Toulon  Var agglomération Qualité France Média Economie Culture Justice et injustices Cuverville sans frontière Cuverweb pratique
Maison fondée à Toulon en 1995

LETTRE D'INFORMATION |
EN REPONSE A L'ARTICLE :
Nucl�aire � l’arsenal de Toulon : tentative d’inventaire
EN REPONSE AU MESSAGE :
> Nucl�aire � l’arsenal de Toulon : tentative d’inventaire

Bonjour Cuverville, Bonjour M. Suchey,

Une r�action � votre article du dimanche 5/12 intitul� "Nucl�aire � l’arsenal de Toulon : tentative d’inventaire".

Votre article, sur un ton ironique mais avec force documentation, vise � mettre en doute la s�ret� des installations nucl�aires militaires de Toulon.

Je ne conteste pas qu’il est pour le moins incongru de voir des sous-marins nucl�aires se promener aussi pr�s des villes (Brest et Cherbourg partagent ce privil�ge avec votre cit�). Je ne conteste pas l’inutilit� de ces jouets que sont les sous-marins pour les grands enfants que sont les militaires.

Je conteste par contre la m�thode utilis�e dans votre article, consistant � :
 m�langer les genres, ce qui conduit � de curieux amalgames
 faire peur aux gens mal-inform�s, ce qui est relativement manipulateur.

1. Amalgamez, il en restera toujours quelquechose.

Dans un premier temps, vous citez le r�cent inventaire des d�chets radioactifs de l’ANDRA, qui prend en compte les d�chets "militaires". Je passe sur le choix de parler d’ "oubliettes" pour les stocks de d�chets, sur le fait de sous-entendre l’arm�e fait d’ordinaire preuve de peu de transparence et sur la boutade envers le pr�fet. C’est faire bien peu de cas du travail de l’ANDRA, qui pour la premi�re fois est capable de dresser l’inventaire des mati�res nucl�aires pr�sentes sur le sol fran�ais ! Si ce travail n’avait pas �t� fait, vous auriez �t� en droit de vous moquer. Mais l�, vous ne pouvez que remercier votre adversaire de vous fournir des armes : comment auriez vous pu savoir autrement ce qui se cachait dans la forteresse ?

Premier amalgame : vous �voquez ensuite l’�quivalence entre les 8 r�acteurs embarqu�s et la centrale de Gravelines. Une centrale EDF n’est en rien semblable avec un r�acteur embarqu�, et les risques associ�s sont assez diff�rents en pratique, m�me s’il s’agit toujours de risque nucl�aire. De plus, la remarque consistant � dire que tous les sous-marins ne sont pas l� en m�me temps est tr�s juste.

Deuxi�me amalgame : un r�acteur n’est pas un d�chet. Un d�chet en puissance, certes, mais la dangerosit� d’un r�acteur et celle des d�chets entrepos�s n’est en rien comparable. Amalgame que vous r�affirmez plus loin en notant que l’ANDRA ne poss�de aucune donn�e sur les r�acteurs embarqu�s, ce qui est logique puisqu’ encore une fois, il ne s’agit pas de d�chets. Les d�chets sont entrepos�s dans un lieu donn� et il n’y a pas de risque que le public viennent y toucher, surtout dans une enceinte militaire. Les r�acteurs sont dangereux du fait du risque d’explosion nucl�aire. Cela n’a donc rien � voir, et ne saurait �tre trait� sur le m�me plan.

Troisi�me amalgame : jouant sur l’absence d’informations concernant la nocivit� des d�chets, vous annoncez en note que "on peut toutefois classer les radio�l�ments selon leur toxicit�", ce qui est vrai. Mais vous oubliez de rapprocher ce tableau de l’inventaire ANDRA. Tout comme vous parlez de radiotoxicit� et de rayonnement dans la m�me note, sans expliquer la diff�rence entre exposition et inhalation. Les alphas sont effectivement arr�t�s par une feuille de papier, mais c’est le rayonnement le plus dangereux s’il est �mis DANS le corps, apr�s inhalation ou ingestion. Encore une fois, les d�chets sont stock�s et sont dangereux essentiellement par irradiation, pour des personnes pr�sentes � proximit�. Les r�acteurs sont dangereux pour tout le monde, puisque le rayonnement �mis par un coeur de sous-marin qui fusionnerait serait catastrophique, sans parler de la contamination de tout le voisinage. Pourquoi parler des deux sur le m�me plan ?

Enfin, vous semblez vous amuser du nouveau statut des SNM. Il s’agit pourtant d’un progr�s dans la r�glementation, puisque les SNM sont d�sormais soumis aux m�mes r�gles que les autres INB : d�monstration de la s�ret� intrins�que du bidule, �tude des cons�quences, principes de radioprotection et �tudes des interactions avec l’environnement. Quant � l’article 23, on peut le d�plorer, mais il est habituel de ne pas appliquer des dispositions nouvelles � des situations ant�rieures.

Pour conclure ce �, j’estime donc que vous n’apportez que de la confusion dans l’esprit de vos lecteurs en mettant sur le m�me plan les d�chets et les r�acteurs, et en ne pr�cisant pas plus les riques associ�s � chacun. Le seul point incontestable de votre opinion, c’est que le nucl�aire est potentiellement tr�s dangereux : est-ce un tel scoop ?

2. Faites peur, vous aurez le frisson.

D�s le d�but de votre article, vous placez une longue citation de "La supplication", livre catastrophe retra�ant avec d’innombrables exemples l’horreur de Tchernobyl. Le cadre est alors pos�. L’esprit du lecteur est imm�diatement conditionn� : nucl�aire = tchernobyl = mort. La relation d’�quivalence est implacable. Sauf qu’il n’est pas question de Tchernobyl dans votre article, mais de Toulon, o� � ma connaissance, aucune catastrophe nucl�aire n’a eu lieu. Toulon a certes souffert de nombreux fl�aux, d�taill�s par ailleurs sur le site de Cuverville, mais pas de celui-ci.

Vous mettez ensuite en avant le fait que les d�chets recens�s sont dangereux, et que l’inventaire ne le dit pas. Je ne pense pas qu’il le cache. Par contre, vous oubliez vous aussi de pr�ciser que la plupart des radio�l�ments sont certes radiotoxiques, mais pas dans le sens o� vous le laissez entendre. En effet, pour que ce risque se manifeste au niveau des toulonnais, il faudrait que ceux-ci soient en contact avec ces mati�res stock�es dans un centre militaire ! Leur dangerosit� est donc toute relative... Les seuls qui courent un risque r�el sont les militaires qui ont � manipuler ces salet�s.

Vous terminez fort logiquement votre article avec le retour � la lueur framboise d�crite par les t�moins de Tchernobyl. Probl�me, cette lueur ne pourrait �tre visible qu’en cas d’explosion nucl�aire... dont il n’a jamais �t� question dans votre article. En fait, vos lecteurs pourraient penser que ce sont les d�chets stock�s qui sont susceptibles d’engendrer ce joli ph�nom�ne mortel, et vous savez que c’est faux (du moins je l’esp�re).

Alors, quel est le but de votre article ?

YR


modération à priori

Ce forum est modéré à priori : votre contribution n'apparaîtra qu'après avoir été validée par un administrateur du site.

Un message, un commentaire ?
  • (Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.)

Qui êtes-vous ? (optionnel)