussi de la partie, comme il l’est � chaque fois que le pacha serre les paluches aux anciens de l’Alg�rie fran�aise (voir ci-dessous une photo prise sur le site de la Tour Royale en juin dernier). Une Alg�rie si ch�re � la Marine. Que de souvenirs ensemble ! Depuis que nos marins portent la cravate noire de Trafalgar, c’est comme s’ils pr�f�raient s’y pendre que larguer les amarres de la modernit�. Un refus de rejoindre les Anglais et hop : Mers-el-K�bir ! Un nouveau refus et hop : le sabordage dans la rade de Toulon ! Qu’est-ce qu’on s’�clate, dis donc ! Il para�t tout de m�me que le pr�fet maritime n’aime pas trop la grosse caisse de la clique : il sursaute � chaque coup, vivant intuitivement l’explosion d’un cuirass�. Le cap Falcon se situe juste en dessous de sa r�sidence, chemin de la Batterie basse. Heureusement, une fois les larmes vers�es, il peut s’en retourner siroter son anisette et admirer les boys arpenter son court de tennis.

Qui dit Marine � Toulon, dit �glise. Monseigneur Rey, �v�que de Fr�jus-Toulon, badigeonna la chapelle restaur�e de son sceptre oint d’une huile d’olive premi�re pression � froid made in Alger. Le goupillon n’allait pas se priver de jeter sa b�n�diction sur ce lieu � la fois religieux et communautaire, comme un signe d’acceptation in fine de la loi de s�paration des Eglises et de l’�tat.

Le trio maire-amiral-�v�que reconstitu� nous rappelle ces belles heures du petit marquisat, quand Toulon fleurait bon le p�tainisme. Mais si vous posez la question au bel Hub’ de savoir s’il faut accepter les jeunes filles voil�es � l’�cole, il r�pondra � coup s�r par la n�gative, "par pur respect de la tradition r�publicaine de notre belle France la�que".