Mi-mars : les chiffres de l’Association pour le contr�le de la diffusion des m�dias (OJD) sont rendus publics, ils d�nombrent les ventes des journaux adh�rents. La d�marche est essentielle pour valoriser les espaces publicitaires et s�duire les annonceurs.

On le sait depuis quelques ann�es : la presse va mal. Qu’� cela ne tienne. Rien n’emp�chera le groupe Nice-matin de se gargariser chaque ann�e de sa bonne sant� triomphante.

Le ton a bien s�r gagn� en sobri�t�, la fa�ade se l�zarde. On n’atteint plus les sommets du ridicule comme ce fut le cas en 2004, il faut dire que l’animal est souffreteux. Difficile de le vendre comme une b�te de concours ; pourtant, la direction fait comme si.
La niaque.

Le 7 mars dernier, sous ce titre, un constat aigre-doux : « l’ann�e derni�re, o� l’actualit� a globalement �t� un peu en creux malgr� le "mondial de football", l’audience nationale de la PQR [1] s’est un peu tass�e : -1,75% par rapport � 2005. Mais au total, si l’on compte le nombre de lecteurs occasionnels de nos journaux, on en arrive � 82,6% de la population fran�aise ». On remarquera que si l’audience de la PQR baisse, c’est sans doute � cause de l’actualit� "en creux".

« 17.674.000 lecteurs au num�ro moyen ! C’est le nombre de Fran�ais de 15 ans et plus qui, comme vous chaque jour, lisent au moins un des titres de la presse quotidienne r�gionale. C’est bien mieux, � titre de comparaison, que la meilleure audience de l’ann�e pour un journal t�l�vis� : celui de Claire Chazal le 12 mars 2006 avec 11,5 millions de t�l�spectateurs ». H� oui. Oser une comparaison pareille, �a impressionne.

« Dans ce classement des audiences de quotidiens "Nice-matin" prend la 16e place avec 354000 lecteurs, "Var-matin" la 20e avec 252000 lecteurs, "Corse-matin" la 29e avec 127000 lecteurs ». Corrigeons : ces journaux ne "prennent" pas la place indiqu�e, il la "tiennent". Quant aux chiffres pr�sent�s, on leur pr�f�rera ceux, officiels, de l’OJD dont voici la progression sur quatre ans :

DFP 03 : diffusion pay�e (nombre d’exemplaires par jour) en 2003. En quatre ans, Var-matin a perdu 10,8% d’acheteurs.

« L’atout principal de nos journaux corollaire de leur sens de la proximit� ? Une p�n�tration qui demeure exceptionnelle malgr�, bon an mal an, des variations [...] Au total, le taux moyen de p�n�tration de la PQR est de 35,8% quand il n’est que de 16,4% pour la presse quotidienne nationale [...] Autant d’indicateurs propres � nous encourager pour encore mieux m�riter votre fid�lit�. » L’article est non sign�, c’est-�-dire qu’il a �t� r�dig� � l’initiative de la direction.

Bref, dans ce contexte morose, on a quand m�me la grosse patate !

La patate ? Le 16 avril, apr�s la gr�ve surprise de "certaines cat�gories de personnels" [2], le PDG de Nice-matin Michel Comboul se fendait d’une note � l’intention de ses salari�s dans laquelle il condamnait la d�sinvolture des gr�vistes, « au moment o� notre presse a tant de mal � conserver ses lecteurs et, depuis un an, ses annonceurs »...